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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLes lecteurs ont la parole Jaloux ou pas jaloux, telle est la question... «Ça va avec ton grand, il n’est pas trop jaloux de sa petite soeur?». C’est la phrase-type que j’entends depuis la naissance d’Eline. Ça doit être programmé, la jalousie fait partie des rapports entre frères et soeurs. Il est vrai qu’à 2 ans et demi, Léo réagit fort à la présence de sa petite soeur qui va avoir 3 mois. Il lui fait des bisous, il voudrait la porter, il lui fait des câlins et il voudrait jouer avec elle. Il lui montre les images d’un de ses livres et lui explique que les oiseaux mangent les graines qu’il vient de leur mettre dehors. Il lui tend un plot pour jouer et comme elle ne sait pas encore saisir un si grand objet, il s’énerve. Sans mon intervention le plot atterrissait sur la tête de «p’tite soeur». Que les tétées peuvent être longues... Au début, il lit, il joue avec ses voitures, il saute et à force d’essayer d’attirer mon attention, il s’impatiente. Car ma réponse ne le satisfait pas - et ça dure, ça dure... A chaque fois que l’on me pose donc la question rituelle, je suis embêtée pour répondre. Je n’arrive pas à appeler cela de la jalousie. Ce serait donner une étiquette négative à l’expression d’un besoin légitime pour un enfant de cet âge. Pour moi, il est normal à 2 ans et demi de vouloir recevoir de l’attention. Comme il est normal de vouloir en donner. Ça se voit, Léo est frustré de ne pas pouvoir jouer avec sa petite soeur tant attendue. Pour l’instant en tout cas, il ne peut pas partager grand chose avec elle qui compenserait l’attention que nous portons à «p’tite soeur». Pourquoi ajouter à cette difficulté une étiquette? Le grand reste un petit avec ses besoins, pourquoi l’oublier sous prétexte qu’il y a une plus petite dans la famille? Pire, à force d’entendre la petite phrase, elle fait son chemin dans ma tête et je me demande parfois si l’un ou l’autre des comportements de mon grand ne serait pas justement ce que les autres appellent jalousie... Il est difficile de ne pas se laisser influencer. Il est difficile de changer de registre. Mais c’est justement cela que je vais me donner comme challenge. Observer sa relation avec sa petite soeur sans préavis négatif. Me réjouir des sourires qu’ils échangent déjà ensemble. Voir et vivre les moments privilégiés avec mon grand. «Allez Léo, on joue un petit moment? Rien que les deux, profitons, Eline dort et je suis disponible pour toi!». |
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