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Mon enfant ne veut pas manger
- Encore une petite cuillerée.
- Non, j’aime pas!
- Mais c’est bon, je l’ai préparé spécialement pour toi.
- Non, j’ai plus faim!
- Mais tu n’as rien mangé...
Sandrine avait trois ans, c’était une ravissante petite fille qui, depuis qu’elle était tout bébé, n’aimait pas manger. Que faire?
Sa maman avait tout essayé.
- La laisser faire: alors elle adorait tripoter sa nourriture mais elle ne la mangeait pas.
- Lui donner ce qu’elle voulait: du lait, des bouillies; puis quand elle était plus grande des petits pains sucrés ou encore des chips.
Se mettre à table, ah non, il n’en était pas question. Si maman se fâchait, Sandrine se fâchait encore plus et elle était capable de s’étouffer et d’en perdre le souffle. Alors les parents ont cédé et la vie de famille s’est organisée autour de la fillette, ce qui lui donnait un certain pouvoir.
Sandrine aimait être regardée et elle était facile si on ne s’opposait pas à elle. Avec maman elle ne cédait pas. Avec papa elle était plus encline à céder. Elle riait aux éclats avec lui et acceptait qu’il lui donne une ou deux bouchées parce que c’est «son» papa qui le faisait. Et que faisait maman? Elle en riait d’abord mais elle a fini par trouver cela totalement injuste. Elle y repensait et en voulait à son mari. Lorsqu’elle lui en parlait il banalisait: laissons-la faire, elle finira bien par manger comme nous. Je ne suis pas d’accord dit la mère, car Sandrine ne mange aucun légume et son alimentation n’est pas équilibrée; elle ajoutait: elle va finir par être malade. Les parents n’arrivaient pas à se mettre d’accord.
Aujourd’hui la fillette a cinq ans. Elle est toujours aussi ravissante mais elle est maigrichonne. Elle s’oppose à sa mère et pour manger c’est encore difficile. Père et mère ont pris l’option commune d’exiger de leur fille qu’elle goûte tous les aliments que la famille mange. Sandrine le fait même si c’est à contrecoeur. Les parents estiment qu’il ne faut pas lui demander plus car elle n’est pas de nature curieuse. A l’école Sandrine est bonne élève, elle n’a pas beaucoup d’amies mais une bonne copine. Avec elle, elle partage tout et lui raconte ses petits secrets. Elle aime penser à elle le soir et éventuellement lui préparer une surprise pour le lendemain.
Les parents ont traversé une épreuve, cela leur a pris du temps pour se mettre d’accord, mais ils y sont arrivés. Maintenant ils ont adapté leurs réponses à celles de l’enfant et ils sont prêts à affronter les étapes suivantes. Sandrine a du caractère et ils sauront lui résister tout en l’entourant de leur affection. Ce qui les réjouit c’est de voir leur fille goûter à certains mets sans trop faire la grimace.
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