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Garder ses petits-enfants
Myriam a toujours été une mère attentive et qui a eu à coeur d’élever ses enfants. Durant de longues années elle a réuni la famille, organisé des fêtes et a été soucieuse du bien-être de chacun.
Lorsque ses enfants se sont mariés elle a été heureuse et elle a accueilli ses beaux-enfants avec respect et bonne humeur. Puis les petits-enfants sont arrivés et elle s’est proposée de les garder, si bien que chacun avait l’habitude de les lui confier. Les années passant, elle a dû expliquer qu’elle commençait à se fatiguer et qu’elle ne les garderait dorénavant qu’une journée par semaine, tout en restant disponible pour les «extras», c’est-à-dire pour les imprévus (par exemple une maman malade). Tous ses petits-enfants ont apprécié leurs grands-parents, la maison, le jardin et les parties de cartes. Les mercredis de cette grand-maman étaient bien occupés.
Un matin, Myriam s’est réveillée peu bien, le soir elle était alitée, dix jours plus tard hospitalisée. Elle est restée un mois à l’hôpital. Une maladie de longue durée a été diagnostiquée et, après une convalescence, le retour à la maison a été envisagé. Elle s’est remise tranquillement et a repris goût à la vie. Bien sûr elle a dû restreindre ses activités. Comme pour s’excuser, elle a dit: «Il faut que je reste tranquille maintenant, le docteur est formel». Sa vie a complètement changé, elle garde un bon moral et son mari l’aide aussi bien qu’il le peut. Une jeune dame passe à la maison pour voir si elle a besoin d’aide. Myriam se réjouit de sa venue. Elle l’attend, car sa jeunesse lui fait du bien et les discussions sont animées.
Et les petits-enfants? Ceux qui sont grands passent parfois. Quant aux petits, ils ne viennent plus. Leurs parents ont été vexés, ils se sentent lâchés car ils comptaient sur cette aide. Personnellement je suis déçue de leur attitude. Je suis convaincue que les liens établis entre ces grands-parents et leurs petits-enfants étaient bénéfiques pour les uns comme pour les autres. Je me demande quand ces parents réaliseront que leur mère (belle-mère) a elle aussi besoin maintenant d’une aide après avoir si longtemps soutenu toute la famille.
Myriam n’en parle pas. Elle garde le sourire. Elle sait qu’ayant beaucoup donné, elle a beaucoup reçu.
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