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A l’aide!
Le portable sifflote à une heure inhabituelle; je me précipite. La voix de mon fils aîné Philippe me parvient essoufflée: «Je te téléphone de l’hôpital, Benoît vient de se casser un bras à ski. Le docteur parle d’une opération. Peux-tu venir tout de suite? Il faut que je le quitte; je dois absolument aller chercher Baptiste qui m’attend chez la voisine.
Philippe et sa femme viennent de se séparer. Les enfants habitent alternativement chez l’un et l’autre de leurs parents et aujourd’hui c’est le week-end chez papa.
Je me précipite à l’Hôpital des Enfants où Benoît, 14 ans, seul dans une grande salle vide, m’attend, installé devant la télévision. Dès qu’il me voit, il éteint le poste et, très agité, me raconte en détail les péripéties de l’accident jusqu’au moment où l’infirmière vient le chercher pour l’emmener à la salle d’opération.
Après l’avoir accompagné à la porte de la salle, je m’assieds dans le long corridor, envahie de sentiments mélangés et contradictoires: l’inquiétude pour ce qui va arriver à Benoît bien sûr, mais aussi le soulagement de pouvoir être là, indispensable, à ses côtés. Je pense aussi à sa mère, absente dans un moment si important pour son fils; elle va le regretter, je le sais.
C’est à moi que le médecin demandera des détails, annoncera le résultat des radios. Je réalise alors qu’il ne faut pas que j’oublie que je suis la grand-mère de Benoît et non sa mère. La tentation existe pour les grands-mères trop (très?) maternelles, ou pour celles dont l’agenda est plutôt vide, de s’installer, comme le coucou, dans une place inoccupée, à l’époque où les relations familiales se compliquent.
Benoît a plus que jamais besoin de repères stables, mais il a besoin aussi, je le sais, de beaucoup de sécurité affective. C’est pourquoi la présence d’une grand-mère est si importante, à condition qu’elle puisse rester discrète plutôt qu’envahissante. Elle évitera ainsi de futures déconvenues.
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