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Choix d'une carrière

Il y a des parents qui, forts de leur expérience de la vie, croient avoir le droit de décider eux-mêmes de la carrière de leurs enfants et qui cherchent à les mouler dès leur jeune âge en vue de la voie qu'ils veulent leur voir suivre. Nous croyons que leur point de vue est faux, mais nous ne le discuterons pas maintenant. Nous nous bornerons à aborder la question de savoir s'il faut favoriser les goûts naturels de nos enfants soit dans leurs jeux et leurs délassements quand ils sont petits, soit dans la direction de leurs études et dans le choix de leur carrière lorsqu'ils sont grands.

Deux tendances se partagent les instincts naturels des parents et surtout des mères; nous devons les discerner en nous-mêmes, afin de ne pas nous laisser guider par elles dans l'influence que nous devons exercer sur nos enfants.

Certaines mères en effet ont, si je puis ainsi dire, le tempérament négatif, tandis que le premier mouvement des autres est d'accorder ce qu'on leur demande. Je n'ai pas à examiner ici le bien ou le mal qui peuvent découler de ces deux tendances, mais je crois que nous devons, tout spécialement en face de la question qui nous occupe, nous rendre bien compte de ce qu'est la nôtre afin de la dominer, de la discipliner et de ne pas nous laisser entraîner par elle dans une voie qui doit être déterminée objectivement par la réflexion, non par des impressions personnelles.

Beaucoup d'enfants n'ont pas de goûts très accentués et passent volontiers d'une occupation à une autre, d'un jeu tranquille à un jeu bruyant; gardons-nous de nous en plaindre. A notre époque de spécialisation d'une part, et de fatigue cérébrale de l'autre, soyons heureux de voir nos enfants porter leur intérêt sur des sujets variés et, au lieu de fatiguer toujours leurs mêmes cellules, aimer des exercices physiques qui fortifient leur corps en reposant leur tête. D'autres enfants ont des goûts très accentués; faut-il y voir une direction de Dieu nous montrant clairement la voie à leur faire suivre ou devons-nous y discerner un danger pour l'équilibre de leur développement ? Il me semble qu'il y a une part de vérité dans chacun de ces points de vue. Quand une tendance marquée se manifeste chez un de nos enfants, ne nous en effrayons pas et ne nous en glorifions pas non plus, mais étudions sérieusement la question de savoir si elle est de nature à être encouragée et développée ou combattue. Si nous reconnaissons qu'il est bon de la cultiver, faisons-le avec jugement en ne permettant pas que notre enfant s'y livre exclusivement; si, par exemple, cette tendance ou ce don fait de lui un sédentaire dont le cerveau ou les yeux ou tel autre organe travaille sans cesse, veillons à ce qu'il prenne un bon exercice, à ce qu il se joigne aux jeux de ses camarades. Ayons soin cependant de lui montrer que ce n'est point par esprit d'opposition à ce qu'il aime, mais au contraire, pour le rendre plus capable de bien remplir la vocation à laquelle il se sent appelé. Saisissons toutes les occasions qui se présentent de lui faire comprendre que pour qu'un esprit se développe normalement, il ne faut pas qu'il soit entravé par un corps débile, un caractère pusillanime; développons en lui l'ambition de devenir un homme, dans la grande acception de ce terme, avant d'être un savant, un lettré, un artiste. Même très jeune l'enfant comprendra ce qu'il y a de beau à devenir un être complet, équilibré, et il apprendra peu à peu à apprécier tout ce qui contribuera ainsi à le mieux qualifier pour la carrière de son choix. Nous aurons soin de manifester notre intérêt et notre sympathie pour celle-ci, cherchant à nous associer aux enthousiasmes de notre enfant pour ce qu'elle offrira d'intéressant, mais étant fidèles à lui en signaler les difficultés et les inconvénients, non pour le décourager, mais pour lui aider à être dans le vrai en toute chose.

Si, au contraire, nous avons de bonnes raisons, éclairées par la lumière d'En-Haut, pour lutter contre ses goûts, oh ! demandons à Dieu de nous donner beaucoup de tact et d'amour dans ce travail de patience, dans cette lutte à laquelle nous devons amener notre enfant à s'associer lui-même. Et d'abord qu'il ne puisse jamais soupçonner en nous un sentiment d'animosité contre le goût qui l'absorbe. Cherchons loyalement ce qui, dans ce goût, peut être bon pour lui et permettons-lui de s'y livrer dans la mesure où ce sera compatible avec ses études et avec son développement général. Qu'il sente en nous une sympathie réelle pour sa souffrance consciente ou non et une véritable compréhension de ses aspirations, même si nous ne devons pas lui permettre de les suivre.

Soyons reconnaissantes si ces luttes, souvent très douloureuses, sont épargnées à celui que nous aimons et à nous-mêmes, et si nous pouvons nous associer de tout notre coeur à la joie qu'éprouve tout jeune homme qui a "trouvé sa voie". Soyons-le doublement si la carrière de son choix mérite le nom de vocation, parce qu'elle est une carrière de dévouement à laquelle il se sent appelé par l'Esprit de Dieu. Dans ce cas, ayons la sagesse d'éprouver pendant un temps le sérieux et la vérité de cette vocation, puis, celle-ci s'étant affirmée, ne permettons jamais à des intérêts mondains, à des ambitions de fortune ou de gloire ou, même simplement au désir du reste légitime, de voir notre fils suivre la carrière de son père, de se placer entre lui et l'appel qui a retenti dans son coeur et sa conscience. Voir nos enfants marcher dans la voie que le Père céleste leur a lui-même tracée, n'est-ce pss ce qui doit remplir nos coeurs de joie et de reconnaissance!









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