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Les bonbons
Ambiance feutrée de grand magasin, musique douce, carrousel des chariots regorgeant de victuailles. Soudain, du côté des caisses enregistreuses de la sortie, éclatent des hurlements stridents. Un joli petit garçon de 3-4 ans trépigne: «Moi veux bonbons!». Sa mère, qui n’en veut rien savoir, fait la sourde oreille. Les cris s’amplifient, sous les regards amusés et curieux des clients: «Tiens, qu’est-ce qu’elle va faire?». Le rouge monte peu à peu aux joues de la jeune maman qui s’évertue à distraire son fils. Cédera, cédera pas?
Lui, il a envie de ces chocolats! Sa mère n’a-t-elle pas choisi dans les rayons tant de choses inutiles?
L’enfant se roule par terre entre les jambes des clients dont la mine s’allonge: «Pas élevé, ce gosse!». Résignée, la maman choisit un chocolat qu’elle donne à son petit tyran. Le calme revient aussitôt.
Témoin amusé, je me flatte intérieurement de n’avoir jamais dû subir ce genre d’humiliation pendant l’enfance de mes trois adolescents. J’ai toujours refusé d’acheter quoi que ce soit dans les corbeilles tentantes placées à hauteur des petites mains.
De retour chez moi, je raconte la scène du magasin ajoutant que, pour ma part, j’étais assez fière d’avoir su, en de telles circonstances, rester ferme et sereine.
- Quand je pense, soupire très sérieusement ma fille de quinze ans, quand je pense à tous ces petits plaisirs dont tu nous as privés!...
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