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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURQuand les croissants deviennent rassis - Bonjour! fit une voix joyeuse, j'apporte les croissants. C'était dimanche dix heures. Comme d'habitude, dans cette campagne peu fréquentée la porte de la cuisine était restée ouverte et à l'étage, un vague remue-ménage annonçait que les jeunes mariés venaient de se réveiller. Il murmura: - Dix heures, il est fou ton père. - Prends ton temps, je descends en robe de chambre. Ce qu'elle fit toute ensommeillée. Le père était là, rayonnant. Il faisait son petit footing, il avait pensé leur faire plaisir, les croissants tout chauds, etc. Elle essaya de lui expliquer que mariés depuis un mois et travaillant tous les deux, ils faisaient la grasse matinée le dimanche. - Dix heures, tout de même! Moi avec ta mère on s'est toujours levés tôt. Elle se souvenait combien enfant, puis jeune fille, elle avait souffert qu'on ne la laissât pas dormir, un peu, un tout petit peu, les jours de congé. Lui, descendit en grommelant, pas douché, le cheveu hirsute, prêt à rentrer dans le lard de ce beau-père frais rasé, s'il faisait la moindre remarque. Ils burent leur café sans se regarder. Le père pérorait tout seul, parlait de la nature en fête, de ceci, de cela. Enfin il repartit après un joyeux signe de la main. Le jeune couple s'affronta du regard. Lui, jaloux de cet autre mâle encore jeune. Elle, bien ennuyée, préparant déjà dans sa tête ce qu'elle allait devoir dire à sa mère, pour qu'elle le répétât à son père. 1. Les laisser dormir, dormir le dimanche. 2. Ne plus venir sans prévenir. 3. Ne plus poser de questions sur leur emploi du temps. Bref, leur ficher gentiment la paix en ne cessant pas de les aimer. P.S. J'ai eu la curiosité de lire ce petit texte dans un groupe de jeunes femmes et vous livre quelques-unes de leurs réflexions: Martine: Quand nous nous sommes mariés, les parents nous ont installé un studio dans le grenier. Le dimanche à dix heures, ma mère criait : «Café... croissants chauds...» Elle avait une voix haut perchée qui résonnait dans toute la maison. J'en tremble encore. Suzanne: Nous, dès notre mariage, nous nous sommes installés dans une chambre de bonne sans confort. La bohème, la dèche, la liberté. Le dimanche, nous allions manger chez les parents. Quand c'est devenu une habitude, une tradition, nous avons décidé ensemble, eux et nous, que nous viendrions moins souvent, d'une façon informelle, à la fortune du pot. Ma mère est quelquefois débordée quand nous arrivons, mais cela reste sympa et chaleureux. Jacqueline: moi, je me suis mariée plus tôt que prévu, mon mari était encore étudiant et je faisais des petits boulots par-ci par-là. Maman nous a installés chez elle. Le samedi soir elle prend le bébé dans sa chambre pour que nous puissions dormir le dimanche. Nous ne sommes pas riches, il n'y a pas de croissants mais beaucoup d'amour. Réflexions à suivre. |
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