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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURA propos de la guerre Pendant longtemps on a entretenu parmi la jeunesse des goûts belliqueux en excitant, par le moyen de la presse, les citoyens d'un pays contre ceux d'un autre. On croyait qu'il était noble et patriotique de tuer un homme dont le seul crime consistait à être né de l'autre côté de la frontière et l'on inculquait ces idées aux enfants dans les écoles. Au lieu de les familiariser avec les noms des inventeurs qui, par leurs découvertes, ont mérité la reconnaissance du genre humain tout entier, ou leur apprenait à admirer Napoléon, César, Alexandre, ces grands tueurs d'hommes; on leur expliquait le plan des batailles les plus célèbres et on leur inspirait l'amour de la gloire. On commence à voir les choses sous un autre jour, et, pour certains de nos contemporains, la guerre n'est qu'un reste de barbarie. Ceux qui la défendent, prétendent qu'elle est utile à l'homme parce qu'elle lui fournit l'occasion de déployer sang-froid, courage et esprit de sacrifice. Et l'on exalte ainsi la guerre, en la présentant comme grande et belle. Et pourtant, quel horrible spectacle que celui d'un champ de bataille ! Là, unis dans la mort, sont confondus des hommes qui, quelques instants auparavant, s' attaquaient les uns les autres avec fureur. Et pourquoi s'en voulaient-ils? Ils ne s'étaient jamais vus auparavant, s'ils s'étaient parlé, peut-être même seraient-ils devenus amis. Et tandis qu'ils gisent à terre, dans leur pays ils ont une mère, un père, des frères, des soeurs, une femme ou une fiancée qui pensent à eux et qui attendent leur retour. N'est-ce pas une chose criminelle que d'offrir ainsi des hécatombes humaines en sacrifice au Moloch moderne ? Qu'on ne vienne pas nous parler de ce qu'on appelle la gloire, pour excuser tous ces meurtres. La gloire ne consiste pas à tuer. L'Evangile ne nous commande pas de haïr, mais il nous enjoint de bénir même ceux qui nous outragent. Jésus-Christ est le Prince de la paix. Si nous sommes ses disciples, nous nous efforcerons de faire régner la paix dans le monde. N'allez pas dire que vous ne pouvez pas contribuer à une oeuvre si grande; vous pouvez beaucoup. Si toutes les mères se pénétraient de l'importance de la tâche qui leur est dévolue, le monde se transformerait rapidement. C'est à elles qu'il appartient de préparer des générations pacifiques en habituant leurs enfants à aimer tous les hommes, quelque pays qu'ils habitent, en cherchant à détruire l'influence des préjugés que l'on fait naître à l'école dans leur esprit. Ne voyons-nous pas, au contraire, trop souvent les parents développer chez leurs enfants des sentiments belliqueux en leur achetant un sabre, un fusil, un uniforme d'officier, des soldats de plomb. Les garçons prennent plaisir à faire manoeuvrer les régiments d'infanterie ou de cavalerie, et ne songent plus qu'à de grandes batailles où ils joueront un rôle glorieux; dans leur imagination, ils se voient déjà commandant à de vrais troupiers et se signalant par des actions d'éclat. Plus tard, quand ils sont grands, ils lisent des journaux chauvins où l'on attaque les étrangers en les représentant sous un jour faux, de sorte qu'ils se persuadent que leurs compatriotes seuls ont toutes les vertus. Pour éviter cela, il faudrait que les parents veillent avec un soin jaloux à ce que les jeux de leurs enfants, leurs conversations, leurs lectures contribuent à leur faire aimer tous les hommes et non à les porter à la haine. Ne négligeons pas non plus de faire remarquer aux nôtres que le pays le plus grand n'est pas celui où l'on compte le plus de soldats, mais celui où l'on aime tout ce qui est beau, tout ce qui est vraiment noble, le pays enfin où l'on s'attache par dessus tout à faire la volonté de Dieu. |
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