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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Scènes d'une vie de famille
Samedi soir 18 heures:
"Tu me donnes ma loupe!"
"Elle n'est pas à toi! "
"Si, papa m'a dit que je pouvais l'avoir."
"Mais elle est autant à moi qu'à toi; et maintenant c'est moi qui l'ai."
Samedi soir 18 heures 15: le ton monte:
"Si tu ne me donnes pas enfin la loupe, et tout de suite, tu verras ce que je te ferai! "
Les gestes du petit garçon de six ans expriment, mieux encore que ses paroles, que la menace est sérieuse.
"Tu n'as qu'à la chercher. Je l'ai cachée et je ne sais plus où." La soeur, haute de ses sept ans est sûre de gagner, ne se laisse pas impressionner. Elle a même le culot de lui dire un peu plus tard, où il doit chercher, pour lui révéler - après 5 minutes de recherches infructueuses - que ce n'est pas là, mais pas là du tout que se trouve la loupe.
A ce moment, Michel sort de ses gonds; trop c'est trop. Coups de poing, coups de pied de part et d'autre, quelques larmes (de douleur ou de colère?) et bientôt la loupe fait son apparition. La soirée nous réserve encore quelques menues batailles, moins longues et moins dures pourtant.
Dimanche matin 9 heures:
Après le petit déjeuner Anne me demande de regarder avec elle un album de photos. Comme on les a déjà tous regardés la dernière fois que j'étais leur baby-sitter, mon enthousiasme est limité. Alors intervient le garçon; j'ai de la peine à en croire mes oreilles, car il me prie de faire ce plaisir à sa soeur, qui aime tellement regarder les photos des vacances.
"Si tu fais ça pour Anne, je te donne un cadeau."
Je suis bouche bée. Je l'avais imaginé plein de rancoeur envers sa soeur, à attendre la première occasion de prendre sa revanche, pour lui faire payer la tricherie et l'humiliation subies la veille.
Je m'étais trompée totalement. Le cadeau de Michel, un beau dessin, reste accroché à mon frigo; il me rappelle qu'il ne faut pas essayer de comprendre les enfants avec des yeux d'adulte.
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