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Quatre ans au foyer

La décision de rester au foyer

Un père peut-il remplacer une mère à la maison? Voilà la question qui se posait avant de prendre "la décision". Si la réponse que nous donnions à ce moment-Ià n'avait pas été oui, je n'écrirais certainement pas ces lignes aujourd'hui. Or je sais maintenant que la question en elle-même est mauvaise. Elle implique un a priori à mon avis inacceptable: "la mère reste par principe au foyer". Même si notre société fonctionne ainsi depuis des siècles, que l'on m'explique de quel droit on empêcherait un père de s'occuper de ses enfants? Amour, tendresse, affection et bons soins seraient-ils une exclusivité féminine?

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les conditions pratiques et psychologiques pour parvenir à cette solution peuvent s'avérer difficiles à réunir. Je n'en citerai que deux à titre d'exemple:

- L'épouse doit, évidemment, pouvoir subvenir aux besoins financiers de la famille et l'on sait les différences qui existent encore entre hommes et femmes dans ce domaine.

- Les réactions des proches, des amis, ou des connaissances face à l'homme "qui ne travaille plus" doivent pouvoir être entendues et acceptées avant de prendre la décision.

La profession n'est pas tout

Père au foyer depuis quatre ans, je passe aujourd'hui en revue les citadelles de mes jugements premiers, écroulées lorsque j'ai cessé toute activité professionnelle. Je vous livre aussi quelques considérations plus générales sur le statut d' "homme au foyer".

Après avoir passé quelques années dans l'enseignement primaire, et y avoir trouvé une réalisation vraie et satisfaisante, force m'est de constater que la profession n'est pas tout. D'autres valeurs doivent prendre une place plus importante: présence de qualité auprès des êtres proches, respect de ses propres plaisirs, de ses loisirs, de sa santé mentale et physique.

Je ne veux pas ici nier l'importance ni surtout la nécessité d'une profession, je désire simplement mesurer et maîtriser au mieux les restrictions qu'elle implique dans les relations avec mes enfants et mon épouse.

Certains d'entre nous ne se réfugient-ils pas dans une profession absorbante pour échapper un peu aux difficultés et aux remises en question inhérentes à une relation parents-enfants?

De l'évaluation du travail ménager

Durant les années de vie commune avant l'arrivée de notre premier enfant, je trouvais normal de participer pour moitié aux tâches ménagères. Il apparut bien vite, au moment de prendre la quasi-totalité de l'ouvrage en mains, que ce que j'estimais sincèrement être une moitié n'était en fait qu'un tiers... un petit tiers. Je m'aperçois qu'il m'était impossible de mesurer avant d'avoir pratiqué concrètement.

Je ne veux pas surestimer le travail ménager, mais j'ai été surpris par l'écart entre l'image que je m'en faisais et la réalité quotidienne de ces tâches parfois ingrates. Notez que les travaux fastidieux que sont le ménage, la lessive, la préparation quotidienne des repas, sont assumées avec beaucoup moins d'ennui s'ils rencontrent un écho de la part de celui qui rentre au foyer:

- Tiens, ça sent le propre chez nous!

- Merci pour ma chemise lavée et repassée !

- Mmmh! Cela sent bon dans cette cuisine!

Essayez, vous verrez, la différence est stupéfiante!

De l'importance d'une activité externe au foyer

Un des enseignements les plus importants de mon expérience au foyer réside dans l'affirmation suivante: "La personne qui s'occupe de l'entretien de la maison doit exercer une activité hors de ses quatre murs."

Durant une courte période de deux mois environ, alors que ma fille avait trois ans et que mon fils ne marchait pas encore, j'ai vécu sans occupation externe. Je me suis vite aperçu que cette situation engendrait deux phénomènes "graves", car générateurs de conflits. La "poutze" prend une importance démesurée, je "cours après les grains de poussière" et le plus petit désordre me rend agressif envers mes enfants et mon épouse n'ayant d'autre but momentané que de tenir mon intérieur PROPRE. Quelques semaines ont suffi pour me donner l'impression de n'avoir plus rien à apporter dans la relation, plus rien à raconter si ce n'est les "bobos" du petit dernier ou les "cancans" des voisins.

Sur le moment, j'ai vraiment ressenti cela comme une dégradation de ma personnalité. Il m'apparaît indispensable de pouvoir trouver à l'extérieur de la maison, des intérêts et des apports propres à conserver une identité. Pratiquement, le soir est un moment favorable pour les activités telles que le sport, la musique ou d'autres cours enrichissants.

Conclusion

J'ai le sentiment aujourd'hui de pouvoir m'occuper de mes enfants, ni mieux, ni moins bien qu'une mère, simplement différemment. Je ne porte pas aux nues la vie au foyer. Elle comporte elle aussi ses moments difficiles, ses joies et ses satisfactions.
Non, le père ne remplace pas la mère, il n'a pas à le faire, il apporte autre chose à l'enfant, une autre forme de relation tout aussi bien adaptée.

Je souhaite simplement que notre société s'ouvre un peu plus, pour permettre à d'autres pères de vivre cette aventure.









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