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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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La gaîté dans la maison

Un nid sans plumes! Que c'est dur! Pauvres petits oisillons, ils n'y sont guère à leur aise! Telle une maison sans gaîté, sans joie ! Et pourtant il y en a tant où la gaîté n'est pas l'hôte habituel du foyer, où il plane une certaine atmosphère lourde, épaisse, qui éteint les joyeux sourires et qui arrête les francs éclats de rire. Dans ces foyers-là on s'aime pourtant, on se dévoue les uns pour les autres, on sent la présence de Dieu, il y manque seulement un petit rayon pour épanouir tous les coeurs et les dilater: c'est la gaîté. Il faut à l' enfant la liberté, l'amour, la tendresse, la joie, pour être dans son élément et il y a tant de mères grognons ! Je ne les accuse pas, je les comprends : les enfants ont tant de défauts, ils sont si fatigants, ils donnent tant à faire, la mère est énervée, lasse, et elle sermonne, sermonne, sermonne encore. Voilà Paul qui revient de l'école, il se hâte, il est si heureux de revoir maman, de lui annoncer ses bons points à l'école, il se précipite dans les escaliers, tire la sonnette... "Mais, mon chéri, tu oublies toujours que petite soeur dort, qu'il faut marcher doucement. Bon, voilà Jacques ! Mais, mon garçon, tu as de nouveau pataugé dans la boue, regarde tes souliers! ... " autant de joues tendues pour le baiser de maman, autant de remarques, et toute joie s'en est allée, parce qu'il n'y a pas eu de joyeux accueil au retour de l'enfant. La mère le sent bien, elle soupire, elle souffre, elle s'accuse d'être maman Rabat-joie, mais elle n'a pas le caractère heureux, elle voit tout en noir; comment illuminer son intérieur et prendre la vie du bon côté, ou du moins amener ses enfants à voir la vie un peu plus rose qu'elle n'a su la voir? Souvent il lui semble que dans des circonstances plus propices tout irait mieux, si les enfants avaient plus d'espace pour courir, pour sauter, que dans nos petits appartements des villes. Oh! comme les enfants de la campagne sont heureux, partout c'est fête, les oiseaux gazouillent, les cigales chantent, les papillons voltigent, l'abeille butine et l'enfant rit, vagabonde dans les prés fleuris, et pourtant là aussi il y a des intérieurs où l'enfant laisse toute joie avant d'y pénétrer.

En y réfléchissant beaucoup, j'ai pensé à trois petits moyens tout simples, qui pourraient faire rayonner le foyer:

"Se chérir !" C'est bien banal ! mais se le dire un peu souvent est assez rare, et pourtant qu'il fait bon se l'entendre répéter, quand on le sent déjà. Semez de la tendresse à pleines mains dans le coeur de vos bien-aimés, soyez plus expansifs, et puisque le coeur déborde, que la bouche s'ouvre et vous verrez les yeux briller et les visages s'épanouir.

"Jouer". Jouer avec nos enfants, mais c'est redevenir enfant avec eux, quels bons éclats de rire, alors; comme le travail de la journée est plus facile, quand au bout on espère une partie de balle ou de croquet ou de loto ou de domino avec papa et maman. Il en coûte parfois quand on est bien fatigué d'aller s'ébattre encore avec les petits, mais quelle récompense dans ces regards radieux!

"Chanter". On chante si peu de nos jours, le coeur n'y est plus, le temps est trop précieux, l'habitude partie ! Cependant quel moyen puissant dans l'éducation ! Ma cousine Jeanne est bien le caractère le plus heureux, le plus charment que je connaisse ! Pour elle la vie est douce, elle n'a pas l'air d'en sentir les épines. Quand elle entre, c'est fête pour les enfants, ils se promettent de bons éclats de rire; les vieux se dérident, tous se sentent quelque chose de chaud au coeur, c'est qu'elle apporte de la gaîté, de la joie, un esprit si bienveillant, c'est comme une traînée lumineuse sur son passage; aussi ai-je compris une bonne grand'mère lorsqu'elle s'écriait: "Quel trésor pour un mari qu'une femme pareille, elle illumine tout son intérieur !" Et si je me demande à quoi attribuer une vie si heureuse, je revois dans un intérieur de montagne un père fatigué du labeur du jour, se délassant en prenant l'enfant sur ses genoux et lui apprenant toutes les chansons du pays. Les soirées se passaient en chantant. Quand on a tant chanté dans sa jeunesse, il se peut qu'on ne puisse plus beaucoup pleurer; en tous cas il doit rester sur toute la vie comme un parfum délicieux, une allégeance aux maux d'ici-bas.









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