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Le dimanche de nos enfants (1)

"L'âme de l'enfant est à moi". Ezéchiel 18, 4.

Qu'aurions-nous besoin de paroles pour expliquer ce que doit être le dimanche pour nos enfants ? La Bible, base de nos croyances, ne le dit-elle pas dans sa noble brièveté ? N'est-il pas écrit à toutes les pages du saint Livre: que notre Dieu est le Dieu de nos enfants; que leurs âmes, leurs vies, leurs dimanches comme leurs semaines, leurs corps comme leurs coeurs, tout appartient à Dieu, et que, hommes futurs, ils ne peuvent s'engager trop tôt dans la voie dont ils ne devraient jamais s'écarter?

Un même esprit de piété animera le dimanche des enfants et le dimanche des pères; pour tous, il sera le jour du Seigneur, un jour d'éducation pour l'âme.

Entrons dans quelques développements, et voyons d'abord ce qu'est le dimanche pour l'homme.

. . . Le dimanche est un privilège, une grâce. Il n'est pas une barrière brutale opposée forcément à nos travaux; c'est un jour de repos volontaire, librement accepté pour nous et les nôtres, mis à part pour ménager à nos enfants, à nos serviteurs, aux plus chétifs comme aux plus grands de tous les hommes, un temps de recueillement nécessaire à tous.

Il est consacré à Dieu, non à une oisiveté énervante on à une inertie béate qui satisferaient nos instincts de paresse. Nous nous abstiendrons, dans la mesure du possible, de tout travail et de toute pensée qui envahiraient notre temps ou notre coeur, scrupuleux à conserver aussi au prochain des droits qu'il partage avec nous.

. . . Par son retour à des époques périodiques fréquentes, le dimanche s'oppose à ce que notre légèreté naturelle nous fasse perdre le goût des biens spirituels, en même temps qu'il affirme avec force la fraternité qui unit tous les hommes.

Tous les jours appartiennent à Dieu, dira-t-on, tous les jours devraient être des dimanches.

Dans un sens, en effet, tous, les jours pour un chrétien sont des dimanches, des jours de communion avec Dieu. Ce serait bien mal comprendre la signification du jour du
repos, que de croire qu'il est consacré à Dieu, pour nous exempter de lui consacrer les six autres.

. . . Si le dimanche est un jour particulièrement saint, c'est précisément pour sanctifier la semaine qu'il ouvre; c'est afin que les grâces reçues, les résolutions prises, les promesses échangées dans nos entretiens avec Dieu, s'étendent sur notre vie entière pour la purifier.

Le dimanche est donc un jour de joie, de communication avec Dieu, de réflexion, de recueillement, de doux et saints loisirs. Ce que le dimanche est appelé à être pour l'homme, il doit le devenir pour l'enfant avec les nuances que comportent son âge, son tempérament, son caractère.

. . . Quel sera le dimanche de nos enfants ?

Il sera ce que le fera notre genre d'éducation.

Il ne faut pas oublier que tel est l'enfant, presque toujours tel sera l'homme. Si l'on pousse à la roue pour que l'enfance soit étourdie, légère, irréfléchie, si l'impulsion qu'on lui donne n'est pas franchement sérieuse, qu'on ne s'étonne pas que la jeunesse soit dissipée et sans nerf.

Je ne crois pas qu'on doive dissimuler le sérieux de la religion à l'enfant, et pour cela varier à l'infini les exercices religieux du dimanche; de telle sorte qu'ils deviennent pour lui comme un jeu d'un autre genre...

Mais nous chercherons à leur faire aimer le jour du Seigneur. Il ne prendra pas une physionomie morose, par l'effet d'une discipline rigide qui se donnerait pour tâche d'épier les actes les plus innocents, pour les flageller. Sous son couvert, ne s'exercera pas sur tout l'être un contrôle minutieux, comprimant les saillies de l'esprit, l'initiative du coeur, le rire enfantin, l'élan plein d'admiration de la jeunesse. Nous n'attristerons pas, nous n'affaisserons pas l'âme de nos enfants par un surcroît d'interdictions que rien n'autorise, mais nous n'éluderons pas non plus la pensée de Dieu. Nous les placerons en présence de son commandement avec les restrictions qu'y apporte le Seigneur Jésus lui-même, nous les mettrons sous l'influence de son divin Esprit, car nous savons que là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté permise et vraie. Nous procéderons avec eux, par voix d'inspiration, pour les amener à l'imitation.

. . . En général, si l'éducation a été ce qu'elle doit être, si les jeunes enfants n'ont pas eu autour d'eux de mauvaises influences, l'autorité des parents sera respectée dès le plus bas âge, les enfants apprendront à aimer ce qu'ils verront aimer, et à imiter sans effort, ce qu'ils verront pratiquer. Plus tard, l'incrédulité pourra balayer de son souffle destructeur les premières impressions religieuses; mais l'âme restera sérieuse avec elle-même, elle apportera de l'intégrité jusque dans ses doutes, elle s'interrogera, elle pleurera de ne pas croire, et heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.

Ne craignons pas de préparer une génération trop sérieuse. Former des hommes de conscience, des hommes du devoir, c'est créer la plus réelle des supériorités, et ce rôle éducateur, le dimanche, avec ses austères et doux loisirs, qui favorisent le développement de la pensée religieuse, est appelé à y concourir dans une large mesure. C'est pourquoi ce jour-là aura un cachet spécial, il sera consacré au service du Seigneur et non aux divertissements profanes. Je ne dis pas qu'il faille s'éloigner en hâte si l'on rencontre sur sa route quelqu'un de ces sujets qui sollicitent vivement la curiosité ou le plaisir de l'enfant; ce serait risquer de le rendre envieux ou boudeur. Arrêtez-vous ne l'arrachez pas brusquement d'un air maussade à un spectacle si attrayant pour lui. La défense péremptoire excite le désir; et puis, il faut comprendre ce qu'il a d'innocent chez l'enfant. On fait de la musique, il écoute ravi ; des bateleurs exécutent leurs tours de force ou d'adresse, il veut les voir; tout cela est naturel. Mais assez de ces occasions se présenteront d'elles-mêmes, sans que nous courions à leur recherche. Sous le spécieux prétexte que nos enfants sont jeunes, et que leur petite imagination est avide de ce genre de distractions, nous ne les lancerons pas dans un milieu de plaisirs bruyants et frivoles.

Nous ne serons pas à l'affût des nouvelles fêtes, nous ne les enverrons pas avec leurs bonnes dans les lieux de dissipation. Autant nous favoriserons l'essor d'une franche et pure gaîté, autant nous nous efforcerons de modérer les écarts d'une joie désordonnée.

. . .Le dimanche, concentré dans de telles limites, ne sera-t-il pas un jour ennuyeux pour les enfants?

Ennuyeux, oui, si nous leur avons déjà communiqué des besoins factices de dissipation. Mais si nous nous efforçons de leur transmettre les impressions pieuses, aimables et paisibles qui nous animent, leur physionomie morale reflètera au moins quelques traits de la nôtre.

. . . L'enfant est à la fois très gai et très sérieux. Si l'on n'a pas faussé sa nature, si par notre propre frivolité, il n'a pas été entraîné à sortir de son caractère, sa gaîté sera pure, ouverte, disposée à éclater au moindre motif, les excitants n'ont que faire de la soutenir. Mais moins sa gaîté sera artificielle, plus aussi l'âme de l'enfant sera sérieuse, prête à réfléchir, à interroger, à pressentir le bonheur, grave et recueilli.

Nous ferons aimer le dimanche, avons-nous dit, et nous le ferons respecter moins par des paroles que par des actes. Nous initierons l'enfant à nos joies, nous l'y ferons participer. Avant tout, nous préviendrons la fatigue, en laissant quand cela est possible, assez de temps entre les divers exercices du jour et en n'exigeant pas des jeunes enfants des efforts d'attention que ne comporte pas leur âge. Mais les prendre avec nous au culte public (2), les associer à ce que nous regardons comme l'un de nos plus doux privilèges, sera pour eux, s'ils nous aiment, un honneur et un bonheur. Le culte de famille et l'école du dimanche leur étant spécialement destinés, il faut alors tout mettre en oeuvre pour attirer leur intérêt et provoquer leur attention.


(A suivre.)

(1) Extraits de: En Famille, par l'auteur de Quelques aspects de, la vie. Paris, Librairie Chastel.

(2) Si les circonstances nous y obligent. (Réd.)









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