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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLe rose et le noir Depuis vingt ans, je crois avoir tout entendu au nom de la pédagogie et de la psychopédagogie. Prenez, par exemple, l'humeur des gens. Aujourd'hui, celle de l'enseignant. Ce pion suprême de l'échiquier scolaire possède, à l'instar de presque tout le monde, un coeur, une âme et un cerveau ...donc une humeur. En est-il responsable? ...Vaste question! Le noir Lundi 15 h 45, fin des devoirs surveillés. Ouf. Content de leur voir les talons à cette bande! Et toujours ces deux ou trois élèves qui traînent pour redemander encore et encore des explications, ils auraient mieux fait d'écouter avant. Ces devoirs surveillés sont plus que discutables. Je me demande si le pseudo-service rendu aux parents ne les démobilise pas face à leur progéniture... déjà qu'ils ne s'en occupent guère. En plus les gamins font quasiment tous leurs devoirs en classe en se copiant parmi: lamentable pour leur apprendre l'organisation et l'autonomie! Et me voilà reparti pour réexpliquer une xième fois les transformations de dm2 en mm2 aux «petits» et la formule de volume des parallélépipèdes aux plus grands avec la machine à calculer qu'ils maîtrisent plus ou moins bien et qui les rend paresseux. Passifs, timorés, blasés... rien ne les enthousiasme. Tout est à prémâcher d'abord. Jusqu'à la leçon de zoologie sur les reptiles, où certains se décrochaient la mâchoire. Forcément, ils regardent la télévision jusqu'à des heures impossibles. Par décence, je passe sur la leçon de français consacrée aux liens de famille. Ils ne savaient même pas ce qu'étaient une bru, un gendre ou un bisaïeul. Enseigner aujourd'hui? Un sacerdoce, du gardiennage ou un gagne- pain? Le rose Lundi 15 h 45, fin des devoirs surveillés. La classe est vide. Etrange silence. Un collège ne vit vraiment que peuplé de cris d'enfants. Sylvie et Jérôme sont même restés tout à l'heure pour demander des renseignements; ils s'intéressent, commencent à s'impliquer. J'ai bon espoir pour eux. Ces devoirs surveillés sont une bénédiction. Tout en restant en classe, mes jeunes peuvent apprendre à collaborer dans une ambiance plus décontractée et bénéficient, selon leurs besoins, d'explications complémentaires du maître. Sans compter que c'est un soulagement pour des parents légitime- ment fatigués par une journée de travail et souvent dépassés par les nouveaux programmes. J'ai toujours du plaisir à réexpliquer avec d'autres mots, d'autres exemples, les notions mal comprises. Le travail «à la carte» avec un petit groupe est enrichissant. En maths, l'utilisation de la machine à calculer permet véritablement de privilégier les raisonnements, libérés de la complexité de techniques laborieuses de calcul. Hésitants, réservés, discrets ...ils ne demandent qu'à s'exprimer. Tout est sujet de prudente surprise, voire d'ingénuité. Jusqu'à la leçon de zoologie de ce matin sur les reptiles où certains se décrochaient la mâchoire en regardant les photos d'une couleuvre avalant tout entier un crapaud! ...Et la leçon de français consacrée aux liens de famille où «gendre», «bru» et «bisaïeul» sont sortis de leur poussiéreuse désuétude; le temps d'un exercice, certes, mais peut-être au-delà, allez savoir... Enseigner aujourd'hui? Comme hier: un plaisir et un renouvellement! ...et à la rédaction d'ajouter: Il est 16 heures. Mon enfant revient de l'école. Aura-t-il eu une journée rose ou noire? Si elle fut noire, peut-être avait-il quelque excuse, si elle fut rose, alors merci maîtresse ! |
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