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Quand les enfants ne dorment pas

Le bonheur perdu

La nuit, lorsque nous ne pouvons plus maÎtriser ce monde inquiétant, il semblerait normal de se rapprocher les uns des autres. L'enfant qui dort seul dans son lit, voire même seul dans sa chambre, réalise déjà une performance remarquable en contrôlant le stress qui l'assaille. Mais notre civilisation, ou plutôt notre système économique, a besoin d'êtres individualisés.

Nous ne pouvons pas revenir en arrière et c'est pourquoi nous devons préparer nos nourrissons à devenir des individus. Personne ne sait quel est le prix que les bébés payent en bonheur perdu!

Le petit enfant dans l'obscurité ne peut pas se représenter son propre corps - il se perd. S'il ne peut pas sentir le corps de sa mère, il a besoin d'un peu de lumière ou de se sentir en sécurité dans son lit afin de pouvoir se situer et localiser son entourage. C'est pourquoi la veilleuse est un des trucs pour dormir les plus souvent mentionnés.

Quand parle-t-on de troubles du sommeil?

Lorsque l'enfant a besoin de plus de trente minutes pour s'endormir ou s'il se réveille plus d'une fois par nuit et ne se rendort pas sans l'aide de ses parents. Tout comme l'adulte les inquiétudes et les angoisses sont les causes les plus fréquentes des troubles psychologiques du sommeil chez l'enfant. La maladie, la mort d'un proche, les conflits entre les parents, la peur de la séparation, d'être abandonné sont à l'origine des angoisses. La télévision peut aussi les provoquer, les films violents, etc.

Mais écoutons deux mères:

«Je manque terriblement de sommeil et je dois absolument récupérer sinon je ne sais pas ce qui pourrait se passer. Il m'est déjà arrivé de secouer mon enfant et j'en suis presque au point de lui donner un somnifère afin de pouvoir enfin dormir une fois tranquille», raconte Anita, désespérée. Elle est maman d'un bébé de trois mois qui souffre de coliques et qui se réveille et crie cinq ou six fois par nuit.

Nous savons tous qu'il ne s'agit pas de troubles du sommeil, explique le médecin et spécialiste du sommeil. Mais ceci compte peu pour cette mère. Elle a besoin de dormir. Par chance Anita s'est adressée à des professionnelles qui connaissent bien le problème. «Vous verrez, dans quelques jours les coliques vont cesser d'un coup et votre enfant se réveillera au maximum une ou deux fois par nuit parce qu'il a faim», la rassure-t-on.

Caroline, mère d'un enfant de huit mois a un autre problème: «Mon petit Nico s'endort seulement si je suis vers lui, le plus souvent à mon sein. Mais il se réveille la nuit et il pousse des grands cris désespérés.» La conseillère décrit la situation vécue du point de vue de l'enfant: «Nico ne reconnaît pas encore son lit comme un endroit où il se sent bien et en sécurité. Il associe ces sentiments avec sa mère. Celle-ci le met au lit alors qu'il dort déjà; lorsqu'il se réveille au milieu de la nuit - ce qui arrive à tout le monde plusieurs fois par nuit - il ne sait pas où il est, ni comment il est arrivé là et il se croit complètement perdu.»

Mettre les enfants encore réveillés au lit

Pour éviter cette situation, il vaut mieux mettre le petit enfant réveillé au lit, lui donner son jouet préféré ou sa «Iolette» et rester près de lui jusqu'à ce qu'il s'endorme. La maman de Nico peut le caresser, lui tenir la main, le tranquilliser en lui parlant, mais elle ne devrait pas le sortir du lit. De cette manière, l'enfant apprend à se sentir en sécurité dans son petit lit et il pourra se rendormir plus facilement s'il se réveille au milieu de la nuit.

Evaluer le besoin de sommeil

L'heure où l'enfant est mis au lit détermine l'heure de son réveille le matin. Il est important de ne pas oublier que la modification du rythme diurne et nocturne de l'enfant n'obtient pas l'effet escompté d'un jour à l'autre. Comme pour les adultes, il faut patienter entre huit et quatorze jours pour que le nouveau rythme s'installe.

De plus, l'enfant développe seulement à quinze semaines un rythme régulier de sommeil et de réveil. Les parents peuvent exercer une certaine influence en adoptant un horaire régulier, mais l'enfant restera toujours déterminant. L'apparition d'un sommeil ininterrompu pendant la nuit et d'un rythme régulier dépend d'un processus de maturation qui se déroule dans le cerveau. Comme pour tous les processus de développement, celui-ci s'effectue plus ou moins rapidement chez l'enfant. Certains dorment toute la nuit dès le premier mois de vie, d'autres n'y arrivent pas avant cinq mois.

Il est important que les parents comprennent qu'en déterminant le déroulement de la journée, ils rythment la vie de l'enfant. On a constaté que les enfants qui ont un rythme régulier de sommeil et de réveil sont plus attentifs, plus intéressés et qu'ils pleurent moins.

Le cérémonial du coucher

Pour les enfants au sommeil perturbé, il est important que le déroulement de la journée et le cérémonial du coucher se répètent de la même façon. Si la maman commence par faire la toilette de l'enfant, puis met son nounours au lit, si, chaque fois, elle chante ensuite une chanson ou raconte une histoire, l'enfant saura que le moment est venu d'aller dormir. Cette habitude lui procure un sentiment de sécurité et de bien-être. Au cours des premières années de vie, la mémoire se développe chez l'enfant et il commence à avoir des attentes précises quant aux événements de la journée. Par contre, s'il n'existe aucun rituel, si le moment d'aller se coucher est toujours imprévisible et arbitraire, voire même une punition, dans le pire des cas, ce sera chaque soir un drame renouvelé pour mettre l'enfant au lit.

Le crocodile sous le lit

Depuis peu de temps, Sandra, quatre ans, fait des cauchemars. «Il y avait un énorme crocodile sous le lit qui voulait me manger», raconte-t-elle à sa mère en sanglotant. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que Sandra n'aime plus aller se coucher. Elle a peur que le méchant crocodile revienne et qu'elle soit à sa merci. «Les parents doivent prendre très au sérieux ce genre de rêve et ne pas faire comme si de rien n'était, ne pas répondre à la légère en disant que ce n'était qu'un rêve. Au contraire, ils doivent aider leur enfant à vaincre le monstre en jouant. Sandra pourrait peindre le crocodile par exemple, ce qui lui permettrait de repenser à son cauchemar et à le maîtriser. Et, au moment du cérémonial du coucher, il convient bien sûr de regarder sous le lit s'il ne se cache pas un crocodile et même de mettre un piège par sécurité...»
Pour prendre les rêves au sérieux, il faut essayer de découvrir le message qu'ils contiennent. Cela ne peut réussir que si:

- il existe une relation de confiance (sinon l'enfant ne peut pas raconter son rêve);

- nous prenons l'enfant au sérieux (aussi bien les rêves de l'enfant que nos propres rêves);

- nous observons les réactions que déclenchent le récit du rêve (peur, panique, effroi);

- nous sommes vraiment attentifs et ouverts au récit de l'enfant;

- nous ne faisons pas de jugement de valeur ni d'interprétation hâtive (ne pas paniquer mais prendre le rêve comme un signal d'alarme).

Que peuvent faire les parents?

Chercher du soutien, des conseils et des encouragements auprès d'une thérapeute. La mère qui s'estime en tant que mère pourra à son tour encourager et donner confiance à son enfant sans être tendue ni le rejeter. Comme le dit cette conseillère: «Il m'arrive parfois de souhaiter être en possession de la grande piqûre qui me permettrait d'injecter aux mères de la confiance en elles-mêmes. D'après mon expérience, les recommandations et les suggestions ne servent pas beaucoup. Pour cette raison, je commence par demander aux parents ce qu'ils ont essayé de faire, même sans succès. Puis je leur demande à quoi encore ils ont pensé. Je discute avec eux pour savoir de quelle manière ils peuvent réaliser cette idée. Ce procédé a des chances de succès, car il correspond aux personnes qui viennent demander conseil.»









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