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Le Gardien

J'ai gardé ceux que tu m'as donnés.

Jean 17, 12.

Tous ceux qui aiment les jeunes, c'est-à-dire les parents et tous ceux qui ne sont point des égoïstes, sentent le besoin d'avoir à leur égard une plus sérieuse sécurité que l'esprit actuel et la préparation actuelle à la vie ne peuvent leur en donner. Il y a un sens de la vie, qui est celui du monde; il y a un autre sens de la vie qui est celui du Christ; celui du monde ne donne jamais, n'a jamais donné à personne la sécurité, la paix.

Luther le disait déjà: "Le monde crie : Paix ! paix ! et il n'y a pas de paix!" Il n'y a pas, il n'y a jamais eu un témoin, un seul, qui soit venu déclarer sincèrement et joyeusement : "Le monde, c'est-à-dire la vie vécue comme la nature pousse à la vivre, m'a donné la paix." Au contraire, le sens de la vie du Christ donne la sécurité, donne la paix, l'a donnée à des milliers de témoins qui en ont rendu témoignage. A cause des jeunes, pour les jeunes, avec le coeur plein de prières et d'amour pour eux, regardons comment Jésus a fait pour donner à ces jeunes, groupés autour de lui, la sécurité que nous ne savons pas leur donner.

Il les a gardés. Tout simplement. Ah ! oui ! c'est la grande chose simple, pères et mères ! c'est la grande chose simple que vous avez tous essayée ... Mais cette profonde aspiration de vos âmes, hélas ! c'est la grande impossibilité. Le refrain des expériences que vous vous dites dans les heures intimes ou que vous enfermez dans le coffre de vos chagrins, c'est que cette grande chose simple est impossible, et qu'on ne peut pas les garder. C'est vrai ! l'expérience est de votre côté, pères et mères . . . L'autre expérience a été faite aussi, l'expérience contraire, l'expérience qui fait fleurir dans le coeur les fleurs de joie . . . Vous ne savez pas garder ceux que le Père vous a donnés. Jésus a gardé ceux que le Père lui avait donnés, et aucun d'eux ne s'est perdu (j'entends de ceux que le Père lui avait donnés). Quelle magnifique expérience! Ne voulez-vous pas essayer de voir comment Jésus a fait pour les garder ainsi ?

Comment Jésus a-t-il gardé les siens ? D'abord il les a habitués à une vie simple! Mais leur vie était simple ! Il l'a simplifiée encore. En se faisant suivre par eux, toujours, sur les routes et dans les campagnes, il a rompu pour eux les mailles de ce tissu des habitudes qui sont un esclavage. Il voulait les rendre aptes à cette lutte de l'esprit contre la nature ; et puisque le péché est si subtilement uni à la nature humaine qu'on ne saurait distinguer le réseau de ses mailles de celui de la nature, il fallait les empêcher de dépendre servilement des exigences de la nature. Ainsi ils ont commencé à être gardés, par cette méthode d'éducation, de ces tentations, innombrables et toujours dangereuses, qui se trouvent sur le chemin de tous les raffinements.

Est-ce que, comme Jésus, vous gardez ceux que le Père vous a donnés par la vie simple que vous savez leur faire et vous faire ? Quoi que vous pensiez, la préoccupation du luxe, l'usage habituel des jouissances ne peuvent coexister avec un idéal moral qui se réalise. Inévitablement l'un tue l'autre. Les jeunes, malgré leur exubérance apparente, n'ont qu'une provision restreinte d'intérêt, de force et d'enthousiasme ; et s'ils l'appliquent à beaucoup de jouissances, mêmes honnêtes, il ne leur en reste plus beaucoup pour autre chose. Quand les jouissances sont si nombreuses qu'elles sont devenues le tissu même de l'existence, elles ne sauraient plus être, nommées honnêtes. Elles empoisonnent la vie par leur nombre, sinon par leur qualité. Imitez le grand Maître dans la préparation de vos enfants. Il ne s'agit d'aucune privation, d'aucune austérité; il s'agit de la liberté saine, de la vie simple. Les jeunes gens de Bethsaïde et de Capernaum n'ont manqué de rien. Ils en ont eux-mêmes rendu le témoignage à leur Maître quand, au soir du dernier jour de leur préparation, il leur a demandé: "Avez-vous manqué de rien ?"

La simplicité de la vie ne suffit pas. La vie peut être simple et mauvaise. Dans cette existence simple qu'il faisait aux siens, Jésus a été lui-même leur gardien, parce qu'il a su être l'autorité toujours acceptée. Pour qu'il y ait garde, il faut qu'il y ait autorité. Entendez-le bien ! autorité qui ne s'impose pas par des motifs artificiels ou de contrainte, l'autorité vraie, l'autorité de l'amour, mais l'autorité. Jésus l'a eue, l'a voulue, l'a conservée du commencement à la fin sur les siens, l'a vue croître et devenir la plus belle chose humaine qu'il y ait au monde, la confiance entière. Il n'a jamais eu à la justifier; ce jour-là elle serait morte. Il l'a eue à cause de ce qu'il était .. . Les pères et les mères chrétiens ont l'autorité, la vraie, celle qui est sans s'imposer. Alors peut-être faut-il demander où sont les pères et les mères chrétiens, puisque l'autorité vraie, normale, aimante acceptée, existe si peu. Il est habituel d'entendre dire que l'autorité s'en va, qu'elle s'en est allée, qu'elle ne s'épanouit plus au foyer. Et pour qui a des yeux, et un coeur, et une conscience, le fait est indéniable. Et il est aussi habituel de dire que les enfants de nos jours ne veulent plus reconnaître l'autorité. Je fréquente beaucoup d'enfants, et je les aime et je les respecte. Je vois, plus que bien d'autres, l'émancipation précoce d'un grand nombre. Mais, même parmi ceux-ci, je constate l'aptitude de la grosse majorité à accepter l'autorité; j'aperçois même chez beaucoup que c'est cela essentiellement qui manque, non pas la volonté de s'y soumettre, mais ... l'autorité à laquelle se soumettre. Ah ! l'autorité vraie, valable, morale, souveraine ! Comment voulez-vous que vos enfants reconnaissent ce qui n'existe pas ? Et quand vous gémissez sur la disparition de l'autorité, la première question de vos consciences ne devrait-elle pas être celle-ci: "Suis-je pour les miens l'autorité que je dois être ?"

Jésus a gardé les siens parce qu'il l'était. Il ne demandait que ce qu'il faisait lui-même. Il ne voulait qu'ils fussent que ce qu'il était lui-même. Il les rendait victorieux des tentations de la nature parce qu'il était lui-même continuellement victorieux. Comment voulez-vous, vous! garder vos enfants dans un état de victoire quand vous leur donnez si souvent le spectacle d'un état de défaite ? Il n'y a de garde paternelle et maternelle que dans une victoire progressive.

Vous ne pouvez garder réellement ceux qui sont à vous qu'en étant vous-mêmes visiblement gardés par le seul qui garde. Ceux que nous voulons garder du mal s'assurent si nous-mêmes nous sommes gardés. Ceux que nous voulons mettre en garde contre les périls de la nature et les menaces du péché regardent si nous cherchons nous-mêmes à en être gardés. Et ils en ont le droit. Ils ne peuvent, hélas nous voir indemnes ! ils peuvent voir nos erreurs, même nos chutes. Ils apprendront en même temps l'universalité du mal et sa puissance. Mais il faut qu'ils nous voient chercher, nous aussi, la protection, la garde. Pour qu'ils croient à cette nécessité, il faut qu'ils en voient les fruits en nous; c'est là l'autorité qu'ils reconnaîtront et accepteront. Pour que nous puissions les garder, c'est-à-dire pour que nous puissions les amener au Gardien, il faut qu'ils voient que c'est le nôtre.









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