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Le songe d'une mère
Le ciel était en feu, l'ouragan faisait rage,
Et mon enfant dormait.
Dans le sommeil profond que Dieu donne à cet âge
Mon esprit agité lisait un noir présage
Et tristement pensait :
Il dort, et c'est en vain que gémit la nature
Et que souffre mon coeur !
Mon fils, dormiras-tu quand ton âme encor pure
Devra lutter, prier, repousser la souillure
D'un monde corrupteur ?
Quand, t'offrant le bonheur, l'adversaire perfide
De toi s'approchera,
Voilant habilement à ton âme candide
Les horreurs du péché, sur la pente rapide
Qui donc te retiendra ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . .
Soudain, je me sentis, comme en rêve, emportée
Bien loin de mon enfant.
Devant moi se dressait une roche escarpée
Surplombant un torrent dont l'écume agitée
Mugissait bruyamment.
Un bel adolescent folâtrait sur la cime
De ce roc dangereux;
Il dansait, enivré par cette horreur sublime,
Et son chant se mêlait à la voix de l'abîme
Aux flots tumultueux.
Cela dura longtemps. Puis vint la nuit austère
L'imprudent s'étendit
Sur quelques brins de mousse, abri trop éphémère,
Où, comme un nourrisson sur le sein de sa mère,
Paisible, il s'endormit.
Un sourire joyeux éclairait son visage,
Tandis qu'il sommeillait. Sur sa tête pourtant s'amassait un orage,
Et sous son poids trop lourd le vieux rocher sauvage
Lentement s'écroulait.
"Il va tomber, mon Dieu !" m'écriai-je en détresse,
"Jeune homme, lève-toi !"
Je me penchais vers lui, quand soudain ma tristesse
Disparut, faisant place au chant de l'allégresse
J'avais manqué de foi.
Retenu par un fil invisible et céleste,
L'enfant pouvait dormir.
L' Amour divin veillait sur cette couche agreste,
L'éloignant doucement de l'abîme funeste
Qui voulait l'engloutir.
. . . . . . . . . . . . . . . . .
J'avais repris mes sens. De cette étrange scène
Avait fui la terreur;
Et, dans mon âme en paix n'existait plus la peine,
Car la foi triomphait, confiante, sereine,
En Son amour vainqueur.
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