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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Un sujet douloureux

Il y a dans notre pauvre humanité des êtres incomplets, non pas seulement des idiots, des sourds, des aveugles, mais des anormaux, des arriérés, des instables. Chose singulière, tandis qu'on s'est, depuis plus d'un siècle, occupé des cas les plus graves, on a négligé ceux qui sont susceptibles de guérison ou d'amélioration.

Il y a une quarantaine d'années, on s'est rendu compte qu'à l'école les anormaux constituaient pour les classes un poids mort et qu'il fallait s'occuper d'eux séparément. S'il s'agit d'enfants apathiques, ils perdent leur temps dans la classe, si au contraire, ce sont des enfants nerveux, bougillons, ne pouvant suivre l'enseignement, ils le font perdre à d'autres; ils inventent des distractions et rendent ainsi la vie pénible à leurs maîtres et à leurs camarades.

En Suisse, sur 500,000 écoliers, il y en a 7 à 8000 qui devraient être placés dans les classes spéciales, mais la moitié seulement bénéficient de ce privilège; soit que dans beaucoup de localités elles n'existent pas encore, soit par la faute des parents qui cherchent à cacher le retard de leurs enfants. L'on comprend trop ce que cette constatation a de douloureux, pour ne pas les excuser, mais s'ils savaient qu'ils contribuent ainsi à agraver le cas et à le rendre inguérissable, ils n'hésiteraient pas.

Pour faire le départ entre les enfants normaux et ceux qui réclament une éducation spéciale, un examen minutieux fait par un spécialiste est indispensable, nous ne saurions trop encourager les parents à y recourir, malgré tout ce que cette démarche a de pénible.

Les parents sont peu aptes à s'occuper d'un enfant arriéré ou instable, parce qu'une préparation spéciale est indispensable, en outre, le stimulant de quelques camarades est nécessaire à ces petits.

Il est touchant de constater dans la très grande majorité des cas la tendresse dont les parents entourent un enfant diminué de l'intelligence; pour les enfants dont le caractère est anormal, difficile, il en va parfois autrement.

Cependant, il arrive quelquefois que les parents - le père surtout - prennent en grippe un enfant anormal. En fait, c'est très rare. L'amour des parents pour un pauvre petit être diminué subsiste même dans des circonstances très dures, lorsque dans, une famille pauvre on prévoit que l'enfant ne pourra pas gagner sa vie; même alors, une mère n'a pas de pire crainte que de voir mourir son enfant!

Malheureusement cette tendresse si naturelle, c'est vrai, mais si touchante pour ces pauvres petits n'est pas toujours aussi sage que dévouée. Trop souvent les parents s'imaginent qu'il ne faut rien faire pour contrarier un malheureux à qui la vie réserve des souffrances et ils ne se rendent pas compte que gâter un enfant anormal aussi bien qu'un enfant normal, c'est lui fournir à lui et à son entourage de nombreuses souffrances supplémentaires qu'on pourrait lui éviter en l'habituant à une prompte obéissance. On a peine à se faire une idée de ce que l'enfant le plus anormal, même incapable de tout travail scolaire, de même que le bébé tout jeune, possède le flaire nécessaire pour se rendre compte à qui il a à faire et en particulier sait vite abuser d'une maman trop faible.

Un point sur lequel la tendresse des parents va souvent à l'encontre du bien véritable de l'enfant, c'est que voulant épargner au pauvre petit toute peine superflue, parents, frères et sœurs, domestiques - s'il y en a - se font les serviteurs de l'enfant et accomplissent pour lui ces mille besognes de la vie de tous les jours qui, plus que quoi que ce soit d'autre, favoriseraient son développement physique et intellectuel. Ajoutons que ce n'est pas seulement pour les anormaux qu'on peut déplorer cette trop grande serviabilité de leur entourage.

Voilà pour ce qui concerne l'éducation dans la famille. Si tôt que l'enfant, vers six à sept ans ou plus tard, selon les cas, peut aborder le travail scolaire, les difficultés sont grandes, il n'est pas trop d'études spéciales pour rendre accessibles les mystères de la lecture et du calcul à ces pauvres petites intelligences. Nous avons dans les villes de la Suisse romande des classes spéciales où des ressources d'ingéniosité et d'amour sont déployées pour arriver à préparer à la vie ces petits aussi bien que le permet leur état. Parfois, certains parents hésitent à voir leurs enfants parqués dans les classes d'arriérés, hélas! c'est leur état intellectuel qui les rend arriérés et non le fait de fréquenter une classe plutôt qu'une autre! - ces parents résistent au docteur ou aux maîtres qui exigent ce placement. S'ils consentent à céder, il est bien rare qu'au bout de peu de temps, ils ne constatent pas avoir agi pour le bien de leur enfant - et qu'ils ne se félicitent pas de voir l'entrain et la joie avec lesquels il fréquente la classe et y acquiert le maximum de développement auquel son état lui permet d'atteindre.


Ces lignes sont dues à l'obligeance de Mlle Alice Descoeudres, à toutes celles qui désireraient se rendre compte des moyens éducatifs appropriés qui sont mis en œuvre dans les classes spéciales, nous recommandons son beau livre sur "L'éducation des anormaux". (Neuchâtel. Delachaux). Les parents d'enfants intelligents y trouveront, eux aussi, une ample moisson de suggestions utiles, car dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, se vérifie la parole fameuse: «Les derniers seront les premiers.»

Notre rédaction donnera volontiers des renseignements au sujet des consultations pour anormaux. Réd.









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