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Quelques témoignages

Lettre d'un pasteur sur une première année de ministère: «Les jeunes gens ne craignent rien tant que la contrainte, et il faut se garder sur toutes choses de vouloir leur faire adopter des formules qui n'ont pas de sens réel pour eux. Les garçons et les jeunes hommes j'en ai la preuve, prétendent souvent avoir moins de piété qu'ils n'en ont, en effet. Par fausse honte ou par esprit de contradiction, lorsqu'ils voient leurs maîtres et leurs parents mettre une grande importance à ce qu'ils prennent des habitudes religieuses, ils cherchent parfois à cacher des convictions très sincères. Ils aiment à se vanter de ce qu'ils boivent, fument et se battent; mais le pasteur doit voir plus profond que cette surface et exhorter les parents à avoir patience et à prier plutôt qu'à exciter l'opposition des enfants par leur insistance. Les jeunes gens sentent instinctivement que c'est librement qu'il faut donner son cœur àDieu, et ils résistent à toute tentative qu'on fait pour contraindre leurs affections. D'ailleurs il y a un très grand danger à ce qu'ils anticipent par l'intelligence ce qu'ils n'ont pas encore éprouvé, et rien n'est plus affreux que de les habituer à l'hypocrisie. Le mystère des relations de l'âme avec Dieu est quelque chose de délicat et de sacré que dans la jeunesse surtout, on craint de livrer aux regards.

Notes copiées par Mme J. Odier.


Mon père avait des idées très strictes en morale et en religion; mais il ne nous les imposait pas d'une façon arbitraire. Je me souviens d'une grande fête que l'on avait organisée en l'honneur de Rousseau. Les enfants de l'école devaient y prendre part. Notre père nous dit à ma soeur et à moi qu'il était en désaccord avec Rousseau sur plusieurs points importants et qu'il préférait que nous ne participions pas à la manifestation organisée en son honneur, mais que, comme c'était nous imposer un sacrifice très grand, il désirait nous accorder une compensation et il nous engagea à lui exprimer nos désirs. Ma sœur demanda une excursion au Salève avec course à ânes, et je choisis un dîner au restaurant de Monnetier. A notre grande surprise, notre père nous accorda ces deux gâteries, ce qui nous fit l'effet d'une largesse inouïe, car nous vivions plus que modestement.

L'automne suivant, ma mère rappela un jour à mon père que le moment était venu d'acheter le pardessus d'hiver dont il avait besoin. Il répondit tranquillement qu'on raccommoderait l'ancien. Et comme ma mère protestait, il lui dit quelques mots à l'oreille. J'appris que c'était la journée au Salève qui avait absorbé l'argent que mon père destinait à l'achat d'un pardessus.

Mon père n'allait jamais au théâtre et je n'avais pas eu l'idée d'y aller non plus. Mais une amie tenta un jour de m'y entraîner (j'avais alors 23 ans), et il m'était fort désagréable de le lui refuser. Un peu inquiète de ce qu'en penserait mon père, j'allai le trouver et, usant d'une certaine diplomatie, je lui fis part du désir qu'éprouvait mon amie de me voir l'accompagner au théâtre. Il me demanda en souriant si je ne partageais pas ce désir, «car enfin, ajouta-t-il, s'il ne s'agissait que de l'escorter, tu pourrais te contenter de l'amener au théâtre et d'aller l'y prendre». J'avouai alors franchement que j'avais envie de voir ce spectacle, et il me dit qu'il trouvait cela tout naturel et qu'il ne s'y opposait aucunement. J'y allai donc, et je fus plutôt déçue. C'était moins beau que je ne me l'étais imaginé. Les personnages qui se mouvaient sur la scène me semblaient conventionnels et factices. Je ne fis pas tout de suite part à mon père de mes impressions. Il semblait attendre une confidence et ce n'est qu'au bout de 2 ou 3 jours qu'il se décida à m'interroger. Je lui avouai alors ma déception et il me dit qu'il l'avait prévue. Chaque fois que je suis retournée au théâtre, j'ai eu cette même impression que ce que je voyais était moins beau que ce que je m'étais représenté.

Mlle M. Brechbuhl.









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