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Justice et éducation

Ce dont le monde a besoin c'est avant tout d'hommes en qui les principes éternels du Vrai et du Juste soient inaltérablement ancrés. Vittorino DA FELTRA.

Les enfants ont un sens inné de la justice. Une des tâches de l'éducation, c'est de développer ce sens, de l'affiner, de le rendre moins rigide, d'apprendre à l'enfant à réclamer la justice, non pour lui seulement, mais pour les autres, à souffrir d'une injustice qui serait commise à son profit autant que si elle l'avait été à son détriment. Veillons surtout à ne pas froisser chez nos enfants le sentiment de la justice. On cause ainsi, sans le vouloir, des blessures qui risquent de laisser des traces profondes jusque dans l'âge mûr.

Les enfants ont une admiration instinctive pour leurs parents. Ils les parent de toutes les vertus et sont portés à les croire omniscients et parfaits. «Papa l'a dit», c'est l'argument sans réplique.

A mesure qu'ils grandissent, cette confiance naïve se transforme. Nous ne voudrions pas, même si nous le pouvions, laisser croire à nos enfants que nous sommes incapables de nous tromper. Mais si nous cessons d'être pour eux le juge infaillible, si nous savons, à l'occasion, reconnaître devant eux nos erreurs, qu'ils sentent toujours, du moins, chez nous, le désir et la volonté d'être justes. Qu'il y ait entre eux et nous une confiance assez grande pour qu'ils nous le disent franchement s'ils sont en désaccord avec nous. Je craindrais moins, pour ma part, une explosion d'indignation que la révolte sourde d'un enfant qui n'ose exprimer ses sentiments devant ses parents mais qui les accuse, par devers lui, d'injustice.

Une punition fait, à mon avis, plus de mal que de bien quand celui qui en est l'objet n'en reconnaît pas le bien fondé, quand il la subit par force mais ne l'accepte pas. D'une façon générale, il faut, je crois, éviter les châtiments qui tombent sur les enfants comme un coup de massue sans qu'ils y soient aucunement préparés. Si l'enfant est averti que telle faute entraîne telle sanction, surtout si on l'a consulté - pourquoi pas? - sur le choix de la punition et si l'on a eu soin d'établir une relation entre la faute et la répression, en sorte que la seconde découle naturellement de la première, il pourra souffrir des conséquences de sa mauvaise action, il est même désirable et légitime qu'il en soit ainsi, mais il ne se révoltera pas, au fond de son cœur, il se dira: «je l'ai mérité». - «Mais, direz-vous, nous ne pouvons pas toujours prévoir les sottises que suggérera à nos gamins leur fertile imagination.» - Sans doute. Mais, s'il ne s'agit pas d'un délit exceptionnellement grave, je serais assez d'avis de faire intervenir ici la loi de sursis, c'est-à-dire de faire grâce à l'enfant qui se rend coupable d'une faute pour la première fois. «Pour aujourd'hui, je te pardonne, mais si tu recommences, tu seras puni de telle ou telle façon.» Et il faut alors, bien entendu, s'en tenir strictement à ce que l'on a dit, Nous avons parfois de la peine à être justes, nous autres femmes. Nous sommes souvent passionnées, impulsives, nous nous laissons guider par nos sentiments instinctifs plus que par notre raison. Il faut donc veiller sur nous-mêmes, et, comme il est difficile d'être juge et partie, nous ferons bien d'en appeler quelquefois au jugement de nos proches, ou du moins de tenir compte des observations que pourront nous faire ceux qui nous voient vivre et qui constatent peut-être en nous des manquements dont nous n'avons pas conscience. Il y a bien une part de vérité - avec une bonne dose d'exagération - dans les affirmations du poète quand il s'écrie qu'une mère,

… C'est le cœur inexorable et doux,
Blanc du côté sacré, noir du côté jaloux,
Tendre pour son enfant, dur pour l'enfant d'un autre…

Ce qui est plus étonnant encore, c'est que c'est parfois entre leurs propres enfants que les parents font des différences. Qui ne se rappelle le malaise éprouvé dans certaines familles où tel enfant est l'objet d'une partialité marquée, tandis qu'un autre est sans cesse grondé et puni? Que d'amertume amassée ainsi dans de petits cœurs, que de vies obscurcies parce que la tendresse a fait défaut dans les premières années, parce que l'enfant, au lieu de s'épanouir librement dans l'atmosphère familiale s'est replié sur lui-même, est devenu méfiant et jaloux! Sans doute, nous ne sommes pas entièrement maîtres de nos sympathies. Il y a des affinités particulières entre certaines natures. Mais il faut que chacun de nos enfants soit l'objet de notre part d'une tendresse forte et éclairée, d'une sollicitude vigilante. S'il fallait faire pencher la balance, que ce soit plutôt du côté de celui pour lequel nous n'avons pas instinctivement la sympathie la plus vive. C'est Victor Hugo aussi qui a dit en parlant de l'amour de la mère:

Chacun en a sa part, mais tous l'ont tout entier.









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