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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Correspondance.

- Madame. J'ai lu avec le plus grand intérêt votre numéro de juin, et vous remercie de nous parler des manières de lutter contre l'égoïsme des enfants. Le problème me préoccupe tout spécialement pour les plus grands - et je ne l'ai certes pas résolu.

Mais je voudrais simplement vous communiquer, à cet égard, quelques souvenirs d'une jeune fille de ma connaissance. Comme nous sommes grandes amies, je lui demandai pourquoi elle aime bien maintenant rendre quelques services, alors, qu'autrefois, elle vivait tout autrement, ne rêvait que poésie et littérature, dans un jardin tranquille…

«Ah me dit-elle, c'est que je ne savais pas la peine des autres… pas assez… je vivais trop à l'abri. - Mais un jour que je sortais de l'école, par une grande bise froide d'automne, je rencontrai une maman toute frissonnante, qui tenait son bébé dans un châle, pauvre petit tout bleui du froid, lui aussi. Elle se promenait de long en large sur le trottoir, en regardant anxieusement le toit d'une maison voisine - et elle disait à l'enfant: «Regarde papa!» - Le père était ouvrier couvreur sur ce toit glissant, où il y avait déjà un peu de verglas. Une émotion profonde me saisit à voir sa vie suspendue ainsi tout là haut, à comprendre le regard angoissé de la mère… et que le petit criait non seulement de froid, mais de frayeur. -Je revins à la maison bouleversée.

Quelque temps après, passant à la rue de X., je vis deux petits enfants de l'école enfantine, assis sur le seuil d'une porte fermée. - Ils étaient tout pâles et fluets, et comme leur maman n'était pas rentrée, et qu'ils n'avaient pas la clef, ils attendaient là, grelottant… Ces deux petits visages blancs sont restés, dès ce jour, gravés dans mon cœur. – Il me semblait qu'ils appelaient en moi «maman! maman!»… je ne vivais plus tranquille au jardin – et lorsqu'une amie vint me proposer de les promener avec d'autres enfants, j'acceptai vite. Une promenade fut bientôt suivie d'une seconde… puis de trois… puis de beaucoup d'autres – et il nous vint bientôt tellement d'enfants que nous fûmes obligées de nous mettre plusieurs pour les promener.

Je sus alors toutes les peines et les difficultés de mes petits et de leurs mères - et maintenant je ne puis plus penser à autre chose, parce que je les aime».

- «Ainsi, ce n'est pas seulement parce que tu connais leurs souffrances, c'est parce que tu les aimes que tu rends service?» -

«Naturellement, dit-elle - c'est pour cela que je n'y vois aucun mérite - car cela nous est donné d'aimer».

- «Oh! lui dis-je, nous ne le pouvons pas toujours… il y a des moments où, je ne me sens pas prête à aimer.

- Comment est-ce que tu t'es trouvée prête au moment de rencontrer ces petits? - car tu vois bien que nous passons souvent près d'eux sans les voir… l'important, ce n'est donc pas seulement de les rencontrer, c'est d'avoir un trésor d'amour à leur donner.»

- Je leur ai donné celui de maman - répondit la petite. C'est parce qu'elle m'aimait beaucoup que je les ai aimés - C'est parce qu'elle me donnait de la joie que j'en avais à leur donner… Elle n'était pas egoïste, elle, envers nous - et elle regardait aussi en dehors de la famille, pour donner un coup de main où c'était nécessaire, elle regardait même très loin; elle vivait avec tous ceux des autres pays qui souffraient. - Que de fois, je l'ai vue pleurer en lisant dans le journal les récits de la guerre. C'est à cause de maman que je peux rendre quelques petits services - parce qu'elle m'aimait beaucoup que je les ai aimés.»









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