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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLe travail fut sa vie Ce titre, d'apparence un peu singulière, n'est pas emprunté à la Bible. C'est une inscription que l'on rencontre fréquemment dans les cimetières de la campagne vaudoise. Ceux qui la font graver sur le marbre entendent sans doute rendre un témoignage de reconnaissance aux parents qu'ils ont perdus. Nous comprenons leurs intentions, mais ne vous semble-t-il pas, malgré tout, que cette épitaphe a quelque chose de triste? Essayez de vous représenter la personne dont le travail fut la vie. - Vous aurez de suite devant les yeux un corps usé et courbé, un visage soucieux, un regard éteint, une bouche dont les rares sourires ont quelque chose de triste et de forcé. Pensez aussi à ce qu'ont dû être les dernières années de cette personne: sa souffrance en voyant venir le temps de l'inactivité, le sentiment pénible qui l'agitait de n'être plus «bonne à rien» jusqu'au moment où, usée par la vie, elle s'est couchée pour le dernier sommeil. Ainsi, le vieux cheval, après des années de fidèle service, s'étend dans son écurie et attend la mort. Pensez aussi au départ tragique de personnes dans la force de l'âge, acharnées au travail, surprises sans avoir pu reprendre haleine, jouir des fruits de leurs efforts, et se préparer à la mort. Cela se voit souvent. Notre monde est plein des victimes de ce mirage du travail, plus puissant encore que celui du plaisir. Quoi? Il y a un mirage du travail? C'est-à-dire un danger dans le travail? … Oui. Ah! sans doute, elle est bien loin de nous la pensée de dénigrer le labeur si varié et si utile des hommes; le travail est le meilleur préservatif contre les tentations grossières. C'est un devoir que l'homme ne peut négliger sans s'exposer à de graves dangers. Mais travailler comme une machine en perpétuel mouvement, se transformer en bête de somme infatigable, cela ne peut rendre heureux. Loin de là, la fatigue et les préoccupations du travail tournant sans cesse dans le cercle étroit d'une exploitation agricole, d'un commerce, d'un bureau ou d'un atelier, rétrécissent le cœur, rabaissent souvent l'intelligence, compromettent la vie de famille courbent les corps vers la terre, usent et tuent. On travaille beaucoup de nos jours, mais voyez aussi combien la vie est devenue enfiévrée, agitée; combien il y a de surmenés et surtout de gens soucieux, de mauvaise humeur, qui ont tant à faire qu'ils ne peuvent plus jouir de rien, qui ont de l'occupation «par dessus la tête» et que les tracas poursuivent jour et nuit. Ils gagnent peut-être de l'argent, ils sont sûrement loin du bonheur; ce sont encore des voyageurs qui courent après une eau qui miroite, mais qui ne désaltère pas. |
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