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Toujours prêt!

Si seulement nos enfants mettaient mieux en pratique leur devise d'éclaireurs! Mais savons-nous leur en montrer l'importance? Savons-nous les habituer de bonne heure à la méthode et à la discipline qui leur permettraient de se préparer consciemment aux mille événements habituels de la vie quotidienne aussi bien qu'aux éventualités inattendues?

Que de gronderies, de scènes, d'accès de mauvaise humeur seraient évités si la mère savait obliger l'enfant à se préparer, c'est-à-dire à penser d'avance aux choses, à ne pas vivre en étourneau sans s'inquiéter de ce qui viendra plus tard.

Garçons et filles, par exemple, savent fort bien qu'il faudra, le matin, partir pour l'école. Il est rare cependant de voir les parents faire préparer sacs et serviettes la veille, dès que les devoirs sont terminés, à l'heure où livres et cahiers sont à portée.

Ce serait si simple de regarder avec l'enfant l'«horaire» du lendemain et de lui faire mettre de côté les livres dont il aura besoin. Peu à peu il apprendrait à s'acquitter seul de ce petit travail, sans autre aide qu'un simple memento: «As-tu fait ton sac?»

Il faut prendre garde toutefois que la préparation du sac, ne devienne pas un prétexte à retarder l'heure du coucher! C'est si facile d'oublier ou de remettre à plus tard et cela permet de prolonger un peu la soirée!

Une telle habitude épargnerait non seulement de la peine à nos enfants, mais plus encore, à leurs maîtres; on ne se rend pas toujours compte combien il est fatigant, énervant même pour un professeur de devoir commencer presque chaque leçon par une enquête destinée à s'assurer que les élèves ont devant eux le matériel nécessaire; et il est incroyable de constater combien souvent la même excuse revient: «Je suis parti si tard ce matin, je n'ai plus pensé que j'aurais besoin de mon livre!» Si les sacs étaient préparés la veille, les oublis seraient plus rares.

Dans beaucoup d'occasions, l'enfant cherche à perdre du temps pour retarder le moment d'entreprendre un travail qui l'ennuie.

C'est ainsi que souvent il se met à ses devoirs sans entrain, sans avoir songé à se munir du nécessaire. S'agit-il d'un thème ou d'une version? Le dictionnaire est dans la bibliothèque! Il faut se lever, l'aller chercher, et faire une seconde fois l'effort nécessaire pour fixer son attention: s'agit-il d'une carte de géographie? On n'a pas les crayons de couleurs sous la main; ils sont dans le tiroir des jeux. Nouveau dérangement, nouvel effort d'attention.

Ainsi d'interruption en inattention, l'enfant s'use et se fatigue sans s'en rendre compte et n'est plus capable de faire l'effort franc et difficile qu'on peut exiger de lui. Là encore, on l'aurait aidé, en ne le laissant se mettre au travail proprement dit qu'après avoir réunis tous ses matériaux.

La méthode ne s'arrêtera pas la! Elle s'appliquera à la manière de travailler. S'agit-il d'un problème par exemple? Si souvent l'enfant va d'opération en opération, à l'aveuglette, sans avoir cherché au préalable à se rendre compte de la nature du résultat auquel il doit parvenir: sera-ce des personnes, des mètres, ou des francs qu'il s'agit de trouver? Les leçons à apprendre constituent pour la mémoire un effort disproportionné; cela vient en grande partie de ce que l'enfant s'intéresse plus aux détails qu'aux grandes lignes et apprend avec le même soin la description d'un costume que celle d'une civilisation, (il saura que les seigneurs au moyen-âge portaient des cottes de maille et des jambières mais il oubliera la nature des rapports qui les liaient à leurs serfs). S'il arrivait à distinguer l'essentiel de l'accessoire, l'effort à faire serait moindre.

Ces difficultés du travail des enfants se retrouvent dans celui des mères. Nos journées ne sont trop souvent qu'une succession de travaux qui nous dominent et nous accablent par leur caractère de nécessité, alors que nous devrions les dominer.

Dans un livre récent, original, et du plus vif intérêt, Mrs Frederik (1) raconte les expériences qu'elle a faite en adaptant à la tenue du ménage les principes du système Taylor, (méthode appliquée spécialement dans l'industrie, consistant à atteindre un but donné avec le minimum d'effort, de temps et d'argent.)

Etudiant l'une après l'autre toutes les tâches domestiques, entrant dans les plus menus détails, elle indique comment, peu à peu, elle arriva à faire face à ses devoirs sans être débordée par eux.

C'est ainsi qu'après avoir, au printemps, «camphré» les vêtements de laine, elle inscrit sur des fiches dans quelle armoire ou dans quel tiroir elle a serré chacun
d'eux. A l'amie qui objecte que c'est du temps perdu elle répond: «Cela me prend-il autant de temps d'écrire sur une carte que la jaquette et les gants de laine de David sont dans le paquet dans le dernier tiroir de la commode, à droite, que de défaire tous mes paquets et d'avoir ensuite à les refaire, ou d'oublier que je les ai mis dans la commode et de fouiller malles et armoires, pour me rappeler enfin qu'après tout ils sont bien dans la commode?»

Ne nous arrive-t-il pas souvent de chercher un livre sans nous souvenir à qui nous l'avons prêté? Pourquoi ne pas inscrire le nom des emprunteurs?

Mais l'économie de temps n'est pas la seule! Nos forces sont limitées et il ne faut pas les gaspiller: en consacrer le moins possible à chaque tâche, afin de pouvoir agir davantage, tel doit être notre but.

C'est peut être dans la cuisine que se font le plus de pas inutiles, et que se perdent le plus de forces. Les cornets, désespérément semblables voisinent sur le même rayon; cherchez-vous de la semoule, vous tombez sur le sucre. Il serait facile et peu coûteux d'avoir quelques bocaux de verre dans lesquels on mettrait les denrées; on verrait immédiatement ce qu'on désire. Un judicieux arrangement des meubles de la cuisine, les uns par rapport aux autres économiserait les pas. La non plus, rien ne doit être laissé au hasard.

Dans une usine, compte exact est tenu du matériel en réserve, quelle maîtresse de maison n'a pas acheté de la mercerie, quitte à découvrir ensuite que sa provision n'était pas épuisée? Inscrire ce qu'on possède, être à même de le vérifier exactement, ne serait-ce pas une économie d'argent?

N'ayant pas préparé la journée, ayant omis de nous procurer avant de commencer un travail ce dont nous pourrions avoir besoin pour le terminer, nous perdons notre temps et nos forces exactement comme nos enfants. Ceux-ci entreront probablement en contact tôt ou tard avec les nouveaux principes d'organisation et de rendement. Ne pourrions-nous pas leur faciliter la tâche en leur montrant, ou en leur faisant expérimenter toutes les économies de temps, de force… et de mauvaise humeur qu'on peut réaliser en pratiquant dans les détails de la vie quotidienne la devise qui leur est chère: «Toujours prêt!»


(1) The New Housekeeping. Efficiency Studies in Home Management by Christine Frederik, of Doubleday, Page and Co, Garden City, New York. 1921, Prix: $ 1.75.









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