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Les adolescents et la religion

Jusque vers l'âge de quatorze ans, le garçon est un petit personnage heureux de vivre, plein d'imagination, avide de sensations et de mouvement, rarement réfléchi. Il est impulsif et nerveux, souvent enclin au vol, au mensonge, aux espiègleries méchantes, non par perversion consciente, mais par instinct. Il est en même temps ardemment désireux de loyauté, de bonté, de courage, de dévouement.

Quand, il n'a pas été déformé précocement par l'incrédulité des plus âgés, la foi religieuse lui est parfaitement naturelle…

L'enfant reste insensible à un idéal moral abstrait, il lui faut une affection personnelle, un Dieu personnel…

Il savait bien, lui le maître des éducateurs, le roi des psychologues, que la nature enfantine est faite de telle sorte qu'un attrait irrésistible la porte vers Celui qui révèle le Père et que l'enfant, dans sa confiante simplicité, est plus apte à faire d'authentiques expériences religieuses que l'adulte.

Les éducateurs peuvent être pleinement persuadés qu'en travaillant à communiquer leur foi aux jeunes garçons, ils vont au-devant d'un besoin profond de leur nature, qu'ils font œuvre urgente de préservation et de vie, et accomplissent le plus important devoir patriotique et social, puisque, par ce moyen, ils aident les adolescents à devenir des hommes.

Il n'y a pas dans tout le cours d'une existence humaine de changement aussi radical que celui qui sépare l'enfant de l'adolescent. La nature physique de l'être qui croissait jusqu'ici harmonieusement, comme une plante au repos, passe brusquement à une évolution nouvelle, pendant laquelle la mentalité enfantine persistante entre en conflit avec une personnalité inconnue, envahissante. C'est l'effort total de la plante qui s'élance pour fleurir.

L'éducation religieuse de l'adolescent dans cette phase instable prend une importance décisive, mais combien difficile, car ce garçon, timide sous ses airs d'audace, sensible de cœur sous un masque d'indifférence, est encore l'enfant que nous avons connu. Mais qui le traiterait en petit, verrait soudain se dresser devant lui un adulte exaspéré. Il ne gardera sa docilité d'enfant que pour celui qui respecte sa personnalité naissante, qui reconnaît ses droits à l'indépendance et salue déjà en lui l'homme fait…

Si à cette heure critique, le garçon n'a devant lui que les formes traditionnelles d'un christianisme vieilli, les formules classiques d'une antique liturgie, les œuvres bien réglées d'une philanthropie calculatrice, s'il ne connaît que les manifestations consacrées d'un christianisme affadi… il se détournera, peutêtre pour toujours, de la religion de ses pères et, en même temps de la foi vivifiante et rédemptrice.

Il lui faut une cause héroïque à servir, un Dieu nouveau, prodigieux dans ses plans, dans sa tendresse et ses exigences. Il lui faut le Christ révolutionnaire qui chasse les vendeurs du temple, foudroie les hypocrisies pieuses, et se dresse tout sanglant des flagellations officielles, en accusateur public des despotismes et des lâchetés. Il lui faut la vision tragique d'un monde asservi aux forces mauvaises, esclave de la chair et de l'argent, et qui attend en gémissant d'être affranchi de la faim, de l'alcool, de la prostitution et de la guerre.

A l'âge où le jeune garçon aspire à devenir un homme, il lui faut une religion virile qui exalte le courage, qui présente la vie comme un combat. Le danger serait qu'il considérât la foi comme une faiblesse, comme l'affaire des femmes et des petits.

Donnons-lui la vision du Royaume de la Lumière et de celui des ténèbres qui se disputent le monde, des forces formidables qui sont en jeu de part et d'autre, de l'issue rédemptrice de cette épopée universelle; il lui faut une vision prophétique et apocalyptique de l'histoire. Et dans ce conflit où le sort de la terre est en jeu, il doit sentir peser sur sa conscience le devoir de prendre position, de se déclarer pour Dieu et pour son règne. Lui faible, inconstant, pécheur, il est appelé à jouer un rôle dans cette épopée, à s'enrôler comme soldat dans ce combat, et à avoir une conduite digne du drapeau.

Il faut qu'il soit enthousiasmé par la grandeur et la beauté de la lutte, écrasé sous l'intime connaissance de sa faiblesse, exalté et affermi par la foi en un chef victorieux qui régnera.

Cette conception militante de la foi, dans laquelle le salut individuel n'entre que sous l'aspect d'une condition du salut général, est celle de toutes les grandes personnalités de l'ancienne et de la nouvelle alliance. Ces héros, il faut qu'il les connaisse, qu'on les lui présente dans leur âpre réalité de combattants trahis, traqués, proscrits, persévérants, victorieux, tous animés de la même passion: arracher le peuple des croyants à tous les esclavages, tous armés de la même foi inébranlable dans la fidélité de Dieu, qui entend et qui exauce la prière de ses serviteurs; tous éclairés par la grande aurore du Royaume des Cieux qui descend sur la terre pour la transformer.

Cette galerie des héros de la foi, nous souhaiterions qu'elle comprit aussi les grands martyrs et les prophètes de toutes les époques, que des rapprochements fussent toujours faits entre ceux de l'antiquité religieuse et des temps modernes…

Servons-nous de tout ce que nous fournit l'hisoire de l'Eglise et des Missions, pour que les enfants voient et sentent l'unité d'esprit et d'action des ouvriers de Dieu à travers les siècles.

Si nous nous bornions aux héros bibliques, nous risquerions qu'il se créât dans l'esprit des enfants une sorte de mythologie chrétienne sans contact et sans prolongement dans la vie d'aujourd'hui.

Il faudrait donc collectionner dans l'histoire grecque, romaine aussi bien que chrétienne, tous les beaux faits d'héroïsme moral, de fidélité à la patrie et à la parole donnée; parler de St-François d'Assise, Jean Huss, Luther, Guillaume d'Orange, Coligny, Lincoln, Livingstone, etc.

Ce qui ferait l'unité de cette galerie de portraits, c'est la foi au Dieu sauveur qui, à travers les siècles et les civilisations divers, travaille inlassablement à se former, sous l'égide du Christ, de grands témoins, ouvriers de la Société nouvelle, entraîneurs d'hommes vers la justice et la vérité, en vue de la formation d'un peuple qui lui appartienne…

Qu'on raconte les croisades modernes avec leur signe chrétien de ralliement: croix rouge, croix bleue, croix et étoile blanche.

Qu'on montre quelles agonies morales, quels désespoirs, quelles prières, sont montés des âmes des promoteurs de ces grands mouvements, avant de se lancer dans l'action, quel accueil railleur et insultant ils ont reçu des états et des églises, jusqu'au jour où leur persévérance armée des armes divines, a vaincu et refoulé, les puissances de péché et de ténèbres… Il faut que les jeunes sachent que les apôtres du Christ sont à l'avant-garde de toutes les œuvres réformatrices, avec une passion dépassant en force de vie toute les puissances d'inertie des satisfaits.

A la chrétienté d'aujourd'hui il faut du prophétisme et des prophètes, des hommes qui ne se réclament d'aucune église particulière, d'aucune théologie orthodoxe ou libérale, d'aucune caste sociale… dont on ne sait ni d'où il viennent ni où ils vont, si ce n'est qu'ils sont nés d'En-Haut, et qu'ils conduisent les voyageurs de toute la terre vers Celui qui les a appelés.









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