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De l'inégalité des conditions
Notre correspondant (1) pense que les enfants ayant quitté la maison paternelle souffrent de privations et ont souvent beaucoup de peine à se tirer d'affaire. Nous ne voudrions en aucune façon le contredire, il y a encore aujourd'hui des «enfants prodigues» il semble cependant que pour le plus grand nombre le fait de l'indépendance développe le sentiment de la responsabilité. L'émancipation leur est salutaire.
Par opposition nous pensons à ceux, qui bien qu'ils ne soient plus des enfants, sont restés à la maison. Ils n'y manquent de rien au point de vue matériel, mais sont jusqu'à l'âge mur des mineurs. L'exemple du frère de l'enfant prodigue n'a rien de bien engageant!
Voici deux faits récents: Dans le chemin de fer, des paysans parlent des représentations qui vont avoir lieu à Mézière: L'un deux avoue qu'il ne peut y aller parce que son père ne veut pas lui en payer les frais! - Un père de famille, dans un village travaille sur la propriété paternelle; il est obligé de demander de l'argent à son père lorsqu'il doit acheter des souliers pour ses enfants! - Résultats inévitables: surveillance trop minutieuse des parents sur le ménage des enfants, bouderies, cachoteries, disputes entre belle-mère et belle-fille. Et pour plus tard départ forcé des petits enfants et abandon par eux de la saine et utile vie des champs.
Nous sommes d'accord diront nos lecteurs de la campagne mais à ce mal il n'y a pas de remède, cela a toujours été ainsi, ceux d'aujourd'hui peuvent bien supporter ce que les pères et les grands pères ont supporté!
Ce n'est point une excuse, notre devoir n'est-il pas de changer ce qui nous a fait souffrir, de reconnaître qu'à la campagne comme partout des temps nouveaux sont venus, et que les modes de vivre doivent se transformer.
Les suggestions que nous proposons ne sont pas nouvelles, peut être encourageront-elles quelques-uns à en faire l'essai.
Il faudrait: Ou payer les enfants en espèces comme les salariés dont ils font le travail - ou leur accorder une participation aux bénéfices dans une proportion à convenir - ou qu'une part de l'exploitation: un champ, une partie du bétail, la basse-cour, les fruits ou les légumes soit faite à leur profit.
Il faudrait aussi qu'au décès des parents, les enfants qui ont contribué à faire valoir un domaine ne soient pas désavantagés par un partage d'une égalité trop niveleuse. Des dispositions testamentaires peuvent être justes et acceptées par ceux-mêmes qu'elles semblent léser. Combien de disputes et de brouilles seraient ainsi évitées.
(1) Voir le numéro de janvier.
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