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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Honore ton père et ta mère.

- Pareil à un phare qui éclaire le navigateur, cette parole doit éclairer le chemin de tout homme au début de sa vie.

Honore! que veut dire ce mot? C'est un verbe à l'impératif; donc, c'est un ordre. Cela peut être aussi un simple conseil, un bon avis…

Il s'adresse à ce qu'il y a de meilleur en nous, et il exprime un des sentiments les plus purs, les plus forts et les plus élevés que puisse éprouver un homme. Honorer veut dire vénérer, respecter, entourer d'égards et de signes d'estime.

Lorsque le Christ voulut humaniser la religion, il donna à Dieu le nom de Père, remplaçant par cette appellation toute familiale les titres de Roi, Seigneur, Tout-Puissant.

Depuis lors, dans leurs pressentiments les plus élevés de l'Inconnu sublime qui vit et agit au fond de cet univers, les hommes l'ont nommé Père. C'est l'apothéose immense et lumineuse des sentiments, qu'à travers des milliers de générations, les enfants des hommes ont éprouvés pour leur père et leur mère.

En honorant votre père et votre mère, vous ne faites pas seulement un acte individuel de reconnaissance et d'affection; vous vous joignez à l'âme universelle de l'humanité, vous honorez tout ce qu'ont honoré les enfants de tous les temps et de toutes les nations. Vous éprouvez le sentiment le plus juste, le plus humain, le plus capable de fortifier et de purifier vos cœurs.

Au seul fait que vous honorez vos parents, se reconnaît votre qualité. C'est le signe de la valeur des enfants et des hommes, ainsi que l'indice de leur santé morale. Quelque intelligent, habile, merveilleusement doué et cultivé que soit un homme, quelque distingué que soit un écolier, s'ils n'honorent pas leurs parents, il y a chez eux une tare de caractère. Leur centre vital est atteint. Chez une personne qui n'éprouverait pas un sentiment filial pour ses parents, même modestes, même dépourvus de certaines qualités, les talents les plus remarquables seraient comme une couronne sur la tête d'un roi mort. L'absence de la qualité maîtresse ne ferait que mieux ressortir la vanité des autres avantages. Mais il est une observation que chacun peut faire dans la vie, c'est le respect et l'adoration qu'ont pour leurs parents les hommes de grande valeur. Souvent la vie les a élevés bien au-dessus de la condition de leur enfance. Ils sont plus instruits, plus cultivés, plus influents que leurs parents. Leurs parents sont de braves gens obscurs; ils sont eux illustres. Mais regardez-les quand ils s'approchent de leurs parents ou qu'ils en parlent. On sent que tout leur cœur est resté fidèle aux chers vieux et qu'ils les aiment comme on aime un trésor. Rien n'est émouvant comme de voir un homme fort, remarquable, apprécié pour son talent, redouté pour sa puissance, s'incliner devant une petite vieille, l'embrasser et lui dire: maman… Les meilleurs des hommes sont ceux qui honorent le mieux père et mère …..

Si les enfants respectent et vénèrent les parents, ils se plient de bonne heure à la loi de la maison. Si petit que soit un intérieur, il a besoin d'être réglé. Partout où plusieurs hommes veulent vivre en commun, ils ne le peuvent qu'en observant les devoirs mutuels. Se lever à l'heure voulue, et rentrer de classe ou du jeu, strictement fidèle au temps prescrit; contribuer à ce que, au domicile commun, chaque chose garde sa place; prendre ses mesures pour ne rien faire contre la propreté, la salubrité, la tranquillité du logis - mais s'efforcer de le maintenir en aussi bon état que possible et d'en rendre le séjour agréable à chacun, voilà ce que font les enfants qui honorent les parents. Car la volonté des parents est que la maison ou la chambre qui servent d'abri à la famille soient plaisants et habitables. Ceci dépend de l'esprit des habitants. Avec un bon esprit on rend attrayante et parfois délicieuse la plus modeste demeure. Chacun en a l'amour et la fierté. Ici c'est chez nous, pense-t-on, il faut que l'aspect du logement fasse honneur à l'habitant. La maison et la loi de la maison respectée, c'est le premier et excellent résultat des bons sentiments des enfants envers les parents. Quand ceci va, tout va. On sort, on rentre, on prend ses repas, on s'occupe de son travail et tout se fait dans la paix et l'harmonie. La petite ruche fonctionne bien et prospère. Tout le monde est heureux…

Je suppose qu'il arrive des jours difficiles, des événements graves dans une maison où les enfants honorent les parents. Que se produira-t-il? Par le fait seul que les circonstances sont devenues sévères, chacun se tiendra encore mieux. On se serrera les uns contre les autres dans une obéissance plus parfaite et une affection plus chaude, et l'on pensera que les jours difficiles sont plus aisément supportés, les malheurs plus énergiquement combattus, lorsque tous marchent et pensent comme un seul homme. L'union dans les familles produit même quelquefois cet effet, que les jours mauvais laissent de bons souvenirs, parce que une fois les bourrasques passées, on ne se rappelle plus que les efforts communs qu'on a faits pour y résister et les preuves d'affection fidèle qu'on s'est données. Or tout cela c'est la vraie vie, belle, noble et comme elle doit être.

Admettons qu'il surgisse des différents entre enfants qui honorent leurs parents. Les parents auront l'influence nécessaire pour réconcilier les enfants. Car leur parole sera écoutée, et ne serait-ce que pour ne pas affliger les cœurs de père et de mère, les jeunes têtes échauffées se laisseront gagner par un meilleur esprit et pratiqueront le pardon mutuel des fautes.

Mettez maintenant que de tels enfants grandissent et se répandent en dehors de la famille dans la vie sociale. Ils emporteront les bonnes traditions partout où ils iront. A la maison, ils ont appris l'ordre, la probité, la bienveillance, la sincérité. Ces qualités sont bonnes aussi en dehors. Aucune richesse ne les égale. Partout on préfère avoir des rapports avec des hommes droits, respectueux., qui savent se gouverner eux-mêmes, et ont des égards pour autrui…

Avoir appris au foyer à respecter ses supérieurs dans la personne des parents, et ses égaux dans la personne des frères et sœurs est une excellente préparation à la vie du citoyen. La cité n'est que l'amplification de la famille. L'esprit de dévouement, d'ordre d'économie et de déference, est la source même de ce que l'on appelle l'esprit public dans le meilleur sens du mot. Que les lois soient observées que chacun prenne garde aux droits des concitoyens, qu'il ne cherche ni à les exploiter, ni à leur faire du tort; qu'il aie meilleure mémoire pour les actions bienveillantes que pour les injures, et qu'il n'oublie jamais que tous les citoyens d'un pays ont comme les enfants de la même maison une mère commune la Patrie… Jamais on en aura trop de ces hommes-là.









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