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L'épouse doit-elle avoir une occupation rémunératrice? (1)

La femme une fois devenue épouse doit-elle s'occuper uniquement ou tout au moins d'une façon primordiale de l'entretien de son ménage? Quel profit peut-elle retirer en conservant la place qu'elle a occupée dans un bureau un magasin ou un atelier?

Cela dépend de l''idéal que les jeunes gens se font de la vie en commun. Les uns y verront un profit, les autres nombre d'inconvénients.

Beaucoup de jeunes dames qui ont cru pouvoir être en même temps employée et ménagère ont dû se rendre à l'évidence que leur occupation de chaque jour en dehors de la maison, ne constituait pas un bénéfice assez réel pour compenser les entraves que ce travail apporte au point de vue moral à la vie intime du foyer conjugal; quant au point de vue matériel, il faut que la femme obtienne une grosse rémunération pour y trouver un profit appréciable. Et même dans ce cas, il y a des points sombres.

Quelles sont les causes qui poussent la jeune épouse à quitter son home? A quoi emploie-t-elle l'argent qu'elle gagne? Quelquefois, elle désire continuer à aider ses parents, participer à l'éducation de jeunes frères et sœurs; elle pense que l'argent étant le fruit de sa peine, son mari n'a rien a y voir et elle ne se rend pas compte que cela constitue quand même pour lui un sacrifice réel.

Nombre de jeunes mariées se préoccupent de leurs toilettes, de leurs plaisirs, spectacles, voyages ou même repas copieux au restaurant; toutes choses qu'elles apprécient davantage qu'un appartement propre et confortable. Elles aiment mieux le travail dans un atelier que celui qu'il faudrait accomplir à la maison pour rendre l'intérieur agréable et chaud. N'ayant pas été formées pour être ménagères le jour où elles sont forcées de le devenir, le désordre risque de les mener à la misère. Ce ne sera pas leur gain qui leur manquera, mais les habitudes d'ordre, d'économie et de simplicité.

Une autre raison qui éloigne l'épouse de son home tout neuf, où elle aurait pourtant de la joie à rester parce qu'elle l'aime, parce qu'elle sent que c'est sa place, c'est qu'elle le veut encore plus doux, plus beau, plus confortable; elle veut travailler encore quelque temps, afin que plus tard, dans deux ans, trois ans, son mari puisse, avec elle, passer les soirées d'hiver ou le dimanche dans de bons fauteuils, dans une jolie chambre coquette, loin des odeurs de la cuisine, loin du berceau où le bébé dort (car il en viendra un). Ce sera charmant de pouvoir recevoir des amis, de pouvoir jouer, chanter, causer de toutes choses, ce sera le bien-être, presque la richesse.

Pour réaliser ce rêve-la, une jeune femme est disposée à travailler sans relâche à sacrifier, au besoin, son propre repos.

Que le mari soit un ouvrier aux mains caleuses, un employé ou un professeur, que la femme soit une blanchisseuse, une régente ou une employée, tous sont des travailleurs et ont droit à un peu de bienêtre durant leurs heures de loisir.

A l'heure actuelle, il y a une tendance à améliorer le logis du travailleur, c'est un progrès, c'est peut-être le premier pas vers la reconstruction de la vie de famille qui n'existe plus guère. Mais quelles que soient les espérances qu'une jeune femme fonde sur le produit de son travail en dehors de la maison, elles risquent fort d'être vaines.

Elles s'épargnerait beaucoup de déceptions et de soucis si, avant de se mettre à l'œuvre, elle se posait quelques questions et se documentait pour y répondre. Ces questions les voici:

1° Comment entrevoyez-vous la vie au foyer que vous allez fonder?

2° Quelles espérances votre mari a-t-il le droit d'en attendre au point de vue matériel, moral, intellectuel et spirituel?

3° Songez-vous que par le mariage vous devenez les instruments dont Dieu se sert pour la création?

Pensez à ce qui arrive quand la femme n'est pas à son poste; savez-vous pourquoi, malgré l'argent, il y a beaucoup de peine et peu joie? Représentez-vous une maison que la maîtresse quitte le matin pour se rendre à ses occupations, elle y rentre à midi sonné pour préparer en hâte un repas que l'estomac serait tout disposé à recevoir de suite. On mange en hâte, on se presse d'enlever le couvert et l'on repart pour n'être pas en retard. Le soir, quand le mari rentre, souvent avant sa femme, il trouve la maison froide, le repas est à faire; «s'il est gentil», il le fait volontiers, mais il aimerait mieux faire autre chose. Après le repas, la femme n'a pas encore le droit de se reposer, il y a la cuisine à remettre en ordre, le dîner du lendemain à préparer, le linge à entretenir. Qu'il ferait bon pourtant s'asseoir ensemble, échanger les impressions de la journée, s'encourager mutuellement.

Qu'ils sont souvent écourtés les moments où, ensemble, on s'approche de Dieu. On fera mieux plus tard, pense-t-on?

On va ainsi quelque temps, puis l'on s'épuise à mettre deux journées dans une, on cherche à simplifier on achète des mets plus vite préparés mais plus coûteux, on prend une femme de ménage, et à la fin du mois, lorsque l'on fait son compte, on s'aperçoit que les deux salaires sont presque engloutis! Il s'ensuit du mécontement, l'humeur s'assombrit; à la fin, un jour, on remet l'épouse à sa place et tout de suite, on s'aperçoit qu'il y a plus d'ordre. Les petits détails qui donnent du charme à la vie ne sont plus négligés, les achats se font avec plus d'escient, les mets les plus simples sont plus savoureux parce que mieux préparés, la cuisine ou la chambre à manger sont à une température agréable, la cuisinière accueillante. Et les comptes ne bouclent pas plus mal.

Dire qu'il faut souvent plusieurs années pour faire cette constatation! des années avant de s'apercevoir que la femme est l'âme du foyer, si je l'osais, je dirais son décor naturel. Mais quelque chose de l'ancien régime subsiste. Telle une plante que l'on met dans une chambre privée de soleil s'étiole, l'âme privée de sa nourriture languit. Le contact spirituel et intellectuel qui aurait pu naître au début entre les époux, a bien de la peine à s'établir plus tard, les habitudes sont prises. Le mari s'est renfermé en lui-même parce que, préoccupée qu'elle était à vaquer à ses occupations ménagères, l'épouse n'a pas pris le temps de l'écouter, de la questionner, elle ne s'est pas assez intéressée à ses occupations. C'est ainsi que bien souvent, pour satisfaire ses besoins matériels, on sacrifie la vie à deux à l'existence à deux.

Profitez de l'expérience de celles qui vous disent «ne gâtez pas les plus belles années de votre vie». Qu'estce que quelques centaines de francs, si même vous réussisez à les acquérir; qu'est-ce, en comparaison de la confiance que vous risquez de perdre entre époux, parce que votre préoccupation n'est pas de la gagner? Qu'est-ce qu'un salon où vous vivrez en étrangers dans le domaine de l'esprit, où vous serez seule quatre soirs sur sept, parce que votre mari a pris l'habitude de sortir?

Un jour, se moquant pour ainsi dire de la fatigue de sa future maman, un bébé s'annonce, et sans avoir eu le temps de se reprendre, la jeune femme se prépare à recevoir son trésor. Heureuse, sera-t-elle, si le surmenage des mois écoulés n'a pas de funestes conséquences, si elle n'a pas à combattre la nervosité ou la débilité de son enfant. Ce point de vue ne prime-t-il pas tous les autres, ne vaut-il pas la peine qu'on lui sacrifie beaucoup de jouissances matérielles?

Je dois cependant reconnaître qu'il peut y avoir des exceptions, et qu'on ne peut exclure absolument tout travail rénumérateur pour la femme mariée. Certaines professions ont un caractère humanitaire, telle celle de régente, pour laquelle une jeune femme se sent particulièrement douée et qui lui procure un gain suffisant pour avoir une domestique. - Une autre pourra sans inconvénient garder quelques heures de liberté l'après-midi; mais en ne perdant jamais de vue que le foyer doit être un lieu agréable, un centre de vie spirituelle.


(1) Causerie d'une jeune dame qui a essayé elle-même du travail de couture à domicile et en atelier, et en a constaté les inconvénients. Les très petits gains qu'elle a pu réaliser ont été dépensés pour le docteur et le pharmacien. Un état de malaise, qu'elle constatait entre son mari et elle, a disparu lorsqu'elle a cessé d'être en même temps ménagère et couturière. Sa sœur a fait les mêmes expériences.









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