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Les époux

Faute de comprendre que l'amour des époux est un devoir, un devoir de leur jeunesse, un devoir de leur âge mûr, un devoir de leur vie entière, bien des familles tombent dans l'état vulgaire et prosaïque où le charme disparaît, où l'on cesse de se goûter, où il fait sombre et froid autour du foyer. Prenons-y garde, rien de bon ne se conquiert et ne se garde sans effort ici-bas; pour avoir, pour conserver la vraie famille, il faut que nous maintenions le mariage tel que Dieu l'a fait. Or, Dieu l'a fait avec l'amour…

L'amour des époux est une affection qui n'est pas seulement la première, elle est l'unique. Dieu l'a voulue telle, et quiconque oublie cela trouble profondément la loi de la famille.

Alors se produisent des luttes intestines (les plus douloureuses); nos tendresses sont aux prises, nos devoirs se heurtent; faute d'avoir mis à part l'affection unique, d'autres affections légitimes entrent en conflit avec celle-là.

Jour terrible que celui où l'on s'aperçoit qu'on n'est plus d'accord sur tout. La place de la femme, celle du mari, cette place de l'intimité absolue et incomparable a été envahie plus ou moins; un père, une mère, un enfant, s'y sont glissés peu à peu. Et peu à peu aussi les cœurs se sont désunis. Ce n'est encore rien, le mal est réparable, pourvu qu'on s'y prenne à temps et qu'on veuille le réparer. Mais il s'agit de vouloir.

Vouloir faire sa place à notre femme, à notre mari, ce n'est pas chose commune, et j'ajoute que ce n'est pas toujours chose aisée. Il y faut de l'énergie et une prompte résolution, il y faut d'abord l'intelligence claire d'un devoir à accomplir. Ce devoir ne s'accomplira pas sans effort, nous ne serons pas compris sur le champ: nous affligerons peut-être des êtres bien-aimés, qui trouveront mauvais de voir passer quelqu'un avant eux. Les parents ne savent pas toujours voir qu'en mariant leurs enfants ils ont renoncé à occuper le premier rang, qu'un autre est devenu leur confident et leur guide, que l'intimité des époux est exclusive de sa nature.

Lorsque les parents ne voient pas cela, lorsque le fils ou la fille sont obligés de le leur faire voir, il se produit un froissement douloureux. Mais cette douleur ne dure pas; les situations vraies ont leurs privilèges, et la première émotion passée, chacun ne tarde pas à sentir ce qu'ont de salutaire les rapports établis en conformité sincère avec l'institution divine. Il n'est pas question d'ailleurs de ne plus aimer nos parents ou de les aimer moins; notre tendresse et notre respect redoubleront au contraire… Rien ne diminue; seulement quelqu'un est survenu qui a des droits d'un caractère unique; un sanctuaire s'est créé, et dans ce sanctuaire il n'y a place que pour deux…

On aime sa mère comme une mère et sa femme comme une femme; du moment où dans vos habitudes et dans vos préoccupations la première envahit le domaine qui n'appartient qu'à la seconde, ou elle reçoit sa part des confidences réservées, le cœur de la femme s'alarme; un principe de désunion s'est glissé entre elle et vous.

La jalousie que font naître de grossiers désordres n'est pas la seule qui puisse disjoindre les fortes assises du bonheur conjugal. Il est des familles bien réglées, honorables, enviées peut être, et où la jalousie fait son œuvre de mort. Les coeurs qui se donnent à plein veulent qu'on leur appartienne à plein aussi. L'union au rabais ne les contente pas et leur tendresse ne sait pas vivre dans l'atmosphère grossière qui convient à tant de gens. Si vous prétendez avoir un vrai mariage, une vraie famille, et non ce que le monde entend par ces mots, renoncez au programme facile que rédige le monde: S'aimer au début, être convenable plus tard, garder chacun sa liberté, éviter les écarts et surtout les scandales. - Non cela ne suffit pas vraiment; ce qui vaut beaucoup coûte quelque chose, et l'amour dont je parle est exigeant…

Je supplie en particulier les mères d'éviter une tentation qui se présente à elles presque toujours donner à l'enfant la place du mari. Cela semble si simple! Le mari lui-même en est si peu surpris! La passion exclusive de la mère pour son enfant rencontre tant de sympathies! Et précisément, voilà le danger. On ne pense plus qu'à son enfant, et le mari, qui n'est ni étonné ni blessé, prend peu à peu les habitudes du second rang. Or, il n'y a pas de second rang pour les époux…

Si les enfants sont une grâce précieuse, s'ils apportent avec eux de nouveaux devoirs bien chers, s'ils ajoutent aux joies de la famille et aux liens établis entre les époux, il n'en demeure pas moins vrai que le mariage est complet en soi, qu'il possède par lui-même ce qui constitue son essence… L'enfant n'en sera que mieux aimé pour être resté à sa place, et la famille entière s'affermira en s'agrandissant.









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