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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Le droit à la joie

Plus est en vous, conseille la devise, un peu mystérieuse, qui se répète à Bruges au mur du vieil hôtel Grunthunse. Méditons le sens de cette devise et cherchons davantage la joie en nous-mêmes.

En nous-mêmes! objecteront d'aucuns. Mais si notre vie est endeuillée ou chagrine, comment établirons-nous en elle les conditions de la joie. Comment? En étant joyeux … De même qu'en aimant, on finit par susciter l'amour et qu'on entraîne pour ainsi dire, celui qu'on aime à la réciprocité, de même, à force de désirer ou de vouloir la joie, on finit par la conquérir.

En ce domaine comme en beaucoup d'autres, le pouvoir de notre volonté est plus grand que nous ne le croyons. Ne constatons-nous pas souvent que la bonne humeur d'un autre peut suffire à modifier nos dispositions mélancoliques? N'est-il pas des êtres privilégiés dont la joie rayonne à ce point qu'elle en devient communicative et contagieuse, et qu'un de leurs propos, un de leurs regard, suffisent à dissiper l'ombre de nos cœurs? Pourquoi notre volonté ne ferait elle pas ce que peut obtenir la volonté d'autrui?

Qui nous empêche chaque matin, d'inviter notre âme à la joie et de tenir le langage que nous tenons nous-mêmes à ceux que nous voulons consoler et encourager? Tout bien pesé, la vie n'est-elle pas aussi riche en arguments de joie qu'en motifs de douleur? Le lot-il est d'accueillir ceux-là plus volontiers que ceux-ci. Il est d'une bonne hygiène morale de commencer sa journée en fredonnant un air joyeux, ainsi que le conseillait le prince de Ligne…

Nous cherchons notre joie trop loin de nous. Ou nous la cherchons trop bas. Tout comme l'edelweiss, la vraie joie ne fleurit qu'à une certaine hauteur. On ne la trouve ni dans la fange des jouissances grossières, ni sous la roche âpre de l'égoïsme. Elle réclame l'air des cimes. La fidélité à bien remplir les devoirs les plus modestes de notre état, un certain parti-pris de sérénité et de bienveillance vis-à-vis des choses et des êtres, le désir de rendre les autres heureux, la satisfaction d'y avoir réussi, ou, plus simplement encore, le goût du foyer et le sentiment de la nature, le regard pur d'un enfant rencontré, un bel arbre ou le décor toujours émouvant du ciel, l'amitié de quelques alliés bien choisies, un peu d'exercice au grand air, un peu de bonnes lectures, de bonnes chansons comme il en faudrait davantage dans l'existence de nos ouvriers et de nos soldats, voilà de quoi «bâtir pour notre esprit des nids de pensées joyeuses» suivant la jolie image de Ruskin et le moindre de ces procédés vaut tous les thé-tangos des deux mondes.

Puisses-tu savourer et cultiver cette source ineffable de joie qui naît de la vie familiale bien comprise! Quel tableau du bonheur qui soit plus simple et plus éloquent à la fois, que le retour de l'artisan accueilli, au seuil de la maison - après le dur labeur de la journée, par l'enfant porté sur les bras de sa mère, et qui lui - même tend ses deux bras au baiser paternel?

Cependant, tu peux chercher la joie plus haut encore, et cette méthode, qui se confond avec le bonheur de croire est précisément celle qui permet de goûter le mieux tous les petits bonheurs et de supporter le plus aisément les pires tribulations.

Quel est le secret de tant d'êtres qui te semblent privilégiés, et que le sourire intérieur n'abandonne jamais tout-à-fait? Quoi qu'il advienne, tu les vois conserver la sérénité… Ils se mettent à l'œuvre de bonne humeur… Leur égalité d'âme met quelque chose de divin dans leurs actes, dans leurs paroles, dans leur physionomie elle-même. Une joie constante rayonne en eux. C'est la douceur des grands lacs à la surface argentée.

Leur secret? Il est dans une conversation muette, mais permanente, avec l'au-delà. Leur coeur est en paix parce que leur esprit est en Dieu.

Ces êtres heureux ont entendu et compris la voix de l'ange qui apparut aux bergers dans la nuit de Noël et qui leur dit: «Je vous annonce une grande joie».









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