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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURDès le berceau ou jamais Je n'en connais que trop de ces mamans qui ne savent pas faire obéir leurs enfants. Mme R. a une fillette qui toussotte chaque hiver. - Vous devriez lui donner de l'huile de foie-de morue. - Oh! je lui ai bien dit. Mais elle ne veut pas. - Comment? Elle ne veut pas! Est-ce que vous lui demandez son opinion, par hasard? Je rencontre souvent à neuf heures du soir un garçonnet de sept ans qui rôde encore dans les rues. - Dites-moi, madame S., vous devriez coucher plus tôt votre enfant. - Oh ! je le sais bien, mais il ne veut pas. Je goûte chez M. D. Sa fillette prend du café noir comme de l'encre. - Vous qui avez du si bon lait, vous devriez bien en donner davantage à votre petite. - C'est sûr, mais elle ne veut pas. Partout le même refrain: «Il ne veut pas», la même phrase détestable: «Il ne faut pas les contrarier», la même conclusion émise sur un ton résigné, comme s'il s'agissait d'une loi fatale: «Aujourd'hui les enfants n'obéissent plus!» Et à qui la faute, s'il vous plaît? Aux parents qui, par leur manque de sagesse, de patience, de persévérance, n'ont pas su implanter l'obéissance dans le cÅ“ur de leurs enfants, et cela dès le berceau. Nous nous mettons à l'Å“uvre trop tard. Il existe un dicton populaire que j'estime exécrable: «Jusqu'à un an il faut laisser faire à l'enfant ce qu'il veut. A partir d'un an, il doit faire ce que veut la maman». La formule sonne bien. Mais elle me paraît par trop simpliste. Vous imaginez-vous, par hasard, que ce petit être que vous aurez laissé pendant des mois boire, dormir, se salir et crier à sa guise ne se rebiffera pas quand, brusquement, il se sentira dérangé dans les petites habitudes qu'il aura contractées. Le conflit éclatera, d'autant plus pénible entre vous et cette jeune, mais déjà forte volonté, que vous aurez attendu plus longtemps pour commencer à la diriger. Eh oui, bien des mères, soit par ignorance, soit par coupable faiblesse, ont déjà laissé se gâter à deux ans le caractère de leur bébé. On ne saurait inculquer trop tôt de bonnes habitudes aux enfants. Une dame avait eu à son service, successivement, trois jeunes sÅ“urs, toutes trois remarquables de bonne grâce, de politesse, d'obéissance. Cette dame écrivit un jour à la mère de ses domestiques: «Mais quel est donc votre secret?» Celle-ci, une paysanne bernoise, répondit: «J'ai mis un tuteur aux rosiers le jour où je les ai plantés». |
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