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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURLa Mère " J'ai formé un homme avec l'aide de l'Éternel.2 Gen. 4, 1. "Heureuse celle qui a cru!" Luc 1, 45. Sous bien des formes différentes, on a dit que "toute femme a dans le coeur un coin d'amour maternel" et il suffit de jeter les yeux autour de soi pour s'en convaincre. Etudier donc la mère, c'est étudier la femme dans sa nature essentielle, et mieux connaître nos devoirs et nos responsabilités de mères, c'est apprendre à nous développer dans ce que nous avons de plus riche et de plus sacré. Mais avant d'aller plus loin, je tiens à rappeler, avec de Gasparin, que la mère n'est vraiment mère qu'en tant qu'elle est épouse. En aucun cas l'enfant ne doit prendre en son coeur la place du mari. L'amour conjugal est un élément puissant de l'amour maternel; l'un est enrichi par l'autre, jamais l'amour pour l'enfant ne sera vraiment fort et saint, s'il est exclusif. Il est intéressant de voir l'impression produite sur la première mère par le premier enfant. Jusqu'alors Eve n'avait vu qu'Adam, homme fait, et quel ne dut pas être son étonnement, sa consternation en recevant le petit être chétif et sans force. Quelle découverte de la fragilité, de la faiblesse humaines ! Se rend-on compte de l'émoi qui a du la saisir en voyant cet enfant ! Et cependant elle ne s'arrête pas à son apparence misérable, elle regarde dans l'avenir et s'écrie: "J'ai formé un homme avec l'aide de l'Eternel !" Parole de foi, parole remarquable ! Parole bien digne d'une mère, n'est-ce pas ? Dans ce petit être elle voit l'homme, son amour maternel fait de l'avenir le présent, et voit dès maintenant ce qui sera l'oeuvre de plusieurs années: " J'ai formé..." Et nous aussi nous avons formé, ou plutôt nous voulons former des hommes, et nous les formerons avec l'aide de l'Eternel. Nous formerons leur corps en veillant sur leur santé, mais avant tout nous formerons leur âme, leur caractère, leurs capacités, afin de donner au monde, à la société, des hommes et des femmes utiles et à Dieu des êtres qui soient à Sa gloire. L'amour maternel ne peut se remplacer par aucune autre tendresse; seul il est capable, sauf de très rares exceptions, de donner un plein épanouissement à la nature de l'enfant. C'est la mère qui le comprend, c'est la mère qui connaît ses faiblesses, ses luttes, même ce qu'il ignore lui-même, elle le sait, le devine; c'est elle qui l'encourage dans ses efforts vers le bien, qui l'avertit en présence des difficultés, des tentations, qui a le viril courage de lui laisser faire ces petites expériences qui trempent le caractère et affermissent les convictions. C'est la mère seule qui peut remplir cette tâche, pourquoi? parce que son amour est un amour qui ne s'arrête pas à la surface, elle ne voit pas seulement les dehors, ce qui frappe les yeux, mais son clair regard pénètre l'âme de son enfant, elle l'aime jusqu'au fond, et elle l'aime sans restriction ; elle n'aimera pas un jour plus qu'un autre, dans telles conditions plus que dans telle autre : l'amour maternel est permanent. Si l'amour de la mère embrasse l'enfant dans son être tout entier, corps, intelligence, âme, elle ne se contente pas de l'aimer pour le présent, elle l'aime pour l'avenir, et c'est là que cette parole d'Eve nous revient comme un encouragement et une promesse: "J'ai formé un homme." C'est en vue de l'avenir que nous entourons l'enfant de tendresse prévenante, que nous travaillons à son développement intellectuel et physique, que nous nous imposons des sacrifices pour son instruction. Eh ! bien, que ce soit pour l'avenir, et non seulement pour l' avenir d'ici-bas, mais pour l'éternité que nous travaillons à son éducation. Ne considérons pas seulement le moment présent, mais les conséquences du présent, les possibilités de l'avenir, la perspective d'une éternité de joie ou de souffrance, selon que nous aurons été fidèles ou non dans notre tâche d'éducatrices. Notre coeur ne tressaille-t-il pas d'une sainte fierté, à la pensée qu'une pareille tâche nous est confiée ? Placerons-nous jamais trop haut notre idéal pour nous et pour nos enfants ? Ah ! si nous avions davantage devant nos yeux et notre pensée la vision de l'éternité, comme nos vies seraient transformées (A suivre.) |
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