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(Sans titre)
«Le petit enfant se sent en général responsable visà-vis d'une personne, sa mère, son père, son maître. Il se tire d'affaires comme il peut avec les autorités moins rapprochées, mais les reproches de son vrai maître retentissent au fond de son cÅ“ur. C'est lui qui est sa conscience
C'est lui qu'il voit en imagination au moment décisif de l'épreuve, souvent il se le représente si vivement, qu'il ne peut plus lui désobéir, et que par l'effet d'une illusion il croit en être vu.
Si l'enfant a succombé à la tentation, c'est lorsqu'il retrouve son maître que le remords entre dans son cÅ“ur. Il peut revoir sans émotion le propriétaire des fleurs ou des fruits qu'il a dérobés; mais son front se couvre de rougeur aussitôt qu'il rencontre le représentant de sa conscience.»
Ces lignes extraites de Mme Necker de Saussure montrent la grande responsabilité des parents dans l'éducation de la conscience. Ils peuvent non seulement l'éveiller et la fortifier mais aussi la comprimer l'égarer, l'émousser. Un rigorisme étroit, l'observance méticuleuse de devoirs imposés, loin de développer la conscience l'endorment et la faussent.
Tischausser écrivait: «Une conscience maladive est celle qui se fait des scrupules à propos de choses qui n'ont pas de rapport direct avec la conscience. Les causes profondes de cet état peuvent être diverses mais ce n'est pas ordinairement le signe d'une santé morale bien vigoureuse.
Une délicatesse de conscience maladive et minutieuse jusqu'au scrupule manque souvent de décision sur des points dont elle méconnaît l'importance morale. Que l'éducateur ne s'y trompe pas, les scrupules excessifs peuvent être l'indice d'une conscience faussée. Ils peuvent aussi provenir d'une faiblesse physique et nerveuse.
Parfois la voix intérieure qui nous défend le mal, nous prescrit le bien et nous reproche nos fautes ne parle plus que faiblement.
Des paroles dures, de violents reproches qui terrorisent les enfants, une discipline trop rigoureuse peuvent provoquer l'affaiblissement de la conscience.
Une mauvaise conscience se manifeste volontiers par accès, elle peut avoir pour cause une dissimulation, un mensonge, une faute cachée. Le regard craintif, l'irritabilité, les manières grossières, l'insuccès dans le travail en sont l'indice. Il faut alors prendre l'enfant dans le tête-à-tête, et provoquer l'aveu de sa faute en lui parlant avec amour, tact et bienveillance.
La société que l'on fréquente exerce une grande influence sur le développement de la conscience. Les mauvais journaux ont par leur absence de principes et leur indulgence pour le mal une action pernicieuse sur la jeunesse.»
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