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La Famille et l'Ecole

On parle beaucoup de collaboration entre la famille et l'école, et il est à désirer, en effet, que des rapports toujours plus étroits se nouent entre ces deux institutions sociales, mais il faut convenir que, pour les parents les mieux disposés, les difficultés sont grandes.

Pour collaborer de façon efficace, il faut se connaître et surtout se comprendre. Or, dans beaucoup de cas, l'école ne cherche pas à connaître les parents.

Pourquoi n'existent-elles pas partout, ces réunions de parents organisées dans telle de nos écoles, et groupant chaque semestre les parents des élèves de chaque classe? Le maître ou la maîtresse y expose ses difficultés, les parents posent des questions, demandent des renseignements sur telle méthode d'enseignement, ou expliquent l'attitude de leur enfant. Le professeur peut être désorienté par tel brusque changement de l'élève, par une baisse de la qualité du travail ou au contraire, par une application soutenue survenant après une période de paresse apparente. Combien de fois n'a-t-il pas suffi d'un instant d'entretien avec la mère pour que tout s'éclaircisse! L'état physique de l'enfant peut-être défectueux sans que ses parents s'en rendent compte eux-mêmes, ou tel fait de la vie familiale a eu sa répercussion sur la vie scolaire.

Trop souvent, l'école se borne à accueillir les parents qui viennent à elle - et c'est déjà beaucoup - mais elle ne les sollicite pas.

N'entendions-nous pas récemment un jeune professeur dire: «Le petit Edmond X. vient à l'école depuis six mois et il n'a que quatre ans! Cependant jamais encore je n'ai vu sa mère!» Fort bien, mais pourquoi n'avoir pas prié la mère de venir à l'école? Pourquoi vous, professeur, n'avoir pas réuni les mères de vos élèves?

Il est vrai que certaines mères ne se font pas faute de venir voir le professeur! Mais ces visites n'ayant pour but que de chercher à obtenir des traitements de faveur, de revendiquer les droits - soi-disant négligés - de l'enfant ou de se plaindre du travail qu'on lui impose, sont rarement utiles et ne contribuent guère à établir de bons rapports entre l'école et la famille. Avant de se rendre chez le professeur, les parents devraient toujours faire un loyal effort pour comprendre le maître et non se dresser en face de lui comme un antagoniste.

Si nous, parents, connaissons mal les maîtres de nos enfants, il nous arrive aussi de ne pas connaître les méthodes qu'ils emploient et d'être perplexes devant le travail de nos enfants. La science pédagogique a fait de tels progrès depuis le temps où nous étions nous-mêmes à l'école, qu'il nous est difficile de rester au courant des questions.

«J'ai retiré ma fille de cette école, dit Mme N., on lui faisait faire des décompositions de nombres, et comme je n'en ai jamais fait et que cela ne m'a pas empêché de savoir fort bien l'arithmétique, je ne vois pas pourquoi on perd son temps à des bêtises pareilles».

L'arithmétique, le vocabulaire, l'histoire, la géographie, l'histoire naturelle, le dessin, sont parmi les branches dont l'enseignement a le plus évolué; et il faut convenir qu'il est un peu humiliant de devoir dire à une fillette de treize ans qui vous demande l'explication d'un problème ou un coup de main pour sa zoologie, qu'on ne comprend rien à la manière d'enseigner du professeur!

De là, l'attitude si fâcheuse qui consiste à condamner ce qui se fait: ce sont des bêtises, c'était plus facile de mon temps. L'enfant, alors, se décourage, car si même Maman ne sait pas faire ceci ou cela, comment le saurait-il, lui?

Ne vaudrait-il pas mieux prendre ouvertement notre parti que nos enfants soient plus instruits que nous, et apprennent autrement que nous n'avons appris? respecter les nouvelles méthodes de travail qui leur sont enseignées? même si nous ne pouvons pas les comprendre? et surtout ne jamais inciter l'enfant à mépriser ce que fait son maître?

Tout l'effort de l'école tend à développer le jugement de l'enfant. Si, faute de compréhension, nous ne collaborons pas à cet effort, il se tournera contre nous. L'enfant cherchera à l'école les lumières intellectuelles dont il a besoin, et nous considérera comme des retardataires.

Au contraire si nous convenons franchement que nous ne comprenons pas bien, tout en ayant grand soin de dire à l'enfant que cela nous intéresse beaucoup de connaître une nouvelle manière d'apprendre et que nous serions heureuses qu'il puisse nous l'expliquer, nous l'encourageons à demander au maître les éclaicissements dont il peut avoir besoin; au lieu d'être un écran entre la science et lui, nous l'aurons poussé à s'instruire davantage. Il sera fier de devenir notre maître; sa confiance en nous sera fortifiée, sa joie au travail augmentée et nous lui aurons ainsi montré que l'école et la maison ne sont pas rivales l'une de l'autre ou opposées l'une à l'autre , mais qu'elles travaillent la main dans la main en vue de son développement.









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