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Duel caché
Florian, 8 ans, et sa maman sont assis à la table du salon. Le regard de Florian est accaparé par une vision fantastique dont il est le seul maître: peut-être une île qui cache un trésor ou une lutte entre dinosaures ou encore un navire spatial qui part à la conquête d’une planète habitée par des êtres bizarres; bref Florian est occupé. Le cahier des devoirs posé devant lui sur la table n’existe plus.
Sa mère tricote, ce qui l’aide à camoufler l’impatience qui l’habite. Pourtant, sa voix trahit l’agacement qu’elle éprouve: «Florian, arrête de rêver, continue ton travail!». Quatre fois par semaine, elle doit endurer cette épreuve; elle en veut à Florian qui perd son temps et à l’école qui la déclare responsable de surveiller les tâches de son enfant.
Elle se rend bien compte qu’une sorte de guerre s’est installée entre elle et son fils, un combat dissimulé, où son fils se limite à résister à une règle imposée; et même si elle arrive chaque fois à lui faire faire ses devoirs, elle a l’impression d’être perdante. Pourtant, les deux parents ont expliqué à Florian que bien travailler pour l’école est important, et qu’ils le poussent pour son bien, qu’exécuter un travail rapidement permet de s’amuser plus longtemps après. Rien à faire: il rêve!
La maîtresse, contactée au sujet de ce problème, s’est limitée à déclarer qu’à son âge Florian doit être capable de faire seul ses de voirs, que les parents n’ont qu’à aider en cas de besoin et à vérifier que l’enfant n’a pas oublié.
- C’est bien beau, dit la maman en haussant les épaules, mais, si je ne suis pas à côté de lui à lui rappeler sans cesse son travail, il en a pour des heures, au rythme où il va. Et ensuite il pleure, parce qu’il n’a plus le temps de jouer. C’est l’enfer!
Florian doit effectivement assumer lui-même la responsabilité de ce travail. Seulement, pour l’instant, il ne sait pas comment s’organiser. C’est peut-être à cela que les parents doivent l’aider, en négociant avec lui quelques détails:
- quel est pour lui le meilleur moment pour faire les devoirs?
- quel est l’endroit qui lui convient le mieux?
- combien de temps pense-t-il y consacrer?
- à quel moment sa maman ou son papa peuvent-ils réserver du temps pour l’aider en cas de besoin?
On peut lui indiquer des moyens pour faciliter son propre contrôle: par exemple lui mettre à disposition un chronomètre pour ne pas dépasser le temps prévu, un cassettophone qui lui permettra de se dicter lui-même le vocabulaire à exercer.
Florian sera fier du bout d’autonomie qu’on lui accorde. A cet âge on aime «jouer au grand» et - d’ailleurs - c’est de cela qu’il s’agit: il ne veut plus être traité comme un bébé, et devenir grand, cela s’apprend!
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