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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Devenir parent

Nous avons quatre enfants entre 3 et 12 ans et souvent les gens nous demandent comment on fait pour s’en sortir. J’ai pour habitude de répondre que pour moi, pour ce qui est de notre quotidien, le grand changement a été de devenir parent, et que par la suite, l’on n’a fait que «simplement» rajouter de nouveaux paramètres à notre organisation. Lorsqu’une nouvelle grossesse s’est annoncée et nous a pris un peu au dépourvu, à peine 15 mois après la naissance de nos jumeaux, j’avoue avoir eu quelques craintes de ne pas être à même de «caser» les tétées et les siestes du bébé à venir dans des journées déjà bien remplies par les activités et les exigences des trois aînés. Et puis, au fil des jours, les choses se sont mises en place naturellement et… ô surprise, la journée a suffi ! Depuis quelque temps, il m’arrive de rêver d’un cinquième bébé, mais ceci est une autre histoire…
Je disais donc que, pour moi, le grand «saut» a été de devenir maman. J’ai été la première dans mon cercle de fréquentations et j’ai ressenti ce changement de statut d’autant plus fortement, que du jour au lendemain, j’ai basculé dans une vie où les occupations et les préoccupations étaient totalement différentes de celles que j’avais connues auparavant et qui restaient celles de mes amies. Je n’avais comme référence que les livres de puériculture ou les magazines destinés aux jeunes parents, où les bavettes des bébés étaient toujours immaculées et la mise des mamans toujours impeccable. Ça avait l’air si facile! Quel contraste avec le déroulement de mes journées à moi!
J’avais eu la chance de vivre une grossesse facile, et la veille encore de l’accouchement, j’avais pu participer à une fête assez animée. Durant la nuit, il a fallu se précipiter à la clinique et le lendemain, le changement de ma vie s’était opéré: j’étais maman, censée être à portée de voix d’un petit bébé dont j’ai vite fait de constater le comportement exigeant et imprévisible. Prendre une douche sans être interrompue devenait un défi! Donner le sein faisait mal!
Dans les ouvrages que j’avais pu consulter, j’avais lu, par exemple, que les mères savent parfaitement faire la différence entre les cris de faim, de fatigue ou de douleur de leurs bébés, et par conséquent, peuvent y répondre de façon adéquate. Personnellement, tous les pleurs de mon poupon se ressemblaient à mes oreilles et je devais tenter plusieurs stratégies avant de pouvoir éventuellement l’apaiser. J’étais atterrée par autant d’incompétence de ma part! De nuit, en faisant les cent pas avec mon bébé pourtant repu et fraîchement langé, mais néanmoins mystérieusement inconsolable, j’avais l’impression de ne pas pouvoir survivre à davantage de fatigue. Le monde entier dormait paisiblement, seule notre maison restait illuminée comme un phare en détresse. Et surtout, je ne savais pas si cela allait cesser un jour…
Aujourd’hui, forte de mon expérience, je sais que ces périodes ne durent qu’un temps, je sais également que les pleurs des bébés se différencient bien plus tard et que durant les premières semaines de leur vie, il est normal de les confondre. J’ai appris que les seins s’habituent aux tétées et que, malgré des débuts quelquefois difficiles, l’allaitement peut devenir un réel plaisir…
Derièrement, il m’est arrivé de rêver d’un cinquième poupon, mais comme je vous l’ai dit, ceci sera peut-être une autre histoire…









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