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Grossesses
Avant ma première grossesse, mes réflexions au sujet de la maternité étaient dignes d’une jeune fille en fleur! La magie de l’enfantement paraissait simple et naturelle. Après l’amour l’enfant vient, le ventre s’arrondit et, à terme, sans intervention particulière, un adorable poupon bénéficie de la chaleur du sein maternel.
Vision idyllique…
Ma réalité fut plus mouvementée: un placenta trop bas, des saignements alarmants, une gynécologue peu compétente, la position horizontale obligée et l’achèvement dans le sang: une césarienne en catastrophe, ponctuée par un mari hébété, l’enfant tout neuf dans ses bras… si beaux…
Etonnamment, les journées «d’oisiveté» imposées par l’alitement encourageaient une étroite relation avec le futur bébé. Un sentiment de sécurité bienfaisant dépassait largement l’anxiété de la situation. Couvée, enveloppée, j’étais rassurée par l’image du bébé renvoyée par les nombreuses échographies imprévues et les monitorings captant les battements de son coeur, par mon mari, anxieux, dévoué et attentif, entièrement à mon écoute et par la sage-femme, présente régulièrement dans mes murs, dispensant conseils et recommandations… par l’engagement sans faille du corps médical et la gentillesse des aides-soignantes.
Aussi, quand mon fils a pointé son délicat petit nez, je le connaissais déjà si bien… la rencontre avait déjà eu lieu… La suite ne fut que bonheur, soutenu par un allaitement qui dura vingt mois.
Aujourd’hui, mon ventre à nouveau lisse et rond, après huit mois d’une grossesse sans soucis, me conforte à nouveau dans un rôle pré-maternel.
Tout va bien. Jusqu’ici tout va bien. Aucun souci. Et là, singulier paradoxe, je me sens, avec angoisse, comme en roue libre. Les semaines s’écoulent sans surveillance particulière, sans hôpital, sans contraintes, bref sans problèmes… Je marche, je vis, je bouge et ce bébé me paraît parfois…
…irréel!
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