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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Le rêve des uns…

Jeunes mariés, ils n’ont pas les moyens mais y pensent très fort. A quoi? A comme ça serait chouette de se construire une petite maison avec un jardin autour.
Pour qui? Pour les petits bien sûr, qu’ils auront un jour prochain. Va juste falloir économiser ferme! En fait, les petits en question ne tardent pas à venir, et le peu de sous mis de côté pour ladite maison et son jardin ne sont plus qu’un souvenir. Mais rebelote, très vite le couple engrange, car le rêve devient une obsession: tu les imagines s’ébattant sous l’ombre d’un arbre fruitier rien qu’à nous, tu réalises si, au lieu d’être coincés dans ce logement étouffant, nous pouvions avant dîner aller cueillir toute fraîche notre propre salade dans notre petit potager? Ahhh, le rêve!
Les années passent et à force de travail, de privations et de persévérance, le couple arrive à épargner une bonne partie de ce qui est nécessaire en vue d’implanter leur voeu le plus cher sur une modeste parcelle. Certes éloignée, la parcelle, au fin fond du canton même, mais enfin pas trop chère.
Cette première étape franchie, la maison se dessine sous leurs paupières, elle aura deux salles de bains et quatre chambres afin que tous puissent bénéficier d’un espace personnalisé, une cuisine spacieuse et un coin cheminée! Oh oooouiiii, et une terrasse avec barbecue! L’architecte, choisi pour son style différent, voit les choses en grand. Les plans sont renversants, le devis aussi. Avec persuasion, le génial créateur leur fait miroiter, images à trois dimensions à l’appui, l’extraordinaire demeure qui ne demande qu’à être à eux.
C’est vrai, c’est un projet qui dépasse chimériquement et financièrement leurs désirs, mais Dieu qu’il ferait bon y vivre. «Arrêter de rêver petit! s’écrie l’architecte, pourquoi renoncer à ce qui vous fait tant plaisir? L’argent? Mais une hypothèque ça s’adapte, c’est même fait pour ça, voyons!». Et plouf, sous le regard affolé des grands-parents qui ont vécu une vie sobre et discrète, le couple plonge dans l’aventure. Au diable tous les conseils de prudence, voyez tout ce temps perdu en hésitations alors que les enfants abordent déjà l’adolescence! En avant toute, affirment-ils convaincus, nous n’avons que trop attendu.
L’étape «construction» dure. Dure beaucoup plus longtemps que prévu, car si les plans sont clairs et précis, l’entrepreneur, lui, ne semble guère l’être par rapport à l’échéance du chantier. De mois en mois, de saisons en saisons, les frais se rallongent et les travaux avancent à la vitesse des factures payées, c’est-à-dire pas très régulièrement au vu des dépassements.
Lorsque les parents se sont enfin permis de pendre la crémaillère, leurs deux garçons avaient du poil au menton, soif d’indépendance et une seule envie: vivre dans un lieu «fun», genre squat ou sous quelques toits mansardés, au parquet grinçant et aux murs lézardés, qu’importe, mais par pitié en pleine ville, près des copains et de tout le reste et par là même, loin du regard contrôlant de papamaman.
Le rêve des uns n’est pas forcement celui des autres. Pas même des siens. C’est ainsi: un nid, fut-il le plus beau, a pour vocation de se vider. Il faut avoir la sagesse de le prévoir et surtout de l’accepter. Quant à l’arbre fruitier, gageons que son ombre protégera un jour les ébats de la prochaine génération.









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