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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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La mort du hamster

Il y a déjà quelques semaines que Negritu* ne va pas très bien. Gabriel l’avait reçu à l’occasion de son dixième anniversaire. C’était son premier hamster. Un hamster énorme, tout noir, très doux, très calme, pas du tout mordeur. Lorsqu’il l’avait reçu, Negritu avait déjà un an, né et élevé chez les amis qui le lui avaient offert.
Dix ans, c’est l’âge des mascottes et des discussions éternelles: «Si tu veux un animal, tu dois t’en occuper, changer sa litière, son eau, vérifier qu’il ait assez à manger, etc… ».
Il y a environ deux mois, Negritu a eu une boursouflure sur le crâne et le vétérinaire l’a soigné.
Depuis quelques jours Negritu bouge peu, respire faiblement, reste au fond de sa cage et ne mange ni ne boit presque plus. Il a déjà deux ans et demi, c’est un grand âge.
Chaque matin, Gabriel regarde s’il respire.
On lui suggère d’amener Negritu chez le vétérinaire pour l’endormir, mais il refuse.
Il dit: «Je veux qu’il meure normalement, comme une personne.»
Mais le lendemain, voyant que l’animal ne bouge plus, nous décidons de l’emmener chez le vétérinaire, qui sait tout de suite ce qu’il faut faire.
Gabriel comprend et accepte. Je reste avec lui tout le temps, pendant que, après trois piqûres qui endorment peu à peu l’animal, la vie finit par s’éteindre.
Nous le caressons, lui disons au revoir, nous pleurons, nous parlons beaucoup, à voix basse, le vétérinaire contrôle, explique ce qui se passe et confirme que c’est une mort dans la dignité.
Gabriel le remet dans sa petite boîte de transport et nous rentrons à la maison. Dans le patio nous avons un bel olivier. Gabriel creuse une petite tombe, prend Negritu dans ses bras, le serre contre son coeur, l’embrasse, lui ferme les yeux et lui dit encore une fois qu’il l’a beaucoup aimé, et spontanément, c’est la prière: «Merci pour la joie que nous avons eue d’avoir Negritu, maintenant il n’est plus là, mais il y a un paradis pour les animaux et nous le retrouverons tous un jour, amen.» Une petite rose du jardin est déposée et Gabriel dit: «Voilà, un jour, on sera tous comme lui.»
C’est l’heure du goûter et d’aller jouer, la vie reprend vite son cours, malgré la peine, il trouve important d’en parler avec ses amis.
En écrivant ces lignes, je pleure en repensant à ce moment si fort dans la vie de Gabriel.
En quelques jours, il a dû apprendre à se séparer de sa mascotte, avec laquelle il a joué et dont il s’est occupé pendant un an et demi.
Comme Negritu est enterré dans le patio, Gabriel a l’impression qu’il n’est pas vraiment parti. Le soir même, il a encore vidé et nettoyé sa cage.
D’autres parents peut-être, pour éviter cette souffrance à l’enfant, auraient escamoté la mort de l’animal, l’auraient amené sans rien dire chez le vétérinaire pour le faire endormir. L’enfant serait rentré chez lui et aurait trouvé la cage nettoyée et rangée au fond d’un placard. Pas de mort, pas de deuil… mais sans doute une rage qui resterait contre les parents et ressortirait un jour ou l’autre.
Cela fait 17 ans, depuis la naissance de notre première fille, que nous sommes abonnés aux «Entretiens». Sans eux, qui m’ont toujours fait comprendre l’importance d’accompagner chaque enfant à chaque étape de sa vie, je pense que je n’aurais pas pu aider Gabriel à vivre ce moment si intense. Merci.

*Negritu (lire Negritou) = Petit-Noir en espagnol









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