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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURQuelques observations sur la vie des éclaireuses Dans les conférences que le Dr Liengme donnait dernièrement à Genève, il parlait des tendances instinctives qui se trouvent chez tout être humain, et les comparait aux vapeurs contenues dans une chaudière qui ferait explosion si elles ne trouvaient pas d'échappement. Lorsqu'un acheminement leur est préparé, au lieu d'être une cause de danger, elles deviennent un élément dynamique de premier ordre. Ainsi en est-il pour les adolescentes. Il est de toute importance que les forces primitives qui se dévoloppent en elles soient canalisées et mises au service d'un idéal. Il semble que le scoutisme soit justement destiné à remplir ce but parmi elles. C'est au moment de la poussée des forces nouvelles que la vie d'éclaireuse s'offre à l'adolescence avec son programme varié qui vise le corps, l'esprit et le cÅ“ur, sous l'égide des promesses qu'elle est appelée à faire. Ses pensées sont ainsi dirigées vers un idéal élevé et sa tâche journalière peut en être embellie. Elle devient plus serviable; n'a-t-elle pas promis d'aider sans se lasser? Par les jeux et les exercices en plein air, les marches agrémentées de chants joyeux, le corps se détend, les soupapes sont ouvertes toutes grandes à la gaîté, une saine fatigue calme l'exubérance de son besoin de mouvement. Des occupations variées font appel à son initiative et la rendent plus adroite, capable de se tirer d'affaire et de se rendre utile. L'obéissance à la hiérarchie, à laquelle elle se soumet librement dans sa vie d'éclaireuse, l'aide à obéir aussi aux autorités contre lesquelles elle était portée à se révolter. - Des intérêts, sans cesse renouvelés, se présentent à elle; son esprit est occupé d'une foule de choses captivantes se rapportant à la nature, à des activités bienfaisantes, à des questions d'ordre général qui font un précieux dérivatif aux préoccupations malsaines si fréquentes dans cette période de la vie. Les rapports et les intérêts que les éclaireuses ont en commun créent entre elles une amitié d'ordre supérieur. Pour beaucoup d'entre elles, le «flirt» perd son intérêt et des émotions anticipées ne viennent pas déflorer celles qui viendront lorsqu'elles seront mûres pour une ère nouvelle. L'admirable programme des examens de spécialités est un stimulant constant à l'acquisition de connaissances nouvelles, entr'autres, dans le domaine pratique, propre à l'activité féminine. A cette école, l'éclaireuse devient débrouillarde, ingénieuse et peu dépensière. Initiée aux joies que donne la nature, elle est moins attirée vers les amusements de la rue, factices et dispendieux. Les camps procurent aux éclaireuses des jouissances intenses. C'est un temps passé en pleine nature, en dehors des conventions de la vie citadine et dans la joie. C'est une belle expérience de vie collective où des responsabilités leur sont confiées et où chacune est amenée à faire sa part pour l'utilité commune. Il y a quelque chose de très familial dans le groupement des éclaireuses au sein de la section. C'est un centre chaud et joyeux, où beaucoup d'entre elles trouvent une compensation à des circonstances douloureuses qui assombrissent leur foyer. Il en est qui, rentrant fatiguées de leur travail, ne trouvent qu'un intérieur médiocre, elles éprouvent le besoin de chercher ailleurs ce qu'elles ne peuvent avoir chez elles, la section est une oasis pour celles-là. Ces relations entre jeunes filles de situations différentes leur révèlent bien des choses dont il leur est utile de se rendre compte. Elles développent la reconnaissance de celles qui ont la vie facile et le sentiment qu'elles se doivent aux moins privilégiées. Des actes d'aide mutuelle accomplis amicalement et joyeusement envers celles qui ont besoin d'un appui dans des circonstances difficiles, prouvent qu'entre éclatreuses, la solidarité n'est pas un vain mot. La sphère d'intérêts n'est pas limitée à l'entourage immédiat, des relations avec leurs sÅ“urs «scout» dans les pays lointains élargissent leur horizon. - Ceci peut présenter un précieux avantage pour celles qui vont à l'étranger. Accueillies amicalement par des éclaireuses, elles se trouveront bien vite avec elles sur un terrain commun. En somme, la vie d'éclaireuse donne à l'adolescente des choses que ni l'école, ni la vie de famille ne peuvent généralement lui procurer dans cette mesure et qui contribueront à la développer et à l'épanouir. Ces voies nouvelles pour la formation de l'individualité l'aideront certainement dans la tâche qu'elle sera appelée à remplir dans l'avenir. |
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