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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Ceux qui découragent

«Pères, ne découragez pas vos enfants». C'est déjà le cri de saint Paul. Il est certain qu'une des plus grosses fautes que l'on puisse commettre en éducation consiste à affirmer à un enfant qu'il est un menteur, un fainéant, un polisson et à lui demander en même temps de conserver l'entrain nécessaire pour être véridique, travailleur et convenable.

Il faut au contraire l'affermir dans la certitude que son être intérieur, ce qu'il y a en lui de plus haut, est plein de forces pour tout ce qui est bien et qu'il lui est par conséquent facile de se ressaisir. A un élève qui m'aurait menti, je dirais: «Vous n'êtes pas un menteur; je sais que vous êtes courageux, plusieurs fois déjà j'ai eu le plaisir de constater que vous vous étiez montré brave et honnête là où beaucoup d'autres s'en seraient tirés par un mensonge. J'ai été d'autant plus surpris de vous trouver en faute cette fois». Même, et surtout, en adressant à un enfant un blâme, je ne négligerais jamais d'exprimer mon admiration pour un autre des traits de son caractère et je lui dirais expressément que c'est là-dessus que je fonde mon espoir. Je lui parlerais de la faute commise comme d'une «inconséquence», comme de quelque chose qui ne fait pas partie de sa nature.

Il n'y a pas d'erreur plus grave que de traiter les manquements des jeunes comme des affaires d'Etat, donnant lieu à des condamnations globales. «Un enfant malade moralement, dit le juge Lindsay, exige bien plus de soins d'attention, de bonté, de patience, qu'un enfant atteint d'une maladie physique». Et dans son rapport sur les tribunaux d'enfants au Colorado, il raconte la conversation typique qu'il a eue avec un garçon qu'il voulait amener à confesser un mensonge. «Mettant une main sur la tête de l'enfant, je lui fis remarquer que je ne le tenais pas pour un menteur, quoiqu' il m'eût juré n'avoir pas pris l'objet en question. Je lui dis que je savais qu'il était un brave garçon, malgré ses tromperies qui me déplaisaient beaucoup, mais que, s'il ne faisait pas énergiquement disparaître de son caractère ces points noirs, il ne serait jamais un homme. Je ne le laissais pas parler, mais je continuais à lui décrire son état d'âme et les circonstances qui l'avaient entraîné au mensonge: la crainte qui l'avait saisi à la pensée qu'il allait être découvert. Je le regardais bien en face et je lui dis combien j'admirais son amour pour ses parents auxquels, en niant sa faute, il avait voulu épargner le souci et la honte. Mais je lui fis voir que c'était là un calcul à courte vue et une erreur. Alors il fondit en larmes, avoua tout, me dit que cela l'avait rendu lui-même très malheureux et, sur un ton qui m'inspira confiance, il me promit de se corriger.»

D'une manière générale, on devrait prendre pour idée directrice en matière d'éducation, qu'il faut toujours allier une influence morale à des égards infinis pour l'amour-propre de l'enfant. (Il ne s'agit bien entendu que de l'amour-propre qui a pour objet la meilleure partie de lui-même.) Il faut, par conséquent, faire donner les influences morales décisives, dans les occasions où l'écolier a fait quelque chose de bien, où il a obéi à sa conscience, et se sent encouragé. Par malheur, l'éducation pour beaucoup de gens, consiste précisément à profiter des fautes commises pour les mettre et les remettre sous les yeux du coupable jusqu'à ce qu'il n'ait plus conscience de lui-même que comme délinquant et qu'il ait perdu tout espèce d'élan pour s'élever plus haut.

«Tends vers ce qui est devant toi», c'est un bon principe en pédagogie aussi. Ne considérez pas que l'enfant est déjà tout ce qu'il peut être et qu'il a donné tout ce qu'il peut donner, ne l'identifiez pas trop complètement avec la défaite qu'il vient de subir, mettez plutôt en lumière tout ce qui, en lui, annonce un avenir meilleur. La plupart des enfants souffrent de leurs chutes bien plus que les adultes ne le croient, une gronderie hâtive fait parfois dans leur âme de véritables ravages.









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