
|
|
Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
Pour vivre heureux!
Nous connaissons de braves petites gens qui paient régulièrement ceux qu'ils emploient, qui ne font un achat que lorsqu'ils ont l'argent là, devant eux, qui soldent leurs factures dès la présentation de celles-ci et ne prennent jamais un engagement sans le remplir à la date fixée.
Ils sont loin de rouler sur l'or, ils ont même beaucoup de mal à mettre les deux bouts ensemble, mais leur esprit est en repos, car leur budget est équilibré.
Nous connaissons aussi des gens qui possèdent une grande surface. On recherche leur clientèle, on se fait recommander à eux pour obtenir une situation chez eux, car la plupart des humains est toujours gagnée par la façade.
Et cependant ces personnes, certainement riches, ne paient jamais à date régulière leurs domestiques, leurs fournisseurs, les professeurs qui donnent des leçons à leurs enfants.
Ils ne sont nullement gênés de ces retards, n'est-ce-pas, ils ont assez de surface et même de fonds pour que ceux à qui ils doivent soient tranquilles.
Mais en attendant, il faut que ceux-ci vivent, et comme eux, ils n'ont pas beaucoup de façade, ils sont astreints à payer à dates fixes leurs notes. Cela complique singulièrement leur vie de ne rien recevoir d'un côté et d'être obligés de donner de l'autre.
Ceux qui possèdent et pour qui l'existence est aisée ne songent pas assez à cela s'ils sont dispensés à cause de leurs réserves, de leur surface, d'être exacts dans leurs engagements; s'ils prennent la facilité de les reculer comme bon leur semble, et si, malgré cela, ceux qu'ils font travailler se taisent de peur de perdre leur situation, ils devraient bien se dire que l'on ne peut ni les estimer, ni les aimer.
Il est des maisons modestes où l'on ne peut payer très cher, mais où les payements sont réguliers, où les employés, les professeurs, les domestiques sont traités avec une aimable bienveillance, un intérêt égal. Là règne la seule, la vraie éducation
Les mauvais payeurs sont plus nombreux qu'on ne croit. Il est bon, cependant, que cette fleur exquise de la délicatesse et de la loyauté ne se fane pas chez nous.
Il est des gens aussi pour qui rien n'est trop élégant ni trop cher et qui se dérobent devant la note à payer. Ils sont tentés par tout ce qu'ils voient et accumulent leurs dettes. D'autres savent restreindre leurs goûts et réfréner leurs caprices
mais comme leurs plaisirs sont vifs, si leurs satisfactions sont plus rares.
D'avance, ils mettent lentement de côté la somme qui paiera comptant l'achat en vue, l'objet indispensable ou agréable; ils ont leur bourse toujours assez garnie pour offrir l'hospitalité aimable et réchauffante à l'ami de passage, au parent malheureux.
Ils ont l'air plus à l'aise que les autres, tout en possédant moins, et nous avons vu souvent la personne moins aisée solder la dépense de l'amie riche qui, par hasard, avait oublié son porte-monnaie! Les mauvais payeurs appartiennent à tous les mondes. Il faut habituer les enfants, les jeunes femmes à ne pas faire partie de cette antipathique catégorie.
Ainsi leur vie sera claire, ordonnée, et ils échapperont aux pressants soucis des gens acculés, qui, s'étant trop fiés au bon air de leur façade, ne trouvent plus que la monnaie de singe au fond de leur tiroir.
|
|
|