Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

A propos de la tenue du ménage

En Amérique, quelques hommes, parmi lesquels Taylor, se sont fait connaître dans les milieux industriels comme «ingénieurs de rendement». Ils sont souvent appelés dans les bureaux et les fabriques où, après avoir examiné la manière dont le travail est fait, ils signalent aux patrons les erreurs commises qui, si elles étaient évitées, permettraient un plus grand bénéfice et partant des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail.

Exemple: Autrefois, un maçon construisant un mur devait, chaque fois qu'il avait besoin d'une brique, se baisser pour la prendre au milieu du tas déposé à ses pieds et se relever pour la mettre en place. Si le maçon pesait 70 kil., il soulevait 70 kil. chaque fois qu'il ramassait une brique, soit environ un millier de fois par jour. Un «expert en rendement», en proposant l'adoption d'une sorte de table sur laquelle les briques sont déposées en pile à la hauteur des mains de l'ouvrier, lui a permis d'augmenter, considérablement sa puissance de travail. N'ayant plus besoin de les trier et de les soulever, le maçon qui plaçait environ 120 briques à l'heure, peut maintenant en placer 350.

La différence est énorme; il faut donc que la tête et les mains travaillent en collaboration, c'est la seule manière d'exécuter une occupation manuelle rapidement et avec le minimum de fatigue.

Mrs. Frederick, une Américaine, a publié récemment un livre illustré plein de suggestions très intéressantes sur les améliorations à faire dans la tenue du ménage.(New Housekeeping - Doubleday,Page & Co,éditeurs New-York).(1)

Mrs. Frederick habite New-York, elle a un mari et deux enfants de quatre et deux ans; elle fait son ménage elle-même et trouve le temps de lire, de jouer du piano, de se reposer une heure tous les après-midis et de faire de longues promenades. Ses conseils, concernant la cuisine, les comptes, les achats, etc., peuvent être aussi fort utiles de notre côté de l'Océan. En voilà quelques-uns pris au hasard au milieu d'une foule d'autres.

Mettre l'égouttoir à gauche de l'évier, pour ne pas avoir à croiser les mains chaque fois qu'un objet lavé doit y être déposé.

Ne pas essuyer la vaisselle, mais l'arroser avec de l'eau bouillante; elle sèche d'elle-même et est beaucoup plus propre et brillante que si la ménagère se sert d'un linge douteux.

Balayer si possible toutes les chambres à la suite et après, seulement, essuyer la poussière pour ne pas avoir constamment à déposer et reprendre le balai et le torchon.

Placer la corbeille du repassage sur une chaise, afin que la repasseuse n'ait pas besoin de se baisser pour prendre le linge.

Bref, employer son intelligence à découvrir ce qui pourrait être:

Une économie de pas - une économie de travail - une économie de temps.

Nous avons toutes du travail manuel à faire ou à faire faire - quand nous aurons trouvé la meilleure manière d'accomplir chaque acte de travail - le plus rapidement et avec le moindre effort - quand nous aurons organisé les meilleures conditions matérielles (arrangement de la cuisine, des chambres, des armoires, des ustensiles) - nous aurons gravi les premiers échelons de bonne tenue de notre ménage, mais cela ne servira guère si nous ne savons pas choisir le moment où nous accomplirons cet acte. - Même le plus moderne des fouets mécaniques à battre les Å“ufs nous sera inutile si nous commençons à préparer un gâteau au moment où nous savons que nous risquons d'être interrompue.

Il faut organiser d'avance sa journée de manière à placer les choses difficiles, telles que la coupe des vêtements et la cuisson du dîner de préférence quand les enfants sont occupés ou dorment, la chose est devenue possible grâce aux auto-cuiseurs.

Etablissons donc d'avance le plan du travail obligatoire de chaque jour et tenons-nous-y. Grâce à ce plan, nous nous épargnerons bien des hésitations, des pertes de temps et la fatigue des décisions successives.

Pour beaucoup de femmes, le mot de tenue de ménage est synonyme de corvée. Elles savent bien que le confort, la beauté et la joie du foyer dépendent de ce travail modeste et monotone, aussi l'accomplissent-elles par devoir, mais du jour où elles y mettraient le meilleur de leur intelligence, elles découvriraient que la carrière de maîtresse de maison est beaucoup plus intéressante qu'elles ne le croyaient.

J'en arrive ainsi au point essentiel du livre de Mrs. Frederick, c'est-à-dire notre attitude personnelle en face de notre tâche.- Si tant de femmes accablées et découragées sont submergées par leur besogne quotidienne, c'est qu'elles ont adopté vis-à-vis de leur travail l'attitude de l'esclave devant son maître, au lieu de l'attitude du maître devant l'esclave. Elles ne dominent pas leur travail.

Les unes le subissent parce qu'elles ne peuvent y échapper et vivent dans l'attente du moment où elles en seront délivrées; d'autres s'en tiennent à la routine et pensent aussi peu que possible à ce qu'elles font, ou, au contraire, ne pensent qu'à cela et n'arrivent pas à s'en libérer; d'autres, enfin manquent d'énergie et de courage pour corriger ce qu'elles savent défectueux.

Toutes ces attitudes sont fausses et s'opposent à l'heureux développement du ménage et du caractère, mais la femme est dans le vrai, qui s'inspire de ceci:

1° Si difficiles, que soient les lourds fardeaux qui lui sont imposés, il lui est possible de les dominer en s'armant de patience, d'énergie et de confiance.

2° En mettant non seulement son cÅ“ur, mais encore son intelligence et sa culture à son travail, elle sera obligée de reconnaître qu'il est beaucoup plus intéressant et stimulant qu'elle ne le supposait.

3° La meilleure maîtresse de maison et la plus habile ne doit pas se contenter de ses talents acquis, mais elle doit persister à chercher dans la méthode actuelle de travail ce qu'elle pourrait appliquer à sa tâche personnelle.

C'est avant tout notre esprit que nous devons diriger et organiser pour qu'il devienne productif. Laissé à lui-même, il aime à muser, à rêver et à transformer nos actions en automatismes; mais nous pouvons l'obliger à s'intéresser à notre travail, même manuel. Si nous y arrivons, nous saurons agir avec intelligence dans les difficultés, nous accueillerons avec joie toutes les connaissances nouvelles, nous travaillerons plus avec notre esprit qu'avec nos muscles.

Mrs. Frederick est si convaincue que la chose essentielle pour une femme doit être de dominer son labeur et non de laisser son labeur la dominer, qu'elle serait prête à tout sacrifier à cet état de possession de ses facultés et d'indépendance. Pour elle, la fin et le but de la bonne tenue d'une maison ne sont pas un système de travail parfait, ni un plan scientifique, ni même l'ordre et la propreté. Le travail, le plan, l'ordre ne sont que des moyens pour atteindre le but et non le but lui-même. Ce but est d'arriver à plus de liberté, plus de loisir, plus de joie, un sens plus juste des valeurs, une énergie conservée entière pour de plus hautes tâches.


(1)Traduit en français: Le Taylorisme au foyer, chez Dunod, 47, Quai des Grands-Augustins, Paris.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève