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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURPrière secrète J'ai pour amie une jeune veuve pieuse, mère de trois petites filles qu'elle élève en s'appuyant sur le Seigneur pour être dirigée dans le soin de leur éducation. J'allai la voir il y a quelques semaines. J'avais apporté mon ouvrage et nous fûmes bientôt installées dans la salle à manger près d'une large porte-fenêtre donnant sur le jardin. Il pleuvait, et les petites s'amusaient tranquillement à l'autre bout de la pièce. "J'ai laissé mes ciseaux dans ma chambre, qui va me les chercher ?" dit la mère en regardant ses enfants. Toutes trois se levèrent et partirent en courant. Nous les entendîmes monter l'escalier, puis se précipiter dans la chambre où elles restèrent assez longtemps. Quand elles descendirent, ce furent des éclats de voix, presqu'une dispute à qui arriverait la première. - Voici tes ciseaux, maman, dit l'aînée en triomphe. - Merci, fillette. - C'est elle qui les a pris, mais c'est moi qui les ai trouvés. Hier, tu as raccommodé des bas, et j'ai vu que tu avais posé tes ciseaux dans la corbeille, dit la seconde très excitée. - Toi, tu observes tout, répondit la mère en souriant. - Moi j'ai cherché partout et je n'ai rien trouvé, dit la mignonne de 6 ans, le bébé de la famille qui retenait ses larmes avec peine. - Alors, tu as aussi bien travaillé, et une caresse eut bientôt raison de son gros chagrin. - Mais, j'y pense, dit tout à coup la mère toujours calme et souriante, vous avez dû ouvrir ma table à ouvrage ? - Oui, maman; dit l'aînée. - Et peut-être aussi un tiroir de la commode? - Oui, tous, affirma bébé avec conviction. - Et qui les a refermés ? Silence. - Maman, dit enfin l'aînée, nous étions déjà restées si longtemps, et, tu comprends, tu avais besoin de tes ciseaux pour travailler. - Oui, chérie, je comprends. Et ma pauvre corbeille à bas, continua-t-elle avec la même bonne humeur, il a fallu la vider pour les avoir, et les bas sont pêle-mêle sur la table ? - Mais, maman, les ciseaux étaient tout au fond! - Eh bien ! voilà ce que je propose: les deux petites qui n'ont pas eu le plaisir de m'apporter mes ciseaux vont remonter dans la chambre, fermer les tiroirs et ranger les bas dans leur corbeille. Est-ce entendu ? D'un bond, les petites filles s'étaient précipitées hors de la salle à manger, où elles revinrent bientôt les yeux brillants et l'air heureux. - J'ai fermé tous les tiroirs, dit bébé. - Et moi, j'ai mis la corbeille en ordre, et la chambre est maintenant tout à fait comme avant. - Merci, mes fillettes. Que je suis donc heureuse, ajouta la bonne mère en se tournant vers moi, d'avoir trois enfants si complaisantes ! Ce dernier mot dit avec tendresse acheva de dissiper le nuage qui flottait encore sur le front de l'aînée. Toutes les trois reprirent leur jeu interrompu, et le reste de l'après-midi se passa dans la plus parfaite harmonie. "Je sentais que j'avais eu tort, me dit plus tard la jeune mère, car j'aurais dû en envoyer une seulement pour cette commission: la querelle eût été évitée. Tout le temps, je demandais à Dieu de réparer ma faute, et voyez comme Il l'a fait " ... La prière secrète, c'était donc là ce qui lui mettait le sourire aux lèvres, la douceur dans les manières et dans les paroles et cet amour qui trouvait des excuses là où d'autres mères n'auraient eu que des reproches. Oui, et cette arme est toute-puissante pour apporter la paix et la joie dans nos familles, pour épanouir les âmes les plus fermées et dompter les caractères les plus rebelles. Employons-la davantage et nous en verrons les heureux effets. |
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