
|
|
Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
Les générations passent et les dangers changent
Nos grands-parents ont grandi pendant la première guerre mondiale et ils ont subi l’épidémie de grippe espagnole, nos parents ont connu le fascisme et la deuxième guerre mondiale, notre génération, quant à elle, a eu la chance de vivre un vent de liberté insufflé par mai 68, ainsi que l’avènement de la pilule et des idées «peace and love» avec Woodstock. Il y avait aussi le phénomène de la drogue, mais, pour beaucoup, ce dernier était bien lointain.
Les adolescents d’aujourd’hui vivent en liberté sur veillée: il y a le SIDA, la violence, qui ne reste pas confinée dans les banlieues pauvres, et la drogue qui se trouve à portée de main.
Le cannabis, qui est considéré, selon moi à tort, par certains comme drogue douce, a changé en vingt ans. Sa teneur en principe actif, le THC (delta-9-tetrahydrocannabinol) a été multipliée par dix; un joint est donc beaucoup plus fort qu’autrefois. Les jeunes savent où se procurer du cannabis, beaucoup l’ont testé et tous connaissent des consommateurs réguliers.
Les risques liés au cannabis sont mieux connus:
- Difficulté à mémoriser et à se concentrer: l’apprentissage est donc moins facile, mais ce phénomène est heureusement réversible avec l’arrêt de la consommation.
- Diminution de la vigilance: ce qui occasionne des risques lorsqu’on conduit un véhicule.
- Cancer: à long terme, le danger est plus grand qu’avec la cigarette, car il contient 4 à 5 fois plus de goudron.
- Dépendance lors de consommation régulière.
L’ecstasy: ce petit comprimé procure une énergie démesurée, permet de se désinhiber émotionnellement et de favoriser les contacts. Il est prisé pendant les soirées rave. Il faut se méfier, car il étouffe les signaux d’alarme émis par le corps, tels que vertige, soif et épuisement. Naturellement, il cause des risques de dépendance et provoque aussi des effets secondaires. Ceux-ci peuvent durer des jours, voire des semaines.
Le crach: il est composé de cocaïne et on en a beaucoup parlé; mais il n’a semble-t-il pas traversé l’Atlantique.
Un nouveau produit vient d'apparaître: «la pilule du violeur». Il ne s’agitpas d’une pilule, mais d’un liquide, aussi appelé GBH (Grievous Bodily Harm) ou ecstasy liquide. Ce produit, dont les effets ressemblent à ceux de l’ecstasy, fait aussi disparaître toutes les inhibitions. Celui qui en a absorbé peut se laisser faire sans résister et donc se faire violer ou vider son compte en banque, en ne se rappelant de rien par la suite. Il est d’autant plus dangereux qu’il n’a ni goût ni odeur et ne laisse aucune trace dans l’organisme. Ceci rend toute consommation difficile à prouver. Il provoque aussi des effets secondaires qui peuvent aller jusqu’à entraîner une perte de conscience. Comme l’ecstasy il est fabriqué de manière artisanale, donc de composition incertaine tant en ce qui concerne les produits qu’il contient que le dosage, ce qui rend sa toxicité inconnue. Il arrive que le GBH ou d’autres drogues soient ajoutés à l’insu de la victime à sa boisson. La prévention consiste donc à ne jamais laisser une consommation sans surveillance dans un endroit public. Quelques secondes d’inattention suffisent pour que quelqu’un verse un peu de produit dans un verre. Il est donc impératif d’observer les règles suivantes:
- Toujours commander des boissons fermées, qui sont ouvertes devant le consommateur.
- Tenir son verre à la main ou le surveiller tout le temps. En cas de manque de vigilance, ne serait-ce qu’un instant, il ne faut plus en boire.
- Il vaut mieux commander une boisson que l’on partage à plusieurs, pour ne pas avoir de verre qui traîne.
- Un dancing proche de Genève vend les boissons accompagnées d’un biberon. Cette pratique, qui semble quelque peu enfantine, permet de le mettre dans sa poche et rend l’adjonction d’une substance étrangère nettement plus compliquée.
Que faire si on a l’impression que quelqu’un n’est pas dans son état normal et qu’il pourrait avoir consommé un produit illicite à son insu? Mieux vaut le raccompagner chez lui et le veiller jusqu’à ce que les effets disparaissent. Si les symptômes sont alarmants, il faut l’accompagner à l’hôpital.
Connaissant toutes ces menaces, peut-on encore laisser sortir nos enfants? La meilleure prévention consiste à leur expliquer les dangers le plus objectivement possible et à apprendre à leur faire confiance pour attendre leur retour de soirée sans trop d’angoisse.
Si on soupçonne une consommation de drogue, il est essentiel de faire appel à une structure d’assistance. Nous avons la chance de vivre dans un pays qui possède de nombreuses institutions qui peuvent répondre aux questions et prodiguer des conseils en cas de besoin.
En définitive, il faut admettre que les temps changent. Bien que nous n’ayons pas connu certains phénomènes actuels, il est de notre devoir d’aider nos enfants à les surmonter, afin qu’ils vivent en harmonie avec leur époque.
|
|
|