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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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RETOURCorrespondance. Simples expériences au sujet de la conscience. Pendant plusieurs années j'ai souffert de voir mes enfants passer très légèrement sur les fautes, même graves, par eux commises. Il semblait que nos efforts pour éveiller leur conscience restaient sans résultat. Pour l'encouragement des mères qui passent peut-être par ces temps difficiles, je dirai que peu à peu Dieu nous accorde maintenant la joie de voir ces jeunes coeurs s'ouvrir à la repentance. C'est ainsi qu'un jour, notre petit garçon de 9 ans fut accusé par la domestique d'avoir volontairement mal agi à son égard. Je n'avais pas été témoin de la chose et je savais que l'action pouvait être interprétée de deux manières différentes. Ne voulant pas punir sans certitude je demandai à l'enfant s'il l'avait fait exprès. Il parut un peu confus et hésitant et répondit "non". Mais un instant plus tard sa soeur aînée m'assura qu'elle avait tout vu et savait que ce ne pouvait pas être autrement qu'exprès. Que faire? C'était l'heure du coucher des enfants. J'allai comme d'habitude vers le petit garçon pour faire la prière et et en entrant dans la chambre mon coeur s'éleva vers Dieu lui demandant de toucher sa conscience. Généralement notre garçon me disait: "Prie, toi". Ce soir-là je le devançai et lui dit: "Tu vas prier n'est-ce pas?" Quelle ne fut pas ma joie de l'entendre demander pardon à Dieu pour sa conduite envers la bonne ! C'était la première fois qu'une telle prière sortait de sa bouche sans qu'il y eût été convié par l'un de nous. Combien j'étais heureuse alors de n'avoir rien brusqué, de n'avoir pas puni sans réflexion. Il était plus repentant que si, me méfiant de son assertion, je lui avais infligé une punition. Depuis lors il prie volontiers chaque jour et met vraiment son coeur dans ce qu'il demande. Sa petite soeur, 7 ans, qui avait toujours paru ne pas savoir ce que c'était que la repentance, déclara il y a quelques mois, qu'elle voulait donner son coeur à Dieu. Elle le fit en effet dans une prière naïve et touchante et l'Esprit de Dieu agissant dans ce jeune coeur y développa très rapidement le sentiment du péché. L'autre soir elle pleurait à chaudes larmes dans son lit, après sa prière. "Mais qu'as-tu donc?" lui dis-je. Au milieu de ses sanglots j'entendais seulement le mot conscience. Enfin j'arrivai à saisir cette exclamation douloureuse : "Oh ! pourquoi avons-nous une conscience ?" Je pensai aussitôt à l'article du dernier N° d' "Aux Mères" et lui répondis: "Parce que Dieu veut nous parler, et que c'est dans la conscience qu'Il nous parle. C'est sa voix. Pourquoi me demandes-tu cela? Est-ce qu'elle te parle ta conscience ?" - Oh ! oui . . . et les sanglots recommencèrent. - Et qu'est-ce qu'elle te dit ? - Que j'ai fait le mal. - Quand l'as-tu fait ? - Aujourd'hui. - Qu'as-tu fait ? - J'ai dit: "Méchant garçon" à mon petit frère ... Et je l'avais aussi dit hier. Naturellement la fillette fut conduite auprès du lit du petit frère, fort étonné de s'entendre demander un pardon qu'il accorda sans difficulté après quoi nous nous adressâmes au Dieu qui efface les iniquités et la chère petite put s'endormir tranquille. Mais avant de s'endormir elle me dit: "J'aimerais bien que tu fasses toujours comme tu m'avais dit le jour où j'ai donné mon coeur à Dieu". - Quoi donc? - Tu sais, dire à Dieu chaque soir ce que j'ai fait de mal dans la journée et demander pardon. Et en pensant à cette action de l'Esprit de Dieu dans ces jeunes coeurs, pour laquelle nous ne serons jamais assez reconnaissants, les parents se sentent humiliés en constatant que Dieu a fait pour leurs enfants bien au-delà de ce qu'ils avaient demandé. La grâce a de beaucoup dépassé l'ardeur de la requête. Que cela nous encourage toutes à prier avec plus de zèle pour l'éveil de ces consciences dont nous sommes un grande partie responsables. |
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