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La crainte de la rentrée
A chaque première rentrée scolaire, je vivais en tant que mère dans le stress et l’inquiétude. Qui serait la maîtresse? Saurait-elle comprendre mon enfant? Lui qui est si particulier, arriverait-il à se faire aimer d’elle? Aurait-elle des qualités identiques aux miennes ou serait-elle très différente? Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête et me tourmentaient. Je savais que pour mon enfant je devais être disponible et proche de ses préoccupations. Alors je me reprenais et je me mettais à l’écoute.
Il m’a semblé que finalement mes enfants avaient très envie d’aller à la «grande école», car ils avaient déjà fréquenté un an le jardin d’enfants.
Le jour de la rentrée ils étaient preneurs, excités et contents de rencontrer un copain ou une copine qui attendait, comme eux, dans la cour.
La séparation tant attendue s’est fait sans trop de pleurs, avec la question: «Seras-tu là lorsque je sors de l’école?». Et ma réponse affirmative a fait tomber la pression. Une bonne embrassade et déjà l’attrait de la classe et de la nouveauté a retenu son attention et j’ai pu partir.
A chaque fois, j’étais soulagée par ce commencement d’une nouvelle vie pour mon enfant. Voir qui était la maîtresse me rassurait, j’avais devant moi un visage et une personne en chair et en os et cela mettait fin aux représentations fantaisistes qui m’avaient traversé l’esprit.
Si je faisais appel à mon côté rationnel, je savais que toute enseignante aime les enfants et qu’elle a envie de leur transmettre des connaissances. Mais mon côté irrationnel restait présent et me déstabilisait. Je ne voulais pas trop penser à cette sacrée séparation qui a lieu à cet instant précis.
Il me semble encore entendre certaines mères qui disaient lorsque j’étais petite «qu’elles perdaient leur enfant» puisqu’il allait être sous d’autres influences et «qu’il ne serait plus jamais à elle» parce qu’il commençait l’école. Je n’aimais pas ce langage.
Il a fallu me rendre compte que ce passage du tout petit au petit qui va à l’école enfantine est un stade de développement incontournable. Le banaliser serait ne pas accorder l’importance méritée à une étape qui fait que l’enfant prend de l’autonomie et se différencie de sa mère et de son père. Il devient un «grand» capable de penser par lui-même et indépendamment de ses parents et de ses frères et soeurs.
Ce changement vers plus d’autonomie est capital car au fur et à mesure qu’il grandit, le petit va s’appuyer sur cette capacité à se séparer pour trouver sa personnalité propre.
Alors si vous vous sentez mal à la rentrée, pensez que votre petit aura là l’occasion de surmonter sa peur de vous perdre. Il aura aussi la possibilité de s’attacher à un autre adulte, ce qui est une manière d’apprendre à s’adapter aux changements que la vie nous réserve. La relation de base quant à elle restera toujours là, soyez en sûres!
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