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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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RETOURAllaitement: interrompre J’ai eu trois enfants et pour les deux premiers la fin de l’allaitement s’est mal passée sans que j’y sois préparée. Avec mon premier bébé je n’ai allaité que trois mois. Je pratiquais l’allaitement à heures fixes et n’avais pas beaucoup de connaissances dans ce domaine. Dans mon entourage proche l’allaitement n’était pas pratiqué et, à la Maternité, j’ai eu la chance que mon bébé sache téter rapidement. Je me souviens de voisines avec leur nouveau-né peu éveillé, avec des infirmières impatientes ou peu aidantes qui proposaient tout de suite le biberon. Il n’y avait pas ou peu d’encouragements, les mères étaient laissées seules pour trouver comment nourrir leur rejeton et très vite elles renonçaient. De retour chez moi j’ai voulu allaiter à heures fixes et je crois que mon bébé n’a pas du tout reçu ce dont il avait besoin. Au bout de trois mois il avait peu grossi et le pédiatre m’a conseillé de donner une alimentation mixte. Une voisine m’a conseillé de tirer mon lait pour voir s’il était nourrissant et, voyant qu’il était peu crémeux, elle m'a dit que mon lait ne valait rien. Le médecin informé m’a proposé le sevrage immédiat, disant que c’était, dans mon cas, la meilleure solution. Le bébé a accepté une nourriture au biberon sans problème, il a pris du poids ce qui m’a confirmé qu’il avait faim et que mon lait était insuffisant. J’ai assez mal supporté le sevrage et il m’a fallu quelques semaines pour me sentir bien à nouveau. Je n’avais rien choisi, j’avais encore des montées de lait, même après des bandages serrés, une purge, des tisanes et les seins étaient douloureux. Entre ma première et ma deuxième grossesse onze ans se sont écoulés. J’ai appris qu’il existait une association de soutien aux mères allaitant et que je pouvais en bénéficier. Le deuxième bébé a tété rapidement et le lait était abondant. A la Maternité les mères étaient encouragées et soutenues pour l’allaitement. J’ai décidé de donner le sein à la demande. De douze repas au départ, il a passé en quatre semaines à six repas. C’était un glouton qui avait des problèmes de coliques, le pédiatre me conseillait de ne pas trop l’alimenter. Je l’ai allaité jusqu’à sept mois et demi. A ce moment-là je me suis coupée en tondant le gazon et le médecin aux urgences m’a mise sous antibiotiques, je lui ai dit que j’allaitais et il m’a dit qu’il n’y aurait aucun problème. Appelant le pédiatre deux jours plus tard, celui-ci m’a «enguirlandée» car les médicaments n’étaient pas compatibles et même contre-indiqués pour le bébé. Je devais le sevrer immédiatement si je ne voulais pas qu’il ait des problèmes de dents grises. J’ai donc stoppé l’allaitement. Le bébé a pris lui aussi le biberon sans problème et j’ai eu une réaction identique: beaucoup de lait, un sevrage difficile et peu de satisfaction d’avoir dû m’arrêter. Pour le troisième je voulais réussir la fin de l’allaitement. Tout s’est bien passé au début mais au bout de dix jours avec des tétées douze fois par jour j’ai eu un gros engorgement sur un sein. Heureusement j’ai bénéficié d’un traitement par fango (boue chaude) qui a beaucoup amélioré les tensions et, en tétant, le bébé a lui aussi aidé à diminuer l’inflammation. Cela a duré environ quatre semaines et il n’y a pas eu d’abcès. Pour terminer l’allaitement cette fois-ci j’ai pu le programmer vers huit mois. J’avais repris mon travail à 50 % et donnais le sein le matin et le soir. Petit à petit l’enfant a pris le biberon, il mangeait déjà à la cuillère des aliments lactés, des fruits et des légumes mixés. J’ai pu le faire de manière progressive, en douceur, et j’ai apprécié. C’était il y a longtemps… et j’en garde un souvenir ému. |
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