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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Nourriture et plaisir

«Meine Mutter kocht gut», «She likes cooking», voici comment me présente ma fille dans ses devoirs de langues quand elle parle de sa famille. «Je me rappelle des excellentes recettes préparées par ma mère, tout au long de mon enfance». Voici un des très bons souvenirs de jeunesse que j’évoquais lors d’un discours à l’occasion des noces d’or de mes parents.
La nourriture. C’est tellement important. Le temps qu’on y consacre, l’amour qui y est transmis, parfois le pouvoir qui peut s’y installer, et la chaleur qui l’entoure.
De savoir que, chaque jour, lorsque j’ouvrais la porte à midi, une odeur différente m’attendait, me rassurait profondément. Quelqu’un avait pensé à mes frères et soeurs et à moi, avant même que nous soyons rentrés.
Plus tard, mère à mon tour, lorsque j’ai commencé à travailler, mon absence à midi fut, et je l’ai écrit dans un précédent article, une des choses les plus difficiles à vivre. La première depuis toutes les générations précédentes, je brisais cette tradition de présence accueillante au retour de l’école.
La nourriture, c’est aussi la fête. Mon mari adore les gâteaux. Lors du partage des tranches coupées, c’est le seul moment où il est capable de perdre tout sens de l’humour. Alors ces divisions en parts égales sont devenues de vraies cérémonies.
Je me rends compte que nous avons créé, petit à petit, de nombreux rituels autour de la nourriture. Si un de nos enfants doit passer un examen ou une épreuve particulière, nous évoquons ensemble avant l’événement ce que nous mangerons pour le fêter. Je préfère cette idée de récompense partagée et fêtée par tous, plutôt que d’offrir un cadeau à la personne concernée. Pour son anniversaire, chacun peut choisir les menus de sa journée.
Quand arrive le week-end, nous discutons ensemble d’un bon menu que nous pourrions préparer l’un des soirs de libre; lorsque nous écrivons la liste d’achats de la semaine avec mon mari, nous demandons souvent aux enfants ce dont ils ont envie. Bref, tout le monde participe et je dois dire que je suis récompensée car la plupart des repas sont mangés avec délectation. Les enfants en parlent et en jouissent. Ma fille de 13 ans est même de plus en plus avide de légumes, et je pense que c’est aussi le résultat d’une cuisine préparée avec le moins de conserves possible.
La nourriture, ça aide à vivre. Physiquement, bien sûr, mais aussi moralement. Quand on a le blues, qu’on perd son optimisme, l’idée d’un bon repas offrira toujours un excellent soutien. Et cela ne coûte pas forcément cher. Le menu le plus prisé par nos enfants est une soirée crêpes. Si le porte-monnaie est un peu plus fourni, on s’offre du saumon fumé…
La nourriture, c’est riche à tout niveau et je vous en souhaite de la délicieuse, mais pas trop, et surtout de la «partagée» pour ces fêtes de Noël. Mieux encore, je vous souhaite pour l’année prochaine, de menus plaisirs et des menus surprise en quantité succulente!!









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