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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLa peur du 15 Elle avait mis un gros point rouge sur le calendrier du 15 janvier 1991. Il avait écrit pan! pan! et USA au même endroit. Elle avait dessiné un grand point d'interrogation et le symbole de la paix à côté de cette date; il avait suspendu un linge blanc à sa fenêtre, elle avait mal au ventre et à la tête le soir du 14, pas d'appétit, ni envie de parler. Ils ont entre huit et douze ans, vivent en Suisse à des milliers de kilomètres des hostilités! Ils n'ont pas de parents, ni d'amis qui sont partis là-bas faire la guerre et pourtant… ils ont peur. Peur de l'avenir, peur que tout ne soit plus pareil, que leur jeunesse soit marquée par cette absurdité qu'est la guerre. Ils ne sont pas impliqués directement, mais ils écoutent les adultes, les médias, lisent les journaux et imaginent dans leur tête ce que pourrait être la fin du monde. Comment réagissent-ils? Puis, lorsque deux jours plus tard la guerre éclate que voient-ils sur les écrans? Des enfants dans leurs abris avec ou sans masques, des bébés sous leur tente, des jeunes blessés. Ils voient ce ballet de missiles, qui, comme des lucioles dansent dans le ciel de Tel Aviv, de Bagdad, de Riad et s'écrasent dans un feu d'artifice destructeur. Assistent- ils à la guerre ou à un mauvais film de guerre? Impuissants, passifs devant ce spectacle, nos enfants, si bien protégés matériellement, intellectuellement et affectivement, comment réagissent-ils? Quel impact a ce flot d'images, de sons, de paroles, ce déferlement d'informations? Remettre la pendule à l'heure Si loin de la réalité et pourtant touchés, quelque fois même perturbés et malades, ils expriment leur angoisse de différentes manières. Certains se taisent, se renferment sur eux-mêmes, certains au contraire sortent leurs griffes, jouent au soldat, au pilote, d'autres manifestent dans les rues, les plus grands discutent, réfléchissent. Petit à petit, le train-train quotidien reprend le dessus. C'est bien ainsi. En effet, selon le pédopsychiatre Daniel Stern la famille devrait essayer le plus possible de retrouver son rythme habituel, ses rituels, manger, dormir, travailler, vivre normalement. Ne plus être à l'affût des nouvelles, ni à la radio, ni surtout à la télévision, parler calmement avec les enfants, leur expliquer et répondre aux questions sur un ton normal. De toute manière d'ici nous ne sommes que des spectateurs. A la limite, bien assis dans notre fauteuil, c'est nous qui risquons de développer un ulcère d'estomac, alors qu'eux là-bas risquent leur vie. Eux, subissent les bombardements d'obus, nous, nous sommes bombardés d'images, de nouvelles, de flashs de dernière minute etc. Eux agissent, luttent pour leur vie. Et nous, nous luttons pour quoi, pour qui? C'est peut-être le moment chez nous de remettre les pendules à l'heure, de relativiser nos problèmes, de faire la part des choses, de montrer à nos enfants la chance qu'ils ont de vivre dans un pays en paix, même si tout n'y est pas parfait. Tolérance, fraternité, liberté d'expression, démocratie, équilibre social et politique s'acquièrent au fil des siècles pour les états, au fil des années pour l'individu. Parlons à nos enfants de ces valeurs fondamentales et faisons en sorte qu'ils les apprécient même quand il n'y a pas la guerre qui envahit nos écrans. |
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