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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Cinquième année !

Avec le mois de juin arrivent les carnets scolaires de nos enfants et pour certains d'entre eux la sentence va tomber inexorablement: la moyenne n'est pas suffisante, l'enfant doit redoubler ou changer d'orientation. Moment difficile dans beaucoup de familles où chacun se sent remis en cause.
«T'as eu combien en histoire, elle t'a mis combien en allemand? Moi, je suis remonté de deux dixièmes en français, mais Samantha a fait un 7 de math, elle est minée, elle va se faire sonner les cloches à la maison.» Tout au long de la cinquième année, les élèves vaudois n'arrêtent pas de compter et de recompter leurs moyennes au dixième près, de chipoter pour une virgule, de bûcher pour des travaux écrits, et non pas pour la branche en soi, parce qu'elle est intéressante, de grappiller des centièmes ici et là pour se hisser jusqu'à la note qui sert de sésame pour la division prégymnasiale. Une moyenne qui à l'est est plus tolérante qu'à l'ouest (lausannois). A l'ouest, il faut impérieusement un 8,6 de moyenne générale pour passer au collège qu'on n'appelle plus collège. A Pully, on est promu avec un 7,9. De là à déménager!
Une plongée et voilà le moral du gosse au plus bas. Sans parler de celui des parents. Il faudra faire du bachotage avec son môme de dix ou onze ans plutôt qu'une partie de badminton dans la cour. Et les parents se muent en flics: «Tu as quoi pour demain? As-tu répété ton vocabulaire? Recopie-moi ça, c'est tout faux! Tu n'as rien à faire? Ça m'étonne, montre-moi ton carnet journalier.»
Si les parents sont plus en souci que les enfants au départ, ils arrivent parfaitement à refiler leurs angoisses aux enfants qui se mettent à travailler, ramener de bonnes notes et c'est tout. Epreuves de collège et d'arrondissement à chaque semestre, ça fait beaucoup d'examens répartis au long de l'année.
Hier enfin, le semestre a été bouclé, les mômes une fois encore comptent leurs points, pour vérifier les résultats des maîtres, veiller à ce qu'on ne leur rafle pas deux dixièmes en douce!
Ouf! Les dés sont jetés, les gosses en roue libre, on va enfin pouvoir desserrer les fesses. On recense les premiers, les seconds, pour la énième fois, et puis aussi les recalés. Quatre élèves passent en prégymnasiale sur une petite vingtaine. Démocratique sélection.
- Ça veut dire quoi, démocratique, m'a demandé ma fille.
Bonne question à laquelle le système scolaire vaudois ne répond pas. Les copains qui n'ont jamais pensé à la section prégymnasiale ont été drillés comme ceux qui avaient un espoir, c'est sans doute ça, la démocratie! Tout le monde stressé sur le même pied d'égalité. Tous les mômes ont compris que l'école ça n'est pas pour apprendre et s'enrichir, pour comprendre, mais pour compter, sélectionner et vous dégoûter du plaisir de la curiosité attisée, encouragée et satisfaite.
Le monde des adultes n'est plus loin, mes petits, encore un effort et trois ou quatre échecs.









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