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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURLes vacances de vos enfants Le Centre Protestant de Vacances (CPV) à Genève organisait à l'occasion de ses vingt-cinq ans deux soirées-débats sur les vacances des enfants et adolescents. La première conférence, intitulée «Quelles vacances pour vos enfants?» a abordé les problèmes de séparation, de relation avec les éducateurs et le plaisir qu'un enfant retire d'un camp de vacances. Les intervenants, dont une femme-médecin, un délégué au centre des loisirs, un animateur de camps, une psychothérapeute, une sociologue et un psychologue, ont permis une approche approfondie des trois thèmes suivants. La séparation Selon l'âge et le développement des enfants, la séparation est plus ou moins facile. Entre trois et six ans l'enfant vit sa période oedipienne, c'est-à-dire qu'il est amoureux du parent de sexe opposé et jaloux du parent du même sexe. A cet âge la séparation n'est pas toujours facile, ce qui change vers six à douze ans, car les enfants entrent dans la période dite de latence. Les enfants de six à douze ans sont moins spontanés, développent des intérêts et une envie d'apprendre et déplacent leur amour des parents vers d'autres enfants, d'autres personnes, comme par exemple les moniteurs. La capacité de se séparer s'acquiert vers six mois-un an; âge auquel l'enfant réalise que sa mère existe toujours, même si elle n'est pas présente. La relation psychique peut donc continuer, même s'il n'y a plus de relation physique. Les séparations sont un moyen de tester la capacité d'être seul, non seulement des enfants, mais aussi des parents. Il n'existe pas de réponse globale sur les problèmes de séparations, car chaque enfant les vit différemment selon son âge et son vécu. Ce qui est important c'est d'anticiper et d'en parler avec les enfants. Le mode de vie des familles a évolué depuis les années 70. Contrairement à ce que l'on pense souvent, les parents ne se désintéressent pas de l'éducation de leurs enfants, et ils aiment connaître leurs lieux d'activités extérieures. Il faut donc tenir compte de leurs avis. Dans les camps du CPV les séparations sont rarement mal vécues par les enfants. Après deux ou trois nuits tout rentre dans l'ordre, mais il ne faut tout de même pas oublier les réactions masquées telles que tristesse, manque ou excès d'appétit ou une certaine apathie. Par contre les parents ont souvent plus de problèmes à savoir leur enfant loin de chez eux. relations avec les moniteurs Les enfants ont besoin de limites, bien que ces limites ne soient pas toujours faciles à poser, car elles varient avec l'âge et le développement de l'enfant. Les interdits doivent être donnés par quelqu'un en qui les enfants ont confiance. Au cours du débat, l'accent a été mis sur la responsabilité des moniteurs, qui aiment paraître jeunes et qui veulent «flasher» les enfants, afin de les sortir de la grisaille de la vie de famille. Il leur est facile d'apparaître comme de bons parents, car ils ne s'occupent des enfants que pendant quelques semaines de vacances. Ils ne doivent pas oublier qu'aux yeux des enfants ils sont des adultes, même à dix-huit ans, et des «vieux» à quarante. Ils appartiennent donc à une autre génération. Ils doivent aussi prendre garde de ne pas jouer avec les différences de sexe. Pour cela il ne faut pas nier ses sentiments, mais apprendre à les gérer, car les enfants sentent très bien ce que l'on est réellement. Un bon moniteur doit avoir réglé ses propres problèmes et avoir des projets avec les enfants et non pas avec les autres moniteurs. Le plaisir Les camps permettent aux enfants de découvrir que la vaisselle et la cuisine peuvent être un amusement et à retrouver les joies de la vie collective. Ils leur donnent aussi la possibilité de sortir d'un cadre strict et de jouir de plus de permissivité, tout en ne dépassant pas certaines limites. Enfin et surtout les vacances permettent aussi de prendre le temps de vivre et de se fabriquer des souvenirs. L.C. La deuxième conférence était plus spécialement consacrée aux vacances des adolescents. Le panel était composé d'adolescents et d'adultes, dont un psychiatre, un psychologue de l'Ecole des parents, deux responsables du CPV, un conseiller social du cycle d'orientation et un responsable à la Protection de la jeunesse. Après une présentation discrète des activités proposées par le CPV, le vrai thème de la rencontre a entraîné intervenants et public, jeunes et moins jeunes, dans une large discussion sur l'adolescence et ses problèmes, sur les joies et les difficultés des adolescents et de leurs parents. Il serait difficile de faire une synthèse des idées exprimées, cependant en voici quelques-unes qui rejoignent «le credo» des adolescents que vous avez pu lire un peu plus haut. Quatre enjeux essentiels dans cette période de l'adolescence qui peut durer une dizaine d'années: - La relation avec son corps - ami ou ennemi - l'importance prioritaire du groupe - la sexualité - la recherche des idéaux. Trois grandes étapes: - l'adolescent se soustrait à l'autorité parentale - le pouvoir passe au groupe des «pairs» - la création d'un code personnel. Il est difficile pour l'adolescent de se démarquer de l'image idéale que ses parents ont de lui. Les adolescents se sentent influençables et fragiles. Les parents aussi sont fragiles et bien démunis parfois devant les situations de conflit. Il y a un paradoxe difficile à vivre pour les adolescents: on leur demande d'être responsables, et en même temps on ne leur fait pas confiance. Les questions des parents concernant la sexualité, au premier plan il y a dix-quinze ans, passent à l'arrière-plan pour laisser la place aux problèmes scolaires, aux problèmes de comportement social et de dynamique du groupe familial. Une règle: le respect mutuel Une limite: si l'adolescent met sa vie en danger il faut intervenir avec autorité. Les parents sont essentiels pour le conflit, pour l'apprentissage de la négociation, pour le dialogue, …et pour l'amour, bien sûr. C.V. |
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